Les 10% les plus riches de la population voient leur fortune augmenter à vue d’œil… tandis que les revenus des 90 autres pourcents stagnent, voire chutent : c’est délibéré, et cela ne date pas d’hier.
Depuis quelques jours, nous explorons « l’inflation ». Nous avons noté que ce n’est pas uniquement une question de chiffres. Ou d’augmentations de prix.
Les prix sont de l’information. Ils sont censés jurer, la main sur le Bible, qu’ils nous disent la vérité sur la valeur des choses et ce qu’elles coûtent.
Mais lorsque les autorités « inflatent » la devise, elles subornent le témoin.
Pourtant, en dépit de l’intimidation, des pots-de-vin et des sottises, les chiffres commencent à avancer.
Aux États-Unis, les biens durables ont augmenté de plus de 10% en mai 2021 par rapport à mai 2020. Les biens non durables ont grimpé de 7,4%. Les services, hors énergie, ont progressé de 2,9%, tandis que l’énergie elle-même augmentait de 28,5%.
Et voilà que les gouverneurs de la Réserve fédérale nous disent : « ne les écoutez pas, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Ils ne font que passer… les choses reviendront bientôt à la normale ».
Une « normale » qui ne l’est pas du tout
Mais « revenir à la normale » signifie tout autre chose pour la Fed que pour nous.
Pour eux, « la normale » est un monde de fantasmes où ils peuvent inflater tout ce qu’ils veulent… mais où les augmentations de prix restent circonscrites à l’industrie financière.
C’est ainsi que « la normale » a fonctionné ces 20 dernières années. La Fed a ajouté 7 000 Mds$ à la base monétaire des États-Unis ; le Dow a plus que triplé.
Évidemment, il n’y avait rien de « normal » là-dedans. La Fed gonflait simplement la fortune des 10% les plus riches de la population, tout en dégonflant (en termes relatifs) la richesse de tous les autres.
C’est là que nous trouvons notre motif.
Pour résumer : l’inflation est plus une arme à feu qu’un meurtre… plus un moyen – ni accidentel ni inattendu – qu’une fin en elle-même.
Vous vous rappellerez notre définition du gouvernement : c’est la manière dont les élites contrôlent les autres afin de protéger et améliorer leur propre pouvoir, richesse et statut.
En d’autres termes, le gouvernement est toujours et partout une escroquerie – dans laquelle les masses sont dépouillées au profit de quelques-uns. Le reste n’est que du détail.
Insensé et absurde
Or, au début du XXIème siècle, l’horizon était dégagé.
L’ancien « étalon-or » était oublié de longue date. Alan Greenspan, un opportuniste rusé, avait depuis longtemps remplacé Paul Volcker à la Fed.
Les quelques « conservateurs » restant au Congrès US, qui auraient pu insister pour obtenir des budgets équilibrés et une politique monétaire honnête, étaient en train de disparaître.
La Fed s’est mise au travail.
Au cours des 20 années suivantes, elle a multiplié la masse monétaire (son bilan) par dix – c’est dix fois plus que ce qu’elle avait ajouté au système sur les 209 années précédentes.
Et durant les 12 mois allant de mars 2020 – avec un républicain à la Maison Blanche jusqu’en janvier –, la Fed a injecté de l’argent au taux annuel de 75%. Sur le dernier exercice fiscal complet, le gouvernement a dépensé 3 100 Mds$ de plus qu’il n’a levé en impôts.
Faut-il s’étonner que les meme stocks s’emballent… que les chèques de relancent maintiennent les zombies sur leurs pieds… que Tesla (TSLA) s’envole dans la stratosphère… tandis que Jeff Bezos grimpe – littéralement – dans une fusée ?
C’est insensé et absurde – mais tout cela n’est pas simplement une petite dose d’excentricités amusantes.
Cambriolage d’élite
Un prix élevé n’est pas la même chose qu’un prix erroné. Et une « fraude » n’est pas la même chose qu’une erreur.
Sur les 20 dernières années, les élites – qui contrôlent le gouvernement US et la Réserve fédérale – ont utilisé « l’inflation » comme des voleurs utilisent une arme à feu : pour s’approprier la richesse des autres.
Elles ont gonflé leurs propres secteurs – la finance, le gouvernement, l’éducation, les grandes entreprises… tandis que la plupart des ménages voyaient leurs revenus et leur patrimoine se traîner. Les salaires dans l’industrie (où ils fabriquent des choses !) ont carrément baissé.
Voici une petite information qui traîne sur Twitter : depuis 1978, la rémunération des PDG a grimpé de plus de 1 000 %, contre 11,9% seulement pour le travailleur moyen.
Pendant de nombreuses années, nous avons été parmi les seuls qui s’en rendaient compte. Ni les conservateurs ni les progressistes… ni les démocrates ni les républicains… n’y croyaient.
« L’argent va ‘ruisseler’», ont dit les républicains. « Cela va stimuler l’économie et aider les pauvres », ont dit les démocrates.
Par ailleurs, « si nous pouvons prendre le contrôle lors des prochaines élections », ont-ils tous dit aux électeurs, « nous rectifierons tout cela ».
L’arnaque dure toujours
Et l’arnaque a continué.
Sous George W. Bush, le taux directeur de la Fed a été réduit de 500 points de base durant la récession/hystérie post-11 septembre de l’année 2001 – causant la bulle immobilière de 2005-2007.
Ensuite, le programme d’assouplissement quantitatif – sous Barack Obama – est passé à la vitesse supérieure, injectant 3 600 Mds$ de nouvel argent dans l’industrie financière.
Puis est arrivé le champion du MAGA, avec des déficits encore plus profonds… plus de dépenses… et une explosion d’impression monétaire à la Fed.
Peu importe qui était à la Maison Blanche. Le filoutage allait au-delà des partis politiques.
Plus qu’une simple hausse des prix, l’inflation est une escroquerie perpétrée par les élites des deux partis… contre le citoyen moyen.