▪ Nous voyons douleur et souffrance. Au bas de l’échelle financière, jour après jour, les gens rament.
Ce phénomène est masqué par les statistiques. Les chiffres moyens — pour les salaires, les revenus et la richesse des ménages — sont gonflés de gaz. Grâce à la hausse des cours, ceux qui ont des actifs substantiels sont devenus substantiellement plus riches… faisant grimper les moyennes avec eux.
Mais qu’en est-il de ceux tout en bas ? Nous ne parlons pas de la classe moyenne, mais ceux encore au-dessous. Comment vivent-ils ? Que mangent-ils ? Comment font-ils pour joindre les deux bouts ? Non que nous soyons tout à coup devenu charitable. Nous ne nous soucions pas d’"équité" non plus. De telles préoccupations sont bien trop généreuses et socialement responsables pour nous.
Non, nous nous inquiétons simplement, égoïstement, de ce qui arrive aux passagers des cabines de première classe quand la vie sur le pont inférieur devient intolérable.
A présent, il existe aussi des prêts automobile subprime… des prêts étudiants subprime… des obligations d’entreprises subprime… des dettes gouvernementales subprime |
Une partie croissante de l’économie imbibée de crédit dépend des marginaux qui sont dans la soute. En 2007, c’est la dette immobilière subprime marginale qui a fait basculer le monde financier dans la crise. A présent, il existe aussi des prêts automobile subprime… des prêts étudiants subprime… des obligations d’entreprises subprime… des dettes gouvernementales subprime (le Sénégal… la Grèce !).
▪ Derniers arrivés, premiers sortis
Charles Hugh Smith :
"Les médias grand public sont ravis de souligner les données économiques positives, mais personne s’interroge sur la qualité des emprunteurs sous-jacents à ces statistiques optimistes. Or elles dissimulent le fait que les ventes et les profits dépendent de plus en plus des emprunteurs et acheteurs marginaux : ceux qui achètent à crédit mais auxquels, dans un système où règne une gestion de risque prudente, on n’accorderait pas de prêt.
Ces emprunteurs/acheteurs marginaux sont les derniers arrivés, premiers sortis : ils contractent des prêts à la fin d’une période d’expansion du crédit, quand les prêteurs abandonnent toute prudence pour engranger les profits liés à l’émission de nouveaux prêts hypothécaires, prêts automobiles, prêts étudiants, prêts de cartes de crédit etc. à des emprunteurs marginaux.
Ces emprunteurs marginaux sont les premiers à faire défaut car ils ont des revenus et des nantissements insuffisants pour supporter leurs prêts".
A quel point la situation est-elle difficile, tout en bas ?
Nous avons entendu parler des "courses de minuit", par exemple. Les programmes gouvernementaux d’aide alimentaire créditent leurs cartes à minuit. Des consommateurs désespérés font déjà la queue dans les magasins discount ouverts 24 heures sur 24… et les ventes augmentent au milieu de la nuit.
Les chiffres ajoutent un peu de perspective à tout ça. Les 20% de la population américaine au bas de l’échelle ont vu leur revenu réel atteindre un sommet en 1999, à 13 663 $ (en dollars de 2012). Treize ans plus tard, ils ont perdu 16% de leur richesse, avec un revenu réel par ménage de seulement 11 490 $.
Que font-ils ? Comment s’organisent-ils ? Crachent-ils dans notre soupe ? Sabotent-ils notre plomberie ? Se lèvent-ils… pour venir nous chercher, comme des zombies en quête de chair fraîche ?
1 commentaire
« revenu réel atteindre un sommet en 1999, à 13 663 $ » + « un revenu réel par ménage de seulement 11 490 $ »
Le terme « revenu réel » non défini est non-seulement inacceptable en soi de ce fait, mais qui plus est, le terme « revenu » tout court exprimé dans une unité de référence quantitative, le $, ne signifie rien non plus. Un $ ne signifie absolument rien.
On peut dire par contre que la masse monétaire par citoyen avait une valeur V1999 $/citoyen en 1999 et une valeur V2014/citoyen en 2014.
De ce fait on peut dire que le Revenu comparé 1999 et 2014 vaut R1999 / V1999 et R2014/V2014 en % de la masse monétaire comparée entre ces deux dates.
Mais comme toutes les valeurs économiques ont changé du tout au tout entre deux dates quelconques, il n’y a aucun autre mode comparatif entre les deux dates qui ne soit parfaitement relatif, ce que démontre la Théorie Relative de la Monnaie.
Ainsi le SMIC a baissé en % de la masse monétaire de plus de 60% de 1997 à 2010. http://www.creationmonetaire.info/2010/04/pouvoir-dachat-de-leuro-de-1997-a-2010.html
Passer du monde Newtonien à Einstein, est de même nature que de passer du monde de la terre plate à la compréhension qu’elle est ronde.
Non, il n’existe pas de « valeur économique absolue » cette affirmation n’a aucun sens. Donc sans compter en RELATIF, le raisonnement est « dans la boîte » et n’en sort pas.