L’économie française s’apprête à subir le choc d’un second confinement, au moment où l’ensemble des pays industrialisés frémit à l’approche d’un hiver propice à la circulation du virus. Il est à peu près évident que, faute de marges budgétaires, ce deuxième confinement constitue un coup de grâce pour nos perspectives de croissance.
Emmanuel Macron a annoncé avant-hier un second confinement dans des conditions qui mériteront un jour d’être discutées. Beaucoup affirment en effet que sa décision était prise depuis dimanche soir, et rien n’a été fait pour l’anticiper réellement. Qu’importe : l’Histoire reviendra tôt ou tard sur cette affaire.
D’ici là, c’est la capacité de l’économie française à endosser le choc d’un deuxième ralentissement qui pose problème, car tous les indicateurs sont désormais au rouge.
Le second confinement aura raison de notre économie
Dès le premier confinement, il était évident que l’économie française n’était pas « équipée » pour faire face à une situation d’urgence aussi complexe et sensible.
Nos déficits publics, notre habitude de vivre collectivement au-dessus de nos moyens, la rigidité de notre système de protection sociale, sont à peine tenables en situation normale. L’arrivée d’un choc externe aussi puissant nous a mis à genoux.
Rapidement, donc, les déficits ont explosé, et les trous dans les caisses ont pris des proportions hallucinantes, avec notamment un déficit des retraites cumulé d’ici à 2024 de 75 Mds€ environ.
Partout, les recettes fiscales s’effondrent…
… Et l’on sait leur importance dans la société française.
L’arrivée d’un deuxième confinement remet une couche de déficit sur tous les comptes publics. Ils vont devenir si profonds que, bientôt, du pétrole jaillira de ces forages dans les couches les mieux enfouies de la croûte financière.
Alors que nous prévenions depuis longtemps qu’il fallait préparer les Français à des efforts douloureux, le président Macron a maintenu vivante l’illusion selon laquelle la crise n’imposait aucun sacrifice. Réélection en 2022 oblige !
Nous voici à l’approche d’un nouveau krach boursier et d’une tempête économique avec des comptes publics très dégradés, et donc une capacité de réaction qui ne reposera guère que sur la dette, c’est-à-dire sur une dépendance accrue vis-à-vis des marchés.
Le cri d’alarme des petits entrepreneurs devient assourdissant
Sans tarder, les petits entrepreneurs ont annoncé le pire. Des nouvelles très emblématiques tombent : le cuisinier Sarran, par exemple, ferme son restaurant à Toulouse, considérant qu’il perd moins d’argent en cessant son activité qu’en la maintenant. C’est au demeurant un calcul que nous avions invités tous les commerçants à faire dès le mois de mai.
Beaucoup ont cru aux promesses gouvernementales d’une reprise rapide et éclatante qui ferait rapidement oublier les effets du confinement. Il faut dire que Bruno Le Maire et sa dream team n’y sont pas allés de main morte, en leur temps, pour rassurer les Français sur leur avenir.
Tout ceci n’était évidemment que du vent. En réalité, il était évident que le premier confinement et l’été avaient simplement suspendu la propagation du virus. Mais le retour à une activité quasi-normale et à des températures automnales et hivernales ont partout réactivé un virus qui se tapissait dans l’ombre de la canicule.
Pour les petits commerçants et les petits artisans, le deuxième confinement donne le coup de grâce. Ceux qui ont commencé à grignoter leur trésorerie se dirigent droit vers la cessation d’activité, et les mois qui viennent devraient être bien plus terribles socialement et économiquement que le gouvernement ne l’avait laissé croire.
Six mois de confinement en perspective ?
Ce que n’ont pas clairement dit Emmanuel Macron, ni Jean Castex, c’est la durée plausible de ce nouveau confinement. Officiellement, on commence par quatre semaines renouvelables.
Le problème n’est pas exactement là. La vérité est que personne ne sait si l’épidémie s’est arrêtée en France au mois de mai à cause du confinement ou à cause du changement de saison.
Autrement dit, il n’est pas sûr que le confinement permette de limiter réellement la propagation d’un virus encore mal connu, et encore moins de l’éradiquer. La seule certitude, c’est que seul un vaccin permettra d’interrompre réellement son action toxique sur les organismes humains.
Or les premiers vaccins (s’ils sont efficaces, ce qui n’est pas acquis) ne seront pas disponibles avant le début de l’année 2021. Encore faudra-t-il ensuite procéder aux vaccinations en masse pour protéger la population, ce qui ne se réalise guère en quelques jours.
Selon toute vraisemblance, le confinement auquel nous nous astreignons devrait donc durer plusieurs mois, et continuera sans doute tout l’hiver, voire au-delà.
Autant dire que la situation est beaucoup plus dramatique sur un plan économique que sanitaire, car on voit mal à quoi ressemblera la France, courant avril 2021, après six mois de confinement.
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2 commentaires
Désolé ,mais ça ne tient pas debout.On ne bloque pas un pays pour 3000 places de réanimation et un virus très peu mortel.Je vous garantis que les gens vont se déconfiner.
Le jour approche où il faudra assumer cette désinformation, destructrice de l’Humain.