Les systèmes politiques et législatifs sont en concurrence en raison des frontières. La gestion de l’ouragan Irma à Saint-Martin n’est pas flatteuse pour l’Etat français.
Faut-il encore des frontières et des pays ? Après tout, l’élite internationale nous vante régulièrement les mérites d’une « gouvernance mondiale ».
Mais les frontières délimitent la gestion des Etats et permettent ainsi de comparer la gestion de diverses organisations politiques, législatives, taxatrices et redistributives. Les frontières introduisent donc une forme de concurrence dans la gestion des affaires publiques.
Les ouragans, eux, ne connaissent pas de frontières et se promènent là où Dame Nature le décide.
Nous avons eu récemment droit à une intéressante expérience in vitro avec Irma. Cet ouragan a balayé les Antilles françaises — et notamment Saint-Martin dont une partie est sous administration néerlandaise et l’autre sous administration française.
J’entends déjà le gentil lecteur sensible et charitable s’offusquer. « Ce monstre reptilien au sang froid et au coeur sec, dénommé Simone Wapler, au lieu de s’apitoyer sur de malheureuses victimes innocentes et irresponsables va disserter sur une calamité avec une calculatrice néo-ultra-libérale ».
Exactement. Mais, cher lecteur, vous n’êtes pas obligé de me lire et cette chronique ne vous a rien coûté. J’ajouterai que, dans mon enfance, je connus, outre des maisons détruites en quelques minutes et des bâtiments s’écroulant dans les rues, des scènes de pillage consécutives à des tremblements de terre. Ces souvenirs me font très bien imaginer ce que certains habitants ont subi.
Revenons à notre sujet — Saint Martin. Voici, tiré d’un article dont je vous recommande très vivement la lecture, une illustration de Capital concernant l’économie de Saint-Martin qui est une île, contrairement à la Guyane (je dis ça au cas très improbable où cet article remonterait jusqu’à l’Elysée).
En bleu, c’est la gestion française et en orange, la gestion batave. Pour le chômage et les congés payés nous dominons, il n’y a rien à dire.
Pour le reste… la France n’est pas réputée pour ses performances économiques – nous le savons – et pour nous consoler, nous avons notre art de vivre et notre Etat-providence que le monde entier nous envie.
Pour Irma, notre « service public » avait une semaine pour se préparer. Dès le 31 août, on savait qu’Irma allait être violente, très violente.
Mais justement, côté préparation, raté. Et, comme toujours, dans ce genre de circonstances, après la destruction, le pillage.
Une population française désemparée bave d’envie sur le côté des Bataves où, dans des circonstances rigoureusement identiques, le foutoir et l’anarchie ont été mieux maîtrisés. Les Hollandais ont su prendre en main la situation.
« Dutch side il y a des militaires, maréchaussée, police à chaque coin de rue ! Ils mettent un couvre-feu à 17h pour nettoyer les rues des pilleurs. Ici côté français, les pilleurs remplissent des bus entiers de tout ce qu’ils trouvent. »
La Dépêche
Les témoignages similaires pullulent.
[NDLR: savez-vous que cet objet en apparence anodin qui mesure moins de 10 cm peut vous sauver la vie dans de telles circonstances ? Cet ancien de la CIA vous explique ici comment vous le procurer.]
Sous l’administration française, les « forces de l’ordre », selon l’expression consacrée, sont absentes, l’administration balayée.
Que fait l’Etat ? De la com’.
Macron prend l’avion le 11 septembre et fait savoir au public esbaudi par tant d’audace qu’il n’y a pas que lui mais des équipements : « départ pour les Antilles avec du matériel pour gérer l’urgence et commencer le travail de reconstruction ». Il est accompagné par les ministres de l’Education et de la Santé. « L’investissement est complet, et la reconstruction le sera, rassurez-vous ».
Je ne vois pas ce qu’il y a de rassurant à probablement encore plus de tout ce qui ne fonctionne pas.
L’Etat français contrôle 57% de l’économie mais s’avère incapable d’assurer ses fonctions régaliennes qui sont de garantir la sécurité et la propriété de chacun. Voici ce que nous démontrent les frontières et un ouragan. Qu’on ne nous dise pas qu’il faut « plus de moyens ». L’Etat hollandais contrôle moins de 44% de l’économie du pays et fait mieux lorsqu’on en a vraiment besoin.
1 commentaire
Personnellement j’aurais voulu voir Mister Superman Macron non pas en « bras de chemise, cravate » dormant sur un lit de camp (vraiment?) ou se débarbouillant dans une vasque d’eau putride, mais pour mieux singer son mentor qu’il jalouse, à savoir Vladimir Poutine – qui lui, à mon humble avis, me semble être le meilleur politique éclairé de la planète – en désespéré noyé de St Martin comme « Boudu sauvé des eaux ». Cela aurait été plus crédible et dans la ligne directe de son show hollywoodien qui le décrédibilise encore plus depuis qu’il est au pouvoir.
Mis à part cette mascarade qui perdure au sein de la gouvernance française, « Irma » a sauté à pieds joints au-dessus de Haïti et Cuba pour se vautrer dans l’exécration antipathique de la misère fabriquée médiatique de la Floride.
Savoir si la Globalisation/mondialisation ou gouvernance mondiale est un bienfait ou pas, il eut été plus intelligent de se référer à l’expérience historique de l’Humanité et des capacités de l’être humain. Une gouvernance mondiale comme toute centralisation (si chère à la France avec l’uni polarité parisienne snob) un être humain ne peut parcourir par jour, à marche forcée (demandez aux légions romaines expertes en la matière) que 30 km! Alors Imaginez une gouvernance sur des milliers de km!! L’ex URSS comme la Russie actuelle a de l’expérience en la matière elle qui vit sur plusieurs fuseaux horaires…
Non, une gouvernance mondiale est une utopie d’imbéciles heureux comme Jacques Attali aux circonvolutions lisses depuis quelques décades ou autres penseurs névrosés comme BHL, et j’en passe. L’avenir est une gouvernance régionale et locale, pas centralisée. C’est même ce qui fait le succès de la Suisse… en Communes, Districts et Cantons. Et pourtant il y a pas mal d’illuminés suisses attirés par les sirènes de l’UE et de la globalisation par les multinationales et les banques. Le problème est que ce rêve n’a d’intérêt que pour leur propre profit individuel, pas pour la planète et encore moins pour l’Humanité.