Le président Joe Biden a prononcé la semaine dernière le discours annuel sur l’état de l’Union… Avec beaucoup de « missions accomplies » et de promesses intenables.
La semaine dernière, nous avons vécu une journée chargée pour les bonimenteurs. Jerome Powell a prononcé un discours avant que Joe Biden prenne le relai.
Il est facile de se moquer du discours de Joe Biden sur l’état de l’Union, et c’est ce que nous allons faire de ce pas. Joe Biden a toujours été un escroc. Désormais, c’est un vieil escroc. Et les vieux escrocs sont plus drôles que les jeunes.
Pourtant, nous avons été impressionnés. Ce vieil homme est parvenu à se lever pour prononcer un discours long et inutile. Ce fut un triomphe de plus de la politique sur le bon sens. Et un triomphe de la vieillesse et de la perfidie sur la jeunesse et la compétence. Son discours parlait vaguement de mener le pays vers un futur radieux. Mais ce ne sont pas les vieilles personnes qui montrent la voie vers l’avenir. Ils cèdent leur place, racontent des histoires, chantent des chansons et laissent le futur advenir.
Il faut remonter à Philippe Pétain, qui prit le pouvoir en France en 1940, pour retrouver trace d’un octogénaire occupant un rôle aussi important. Le résultat ne devrait pas être plus convaincant.
Le baratin de Joe Biden
Joe Biden a commencé son discours en déclarant que les Etats-Unis sont un pays unique en son genre, qui ne cesse de se renforcer face à l’adversité. Il a cité pour preuve une expérience qui n’a rien d’unique et que tous les pays ont connu, à l’exception de la Suède. Biden :
« Il y a deux ans, la pandémie de Covid a fermé les entreprises, les écoles, nous privant de beaucoup de choses. Aujourd’hui, le Covid ne contrôle plus nos vies. »
Il a également déclaré qu’il y a deux ans, « notre démocratie a dû faire face à un danger sans précédent depuis la guerre de Sécession ».
Bien entendu, le vieillard sur l’estrade a su vaincre ces dangers.
Mais sur les deux points, ce n’était que du baratin. Le Covid n’a jamais rien confiné. Le gouvernement a confiné l’économie, pas le Covid. Mais, au lieu de s’excuser auprès des millions de gens dont les vies ont été mises entre parenthèses, le président a présenté cela comme une grande victoire. Comme si lui, commandant en chef des forces armées anti-Covid, avait remporté une bataille décisive contre le virus.
De la même manière, la « démocratie » américaine n’était pas particulièrement en danger il y a deux ans. Les gens ont voté. Les résultats de l’élection ont été contestés. Personne n’a dit que nous n’avions pas besoin d’élection. Personne n’a dit que la démocratie avait fait son temps et qu’il fallait instaurer une monarchie ou une théocratie. Personne n’a foncé sur Pennsylvania Avenue à la tête d’une armée de chars d’assaut, pris un microphone et annoncé un coup d’Etat.
C’est que qui rend notre démocratie aussi résiliente et aussi drôle : nul besoin d’abandonner les élections, puis qu’elles sont largement inutiles. L’armée n’a pas besoin d’organiser un coup d’Etat, puisqu’elle obtient ce qu’elle veut sans avoir besoin d’y recourir. Le Congrès est prêt à cautionner n’importe quelle escroquerie. Et la presse n’a pas besoin d’être réduite au silence puisque, de toute façon, les journalistes n’ont rien à dire.
La décision de citer la guerre de Sécession comme exemple d’atteinte à la démocratie fut particulièrement malavisée. Les Etats sudistes s’étaient exprimés dans les urnes : ils voulaient faire sécession. Ils ont voté pour exercer le droit d’« établir un nouveau gouvernement », clairement évoqué dans la Déclaration d’indépendance.
Puis, pour garantir leur sécurité et leur prospérité, ils ont élu Jefferson Davis comme président. L’élection fut un véritable plébiscite. Davis a été choisi à l’unanimité par les représentants présents à la convention constitutionnelle qui s’est tenue à Montgomery, dans l’Alabama, en février 1861. Mais, à l’époque comme maintenant, Washington a montré les muscles, prétendant qu’aucun peuple n’a le droit de se gouverner lui-même sans l’accord des Etats-Unis. La démocratie fut vaincue.
Biden s’est aussi vanté de nous avoir donné ce dont les Etats-Unis ont le moins besoin : plus de lois. Il a indiqué avoir signé plus de 300 lois. A ce rythme, une nouvelle loi voit le jour environ toute les 12 heures. Et il a expliqué que ce n’est qu’un début.
Parmi les lois dont Biden est le plus fier figurent celles qui font pour l’Ukraine à peu près ce que Sherman a fait pour Atlanta. Là aussi, les fleurs fragiles de la démocratie ont fané après que le gouvernement américain a soutenu un coup d’Etat en 2014. Les habitants des provinces de l’est de l’Ukraine voulaient faire sécession avec le nouveau régime de Kiev. Ils ont voté pour instaurer leurs propres gouvernements et leurs propres dirigeants.
C’est l’intelligence artificielle qui le dit. Pas la bonne vieille intelligence authentique. Nous avons soulevé la question auprès de l’intelligence artificielle ChatGPT pour savoir ce qu’il en était réellement.
Notre question était : « Pourquoi sommes-nous en guerre avec l’Ukraine ? » La réponse :
« Il y a un conflit en Ukraine, qui a commencé en 2014 avec la révolution ukrainienne et l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie qui s’en est ensuivie. Le conflit s’est transformé en guerre dans la région du Donbass en Ukraine, où les séparatistes pro-russes ont déclaré leur indépendance et formé les républiques populaires auto-proclamées de Donetsk et Louhansk.
Le gouvernement ukrainien et les séparatistes sont engagés dans un conflit militaire, avec des cessez-le-feu occasionnels mais qui, souvent, ne durent pas. Le conflit est alimenté par des tensions politiques, historiques, ethniques et économiques et a provoqué des milliers de morts et des déplacements de masse de populations civiles. »
Intelligence gériatrique
Joe Biden aurait mieux fait de consulter l’intelligence artificielle avant de s’empêtrer dans ce nouveau bourbier. Mais cela nécessiterait des compétences techniques de pointe. Par ailleurs, cela ne plairait pas à l’industrie de l’armement, dont le but est d’utiliser les bourbiers et les conflits partout dans le monde pour s’enrichir.
Pendant ce temps, alors que Joe Biden s’amuse à multiplier les lois, il en est une qui ne verra jamais le jour. Hélas, c’est l’une des rares qui mériteraient de voir le jour : une loi réformant la Sécurité Sociale et le système Medicaid avant qu’ils ne fassent faillite.
Le président a soutenu que les républicains voulaient réduire les programmes de protection sociale. Les républicains ont répliqué qu’ils ne soutiendraient jamais une loi responsable comme celle-ci. Le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy a déclaré que ce n’était pas à l’ordre du jour.
Et Joe Biden, « attaché à un animal mort », nous explique qu’aucune réforme de ce type, aussi nécessaire soit-elle, ne verra le jour sous son mandat.
« Je ne laisserai personne démanteler cela », a-t-il déclaré au sujet des prestations que les Américains n’ont toujours pas perçues, qui ne relèvent pas de sa responsabilité, sur lesquelles il n’a que peu de contrôle et que son gouvernement n’a pas les moyens de payer.
Demain, nous verrons ce que Jerome Powell a raconté…
