Les partis politiques en place sont-ils vraiment les mieux placés pour garantir « le meilleur des mondes possibles » ? Il y a d’autres moyens de réfléchir à la question…
Alors que le mois de novembre et l’élection présidentielle approchent, les Américains peuvent entendre les partisans des différents candidats affirmer avec de plus en plus d’intensité que si nous acceptions simplement de voter pour eux et leurs complices nous serions dans le meilleur des mondes possibles.
De telles affirmations sont également relayées par les différentes initiatives visant à pousser les gens à aller voter, y compris en rendant le vote obligatoire, comme l’ont récemment soutenu Miles Rapaport et Janai Nelson dans le Los Angeles Times.
Malgré de telles exagérations et des propositions aussi extrêmes, il existe de bonnes raisons de douter de l’idée selon laquelle le monde politique tel que nous le connaissons pourrait atteindre la perfection si seulement le bon parti était au pouvoir.
Voilà pourquoi…
Une expérience simple
Une expérience de pensée simple proposé par Leonard Read, le fondateur de la Fondation pour l’Education Economique (FEE), dans son ouvrage de 1964 intitulé Anything That’s Peaceful [« Tout ce qui est pacifique », NDLR.], peut nous aider à analyser cette question.
Read suggère d’envisager de sélectionner la plupart des représentants politiques par tirage au sort pour des mandats non renouvelables – par comparaison avec le système actuel, dans lequel les politiciens et leurs partisans « se font concurrence pour voir qui sera capable de gagner le plus de voix en défendent le prétendu droit de certains groupes d’électeurs à disposer d’une part des revenus d’autres citoyens ».
Au premier abord, l’idée peut paraître choquante. Après tout, comme Read l’écrit lui-même, « voter est profondément enraciné dans les mœurs démocratiques en tant que devoir ».
Cependant, « quiconque est conscient de la dérive rapide que nous observons vers un Etat tout-puissant peut difficilement s’empêcher de soupçonner qu’il existe une erreur dans notre façon de voir habituellement les choses ».
Cette expérience de pensée est motivée en particulier par cette idée :
« Si on admet que le rôle du gouvernement est de garantir ‘certains droits inaliénables, parmi lesquels le droit à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur’, comment pouvons-nous imaginer qu’il soit possible d’atteindre ces objectifs alors que nous votons pour des hommes politiques qui s’engagent ouvertement à violer ces droits ? »
La préoccupation première étant de montrer comment le tirage au sort permettrait de réduire la gravité des abus de pouvoir qui sont devenus omniprésents dans nos vies.
Résultat ?
Examinons les conclusions de Read sur ce sujet :
« Puisque quasiment tout le monde aurait conscience du fait que seuls des ‘citoyens ordinaires’ occupent les positions politiques, la question de savoir qui devrait gouverner perdrait son importance.
Nous prendrions immédiatement conscience d’une question beaucoup plus essentielle : quelle devrait être l’étendue des lois ? Il semble quasiment certain que nous pousserions à une limitation sévère des pouvoirs de l’Etat. »
En d’autres termes, au lieu de se focaliser sur la question de savoir quel homme politique est capable de promouvoir le plus efficacement leurs projets favoris de violation de la constitution, les citoyens se focaliseraient sur des questions constitutionnelles fondamentales.
Parmi elles, qu’est-ce que l’Etat est capable de faire pour nous avec nos propres ressources plus efficacement que nous ne pourrions le faire nous-même — étant donné que seul le tout petit nombre de choses qui passent ce test pourrait potentiellement aider à améliorer la bien-être de l’ensemble de la population. La tendance bipartisane actuelle vers une expansion sans fin de la sphère d’intervention de l’Etat serait inversée.
A suivre…
Article traduit avec l’autorisation du Mises Institute. Original en anglais ici
1 commentaire
Je crois qu’il y a une erreur dans l’analyse. En effet, nous, j’entends par là les lecteurs de la chronique, sommes opposés à l’invasion permanente de l’état. Mais d’autres verraient dans l’accession au pouvoir un moyen de contrôler l’action de leurs concitoyens. J’en veux pour preuve le militantisme extrémiste dont peuvent faire preuve les véganistes, antispécistes et écologistes radicaux.