Donald Trump a construit son programme sur la fin de l’engagement US à l’étranger et « l’assainissement du marigot ». Il est en train d’échouer sur les deux fronts.
De notre point de vue, les Etats-Unis déclinent depuis le début du siècle… perdant du terrain par rapport à d’autres pays selon quasiment tous les critères. Ce déclin n’a pas été causé par les Mexicains… les Chinois… ou les Iraniens.
Il n’a pas non plus été provoqué par les hausses et les baisses de l’économie, ni par le cycle de quatre ans imposé par les élections présidentielles. Les booms vont et viennent… tout comme les présidents.
Comme nous l’avons souligné hier, ce ne sont pas les petites vagues en surface qui condamnent une économie… ce sont les courants de fond qui l’entraînent vers la faillite, la guerre et la corruption.
Un homme peut prendre une petite cuite de temps en temps sans que cela n’affecte sa carrière ou sa réputation ; s’il en fait une habitude, en revanche, il mettra sa famille en danger, en plus de lui-même.
De même, un pays peut survivre à un mauvais président ou un déficit épisodique… voire à une guerre malavisée à l’occasion. Mais s’il persiste… il court à la ruine.
L’apogée des Etats-Unis a probablement eu lieu à la fin des années 90. Ensuite, leurs mauvaise habitudes – de la fausse monnaie à domicile, de fausses guerres à l’étranger – ont commencé à les rattraper. La croissance du PIB a ralenti. La dette a grimpé. Le pouvoir du marigot s’est étendu. En 2015, le pays était clairement sur le déclin.
C’est à ce moment-là que Donald J. Trump s’est présenté comme l’homme qui pouvait Rendre sa Grandeur à l’Amérique.
Il serait difficile de dégager un programme cohérent des nombreuses promesses électorales et des obiter dicta parfaitement gratuits de Donald Trump. Pour autant que l’on puisse en juger, sa campagne reposait sur deux défis majeurs : il devait sortir les USA de leurs guerres sans signification, sans fin et sans victoires… et il devait « assainir le marigot ».
Tout le reste – à l’époque comme maintenant – n’était que distractions. Un mur à la frontière mexicaine ? Une guerre commerciale avec la Chine ? Un pow-wow avec le petit gros de Corée du Nord ? Qu’on aime ou qu’on déteste, rien de tout cela n’était essentiel pour rendre sa grandeur à l’Amérique.
Les va-t-en-guerre du Deep State
Le Donald, qui ne rechigne jamais à se jeter des fleurs, a déclaré qu’il était « le seul » à pouvoir faire le boulot. Il avait peut-être raison.
Il était prêt à affronter la fiancée du Deep State, Hillary Clinton… et pas seulement la « reine des va-t-en-guerre », selon le terme de Tulsi Gabbard, mais aussi leur roi – le sénateur John McCain. (McCain avait réussi à faire de son expérience de prisonnier de guerre dans le Nord-Vietnam une carrière politique ; Trump a quant à lui affirmé qu’il préférait les héros « qui ne se faisaient pas capturer ».)
Trump avait aussi ce qu’il fallait pour résister au New York Times, au Washington Post et au reste de l’élite politiquement correcte.
Mais ce pauvre M. Trump n’a jamais réussi à tenir la note ; il n’a jamais pris le temps d’étudier la musique ou d’apprendre sa partition.
Il n’a donc pas été surprenant de le voir s’enfoncer presqu’immédiatement dans la zone la plus profonde du marigot – comme Obama avant lui. Dans le Washington Post :
« Les dépenses militaires ont spectaculairement augmenté sous Trump, passant de 550 Mds$ par an environ à plus de 700 Mds$ en 2019, et les démocrates ont réussi à faire passer l’augmentation d’autres parties du budget en échange de leur soutien à un accroissement des sommes allouées à la défense. »
Il n’y a pas eu non plus de retrait majeur des forces US… ni de ralentissement de leurs ingérences.
Depuis mai, quelque 14 000 soldats américains supplémentaires ont été envoyés au Proche-Orient. Donald Trump a annulé des pourparlers de paix qui auraient pu mener à la fin d’une guerre de près de 18 ans en Afghanistan. Des frappes de drones et un resserrement des sanctions ont augmenté le risque de guerre avec l’Iran.
Selon des articles de presse, 1 000 soldats des forces spéciales US ont été retirés de Syrie… pour être envoyés en Irak. Et près de 3 000 soldats supplémentaires ont été autorisés à se rendre en Arabie saoudite.
Drôle de manière de s’extirper de guerres ingagnables…
1 commentaire
“Selon des articles de presse, 1 000 soldats des forces spéciales US ont été retirés de Syrie… pour être envoyés en Irak….”
et faut-il croire à la presse? Quelle presse?
Cet analyse n’est pas très complet, c’est just mon opinion.