Qu’ils se dirigent vers des projets sans queue ni tête ou vers les actions des géants technologiques déjà bien établis, certains investissements sont condamnés à rapporter bien peu face à l’inflation.
La Réserve fédérale continue « d’imprimer » de l’argent à une cadence d’environ 3 Mds$ par jour, et le prête à ses banques membres à un taux – corrigé de l’inflation – de MOINS 6%.
Il n’est pas étonnant que les escrocs s’en donnent à cœur-joie et découvrent de nouveaux moyens de mettre la main sur cet argent.
Selon Bloomberg, le 18 novembre dernier :
« Le constructeur de véhicules à énergie solaire Sono a enregistré des pertes d’environ 108,8 M€ (123 M$), depuis sa création en 2016. Lorsque les principaux investisseurs ont rechigné à injecter de l’argent frais, il y a deux ans environ, les co-PDG et fondateurs Laurin Hahn et Jona Christians se sont tournés vers le financement participatif.
Mais il y a un problème, avec cette stratégie : depuis le mois de mars de l’année dernière, Sono ne peut accéder à 5 M€, environ, sur PayPal. La société de paiement en ligne a gelé son compte, invoquant des risques liés à un fort volume de transactions inattendu. Sono déclare avoir engagé une action à cet égard à la mi-août.
Sans le produit de son introduction en Bourse, cette semaine, Sono estime que l’entreprise aurait été insolvable dès le mois prochain, ou peu après. La société prévoit toujours de perdre de l’argent, à court terme, et de s’appuyer sur des financements extérieurs afin de maintenir ses activités. »
Mais l’introduction en Bourse a bien eu lieu, le 17 novembre, à 15 $ par action, et Sono (SEV) a affiché brièvement une capitalisation boursière de 1,8 Md$.
Et ce n’est pas la seule entreprise du monde imaginaire qui récolte énormément d’argent.
Le mois dernier, Bloomberg indiquait que les sociétés avaient récolté la somme record de 600 Mds$, au fil des introductions en Bourse, cette année. Cela représente 235 Mds$ de plus qu’en 2019 et de 370 Mds$ de plus qu’en 2020.
Le précédent record se situait à 420 Mds… en 2007.
Trump et son cheval
Et hier, nous avons montré que l’accord de SPAC de Trump pourrait être un échec.
En règle générale, lorsque quelqu’un rachète une entreprise et des activités qu’il ne connaît pas à quelqu’un qui les connaît, l’acheteur récupère des connaissances en échange de son argent. S’il paye un prix assez bas, et avec suffisamment de capitaux et de ténacité, il peut survivre assez longtemps pour que ces nouvelles connaissances deviennent payantes.
Sinon, autant parier sur un cheval de course qui n’est même pas né.
Dans le cadre de l’opération de Trump, les investisseurs – qui ne connaissent pas l’entreprise ou ses activités – donnent de l’argent à l’équipe de Trump, laquelle n’y connaît rien non plus. Cette nouvelle entreprise vient juste de voir le jour, tel l’agneau qui vient de naître, toute mouillée et chancelante.
Et quand l’équipe de Trump a chargé un politicard d’assurer sa formation, les chances qu’ils gagnent le Derby du Kentucky ont dégringolé à près de zéro.
Les Parques ont regardé tout cela et sourit. « C’est de la politique… pas une entreprise », se sont-elles dit.
Des châteaux en Espagne
Selon nous, sur ce marché, les châteaux en Espagne ont désormais beaucoup plus de valeur que la viande et les pommes de terre sur la table. Oui, quand les liquidités affluent… même les sages perdent la raison et deviennent fous…
… Et les objets les plus légers – comme les têtes vides et les cadavres – flottent à la surface.
Selon LRT Capital Management :
« Au 1er décembre, l’indice S&P 500 n’est en baisse que de 4,07%, par rapport à son plus haut historique, tandis que l’indice des petites capitalisations, le Russell 2000, est en baisse de 12,08%.
Toutefois, ces chiffres n’offrent pas une image complète de la baisse enregistrée sur le marché au cours de ces dernières semaines. Un petit groupe d’actions, essentiellement des méga-capitalisations technologiques, ont porté le marché à bout de bras, alors que la plupart des actions sont en baisse sur plusieurs semaines, désormais.
Ce fait a été occulté par l’impact disproportionné que ces sociétés peuvent avoir sur des indices boursiers pondérés des capitalisations. Ainsi, alors même que le S&P 500 n’a baissé que de 4%, environ, les valeurs moyennes de cet indice sont en baisse de 15,5%, au 1er décembre. »
Le cours de l’action Amazon représente 68 fois ses bénéfices, celui de Tesla 328 fois ses bénéfices, et quant à DWAC (le SPAC de Trump), son cours reflète un multiple infini de ses bénéfices, puisqu’il n’en a aucun.
A ces prix-là, il est presque impossible qu’un investisseur soit gagnant.