Par Thomas Chaize (*)
Effondrement du brut : une réaction typique d’un grand marché haussier
Le pétrole est passé de 20 $ à 100 $ le baril, en moyenne annuelle, de 1998 à 2008. Puis, en l’espace de quelques mois, le pétrole a chuté de 147 $ à moins de 40 $. Ainsi, nous avons assisté à la baisse la plus violente du prix du pétrole depuis 150 ans.
Une longue hausse de 10 ans et une baisse brutale de quelques mois, ce schéma de lente hausse et de correction brutale est typique d’un marché haussier.
Pendant le marché baissier de 1980 à 1998, l’inverse se produisait déjà : on a assisté à une longue baisse et des hausses rapides et temporaires.
La tendance haussière va reprendre le dessus
A l’issue de cet épisode de baisse brutale, le pétrole va reprendre sa tendance haussière et entraîner avec lui, comme il l’a fait ces dernières années, tout le secteur de l’énergie.
Les énergies renouvelables ont les moyens de s’imposer
La hausse du pétrole a entraîné la hausse des énergies fossiles mais aussi de l’uranium. Bien qu’incontournables, ils ont deux inconvénients communs :
– l’utilisation de combustibles (charbon, fuel, gaz…) ;
– la création de rejets ou la nécessité de retraitement.
Les énergies renouvelables, quant à elles, n’ont pas besoin de combustibles, de plus leurs rejets sont minimes. Or elles suivent, elles aussi, la tendance haussière de l’énergie (solaire, éolien, géothermie).
Avec l’amélioration de leurs rendements, elles s’approchent de plus en plus des coûts de production des énergies fossiles, combustibles et avec la pollution en moins… D’où leur intérêt grandissant.
La hausse du brut entraînera avec elle tout le secteur de l’énergie
Les énergies fossiles, l’uranium et les énergies renouvelables ont connu, comme le pétrole, le même repli violent. Quand le pétrole va reprendre sa tendance haussière, tout le reste du secteur énergétique suivra, comme il l’a fait lors de la précédente vague de hausse du prix du brut.
Mon énergie propre préférée
Parmi les énergies renouvelables, je vous conseille de regarder de près la géothermie de haute énergie, qui sert à produire de l’électricité. Il ne faut pas la confondre avec la géothermie de basse énergie, qui sert à chauffer les maisons ou les habitations collectives.
La géothermie de haute énergie utilise la chaleur de l’écorce terrestre pour produire de la vapeur qui fait tourner une turbine. Celle-ci produit de l’électricité, l’eau refroidie est réinjectée pour être à nouveau réchauffée.
Son coût de production est très faible
Le principal atout de la géothermie est d’avoir un coût de production de l’électricité extrêmement bas. Ce faible coût de production permet à la géothermie d’être dans peloton de tête des énergies renouvelables, au coude à coude avec les projets les plus rentables de l’hydroélectricité et de l’éolien.
Les Etats-Unis sont à la géothermie ce que l’Arabie Saoudite est au pétrole
Les installations géothermiques ne peuvent pas être installées n’importe où ; il faut des sites favorables pour que la chaleur soit plus proche de la surface de l’écorce terrestre.
Dans ce domaine, les Etats-Unis sont à la géothermie ce que l’Arabie Saoudite est au pétrole, c’est-à-dire les premiers au monde en termes de capacité, de développement, de technologie et d’investissement. Or il existe aujourd’hui sur la côte ouest des Etats-Unis de très belles opportunités d’investissements dans ce secteur.
Déjà en février 2007, je vous avais conseillé d’acheter des compagnies de géothermie. Elles ont plus que doublé leur valeur pour ensuite retourner à la case départ, le cours du brut revenant à 40 $. Je crois que le temps est venu de s’intéresser à nouveau à ce secteur stratégique trop souvent oublié : restez à l’écoute…
Meilleures salutations,
Thomas Chaize
Pour la Chronique Agora
(*) Spécialiste des matières premières, le docteur Thomas Chaize est reconnu aux Etats-Unis aussi bien qu’en France. Il a beaucoup publié outre-Atlantique, notamment sur des sites aussi prestigieux que GoldEagle, 321Gold, 321 Energy, SilverSeek… Il participe également régulièrement à la rédaction de L’Edito Matières Première & Devises.