Dettes, inflation, guerres et manipulations économiques… Derrière ces « erreurs » récurrentes, une constante demeure : elles profitent toujours à ceux qui les orchestrent.
Où en sommes-nous ?
Si l’on jette un œil aux différents cycles de l’histoire, c’est une mauvaise nouvelle : les Américains n’ont jamais autant investi en Bourse… et la Bourse n’a jamais été aussi chère.
CBS rapporte :
« Selon une enquête, de plus en plus d’Américains issus de la classe ouvrière investissent en Bourse
Une étude menée par la Fondation BlackRock et Commonwealth révèle que 54 % des Américains disposant de revenus faibles à modérés — entre 30 000 et 80 000 dollars par an — placent désormais une partie de leur argent sur les marchés. »
La classe ouvrière arrive souvent trop tard à la fête. Mais Trump, le « Grand Chef », prévoit de faire grimper les actions… en abaissant les taux d’intérêt.
Nous savons pourtant où cela nous mène, systématiquement : plus de dettes, plus d’inflation, et, à terme, d’énormes pertes pour la classe ouvrière, lorsque le marché se retournera inévitablement. Alors pourquoi persister ? Pourquoi répéter les erreurs du passé ?
Réponse simple : la classe dirigeante n’est pas la classe ouvrière.
Le meilleur exemple de ces « erreurs » récurrentes, c’est la guerre. Une génération part combattre, puis le regrette. Quelques décennies plus tard, une nouvelle génération se dit prête à recommencer.
Napoléon a été définitivement vaincu en 1815 par les Britanniques et les Prussiens. Cinquante-cinq ans plus tard, les Français étaient de nouveau prêts à affronter les Allemands – et ont encore perdu. Quarante-cinq ans plus tard, ils marchèrent une troisième fois sur le Rhin, avec des résultats encore pires : 1,5 million de morts. Et ce n’est qu’avec l’aide des Etats-Unis qu’ils purent finalement proclamer la victoire.
Les Etats-Unis eux aussi suivent ce schéma : la guerre de Sécession a éclaté environ un demi-siècle après la guerre de 1812, puis le pays a pris part à la Première Guerre mondiale 49 ans plus tard, avant de replonger dans la Seconde Guerre mondiale à peine 23 ans après.
Notre génération, elle, a été relativement épargnée. Ceux qui ont survécu au Vietnam – la plupart – n’ont connu ensuite que des conflits limités. Même la guerre d’Irak, trente ans plus tard, a fait peu de victimes américaines. Mais voilà qu’un demi-siècle s’est écoulé depuis la chute de Saïgon, et les Américains semblent de nouveau impatients d’entendre le bruit des canons et l’odeur de la poudre. Et désormais, ils disposent d’un « ministère de la Guerre » pour les y aider.
Que faut-il en penser ?
La guerre, comme l’a montré Jane Goodall – décédée la semaine dernière –, n’est pas propre à l’homme : même les chimpanzés forment des tribus et s’affrontent. La guerre semble inscrite dans notre ADN de primates.
Nous l’avons comparée hier à l’esclavage, aujourd’hui disparu. Mais l’esclavage était avant tout un phénomène économique : lorsqu’il a cessé d’être rentable, il a été abandonné. La guerre, elle, est un mauvais investissement depuis des siècles, sans que cela empêche les hommes de la vouloir. Et nous pensons qu’elle sera bientôt de retour.
Les guerres commerciales, en revanche, n’ont rien de naturel. Elles sont récentes, tout comme la dette, l’inflation, la dérive politique et les autres « erreurs » modernes. Le commerce volontaire, qui consiste à échanger son surplus de production contre celui des autres, est la source même de la richesse civilisée. Le rendre plus difficile, plus coûteux ou dépendant des caprices présidentiels est clairement une erreur.
Même l’équipe de Trump semble en avoir conscience : elle a annoncé des droits de douane sévères… mais fait marche arrière en silence.
The Wall Street Journal rapporte :
« L’administration Trump assouplit discrètement certains des droits de douane qui constituaient la pierre angulaire de sa politique économique. Ces dernières semaines, le président a exempté des dizaines de produits de ses tarifs dits ‘réciproques’ et proposé d’en exclure des centaines d’autres, des produits agricoles aux pièces d’avion, lorsque les pays concluent des accords commerciaux avec les Etats-Unis. »
Selon Everett Eissenstat, ancien directeur adjoint du Conseil économique national, cette évolution traduit une prise de conscience progressive.
La décision tombe à point : la Cour suprême doit examiner en novembre la légalité de ces droits de douane – un verdict qui pourrait contraindre l’administration à rembourser une partie des taxes perçues.
Au fond, ce qui est ancré en chacun de nous, c’est le désir de surpasser les autres : être plus riche, plus intelligent, plus rapide, plus séduisant… Et la seule mesure objective de tout cela, c’est l’argent.
Or il existe deux manières de s’enrichir : la première consiste à gagner honnêtement, en offrant aux autres de meilleurs biens et services – c’est l’opportunité qu’offre une société libre. La seconde consiste à prendre le contrôle du pouvoir pour s’enrichir aux dépens des autres.
Certains choisissent la seconde voie.
The New York Times rapporte :
« Les garde-côtes achètent deux jets privés pour Noem, pour un coût de 172 millions de dollars. »
D’autres préfèrent profiter d’informations privilégiées pour négocier des actions. Ce phénomène est devenu si courant que plusieurs services financiers proposent désormais de suivre les portefeuilles des membres du Congrès.
Motley Fool explique :
« Ces ETF reproduisent les transactions boursières des démocrates et des républicains au Congrès. »
Et c’est là notre réflexion du jour : certains imposent délibérément des « erreurs » économiques qui appauvrissent la classe ouvrière. Car ce qui importe vraiment, ce n’est pas la richesse absolue, mais la richesse relative. On peut s’enrichir de deux façons : gagner davantage… ou rendre les autres plus pauvres.
Voilà donc la réponse : pourquoi les autorités répètent-elles les erreurs du passé ? Parce qu’elles appauvrissent le peuple, ce qui accroît leur richesse par comparaison.
Etouffer le commerce, gonfler les prix, multiplier les réglementations, creuser la dette, faire la guerre… Ces politiques « malavisées » n’ont peut-être aucun sens pour la classe ouvrière, mais elles rapportent gros à ceux qui les imposent.
2 commentaires
Rien à réécrire, nos démocraties n’aiment, décidemment, pas assez leur peuple.
et nos dirigeants » démocrates « , sont nos pires ennemis.