▪ Il faisait gris, froid et le temps était à la neige à Paris ce matin. Nous étions censé être en route vers la chaleur de l’Inde, mais un changement de procédures de visa nous a pris par surprise. Notre voyage indien devra attendre le mois prochain — en attendant, nous revenons à notre chronique quotidienne des événements économiques et boursiers, comme tous les jours.
Quelle reprise ! Si l’économie continue à se remettre de la sorte, nous serons bientôt tous ruinés…
Les ventes de maisons chutent… le chômage grimpe… et les gens s’appauvrissent !
Comme nous le disions hier, ce pourrait être le début de la fin pour ce marché baissier. Nous avons vu la première jambe de baisse. Nous avons vu le rebond. Nous sommes prêt pour le prochain plongeon.
Cette semaine, les chiffres des ventes de maisons anciennes en décembre ont été publiés aux Etats-Unis. Ils étaient décevants, près de 17% inférieurs à ceux de l’année précédente.
Le chômage continue de grimper, pour autant que nous puissions en juger. Il grimpe pour deux raisons. Parce que nous vivons une dépression. Et parce que les autorités essaient de "faire quelque chose".
A ce sujet, nous nous référons à trois phénomènes différents. Ils sont inter-connectés… et ils montrent tous la même chose : une économie qui est sur la pente descendante.
▪ Premièrement, les demandes d’allocations-chômage ont grimpé la semaine dernière… avec 36 000 demandeurs supplémentaires.
Bloomberg nous en dit plus:
"L’emploi a chuté dans 39 Etats des Etats-Unis en décembre, soit sept de plus que durant le mois précédent, ce qui indique que les pertes d’emploi ont été très larges".
"Alors que le taux de chômage [américain] devrait atteindre en moyenne 10% cette année, les budgets des Etats pourraient continuer à subir la pression de recettes fiscales limitées et de versements d’assurance chômage. Même si le rythme des licenciements a ralenti sur les 12 derniers mois, le temps nécessaire pour trouver un emploi est passé au sommet record de 29,1 semaines en décembre".
Une analyse effectuée par l’AP montre que les plans de relance n’ont aucun effet sur l’emploi. L’AP a examiné des régions ayant reçu de grosses sommes pour réparer des routes et des ponts, et a fait la comparaison avec celles qui n’ont rien reçu. Ils n’ont trouvé aucun lien entre les dépenses et les taux d’emploi.
Nous sommes nous-mêmes un peu surpris. Nous savions que les relances étaient du gaspillage. Mais nous pensions que les autorités pouvaient générer un peu d’embauche ici et là, si elles y mettaient un peu du leur. Apparemment pas — du moins pas à l’échelle du plan de relance actuel.
Pour dire les choses en termes un peu plus larges : les plans de relance ne relancent rien du tout. En fait, ils retardent. Puis ils affaiblissent… en prenant du capital qui devrait normalement aller à des utilisations productives et en le jetant par les fenêtres. Au lieu de laisser le secteur privé tranquille, de manière à ce qu’il puisse trouver de nouvelles manières de mettre les ressources au travail, les autorités prennent ces ressources et les gâchent "à l’ancienne", de manière improductive. Résultat : de l’argent dépensé ; pas de relance ; des gens plus pauvres.
▪ Deuxièmement, l’Institution Brookings a lancé un avertissement lundi. Selon elle, 30% des Etats-Unis sont sous le seuil de pauvreté, ou vont l’atteindre. Les Etats-Unis sont en train de devenir "un pays en voie de développement", déclarait le rapport, avec 39,1 millions de personnes pauvres.
▪ Troisièmement, lorsque les autorités prennent l’argent, l’éloignant des entreprises productives et des épargnants honnêtes, elles encouragent aussi les gens à ne PAS travailler. Comment est-ce possible ? Alan Reynolds expliquait dans le New York Post du mois dernier que les autorités avaient probablement ajouté deux points au taux de chômage simplement en faisant passer les allocations des 26 semaines traditionnelles aux 79 semaines actuelles.
"Lorsqu’on subventionne quelque chose, on en obtient plus", écrit-il.
C’est ainsi que les autorités fonctionnent. Elles punissent le succès et récompensent l’échec. Si un homme a la chance de trouver un bon emploi et de gagner de l’argent, les autorités l’en dépouillent à force d’impôts. S’il ne trouve pas de travail, en revanche, elles lui donnent des subventions. Plus il reste au chômage, plus elles lui donnent d’argent.
Si un banquier gère correctement sa banque, il n’obtient rien d’autre que des problèmes de la part des autorités : de la paperasserie, de la bureaucratie, des réglementations chicanières. Mais s’il la gère mal, il obtient des milliards de dollars de renflouage.
Si un constructeur automobile prend la meilleure entreprise du monde et la mène droit dans le mur, il obtient le soutien du gouvernement fédéral. S’il gère bien son entreprise, il n’obtient rien d’autre que des migraines.
Le programme de relance mis en place par les autorités récompense l’échec. Naturellement, elles en obtiennent beaucoup.