Suite à nos questions sur la démocratie, l’opinion prépondérante de nos lecteurs américains pourrait être résumée ainsi : le système n’est peut-être pas parfait… et Dieu sait que les candidats ne sont pas parfaits… mais nous devrions malgré tout arrêter de faire des caprices, rentrer dans le rang et faire notre devoir.
De plus, la plupart des lecteurs sont 100% certains que « The Donald » ferait un meilleur président que « The Hillary »… et ce sera la faute de votre correspondant (et des autres abstentionnistes) s’il n’est pas élu.
Peut-être est-ce à cause de toutes ces années passées à Washington, à essayer de persuader les politiciens de moins dépenser notre argent (avant de lancer notre maison d’édition, nous avons travaillé pour l’Association des contribuables américains)…
Ou peut-être est-ce à cause de toutes ces années passées dans la finance, à essayer de comprendre où vont les marchés…
… Mais ces expériences nous ont rendu cynique. On nous dit que « le Dow Jones atteindra les 20 000 points avant la fin de l’année ». On nous dit que « le pétrole ne peut pas passer sous les 50 $ ». On nous dit que Donald Trump « relèvera le rêve américain ».
« Mais bien sûr », répondons-nous.
Quand la démocratie fonctionne
« Le problème avec la démocratie », avons-nous expliqué à une amie il y a quelques jours, alors qu’elle regardait sa montre et attendait désespérément que son téléphone sonne, « est une question d’échelle ».
Nous considérons qu’une assemblée municipale dans un village est un modèle |
Nous considérons qu’une assemblée municipale dans un village est un modèle, avons-nous continué. C’est une démocratie qui semble fonctionner relativement correctement. Tout le monde se connaît. Les habitants sont parents, amis, collègues.
Tout le monde connaît donc les détails importants — par exemple que le maire est une canaille et qu’il vaut mieux éviter de se promener quand Mme Dupont prend le volant.
Dans un village, on peut connaître la vérité… et voter au sujet de choses qui concernent l’ensemble de la population. On peut aussi faire de la planification centrale… c’est presque nécessaire : où mettre la décharge municipale. Quand organiser la prochaine foire aux vins. Le prix de la place dans le parking municipal.
Tout le monde doit faire de la planification centrale. Quand on se lève le matin, il faut planifier sa journée. Quand on a une entreprise et/ou une famille, on doit prendre des décisions… on doit décider de ce qu’on va faire et comment on va le faire.
A petite échelle, la planification centrale est nécessaire et efficace. Et la démocratie n’est pas mauvaise non plus. Elle permet de construire le consensus nécessaire pour fixer des objectifs, et faire en sorte que tout le monde s’y mette.
Même ainsi, on est confronté à quantité de bourdes et de mécontentement. Il y a toujours des idiots qui veulent donner des ordres à tout le monde. Mais dans une petite communauté, la plupart des gens apprennent à s’entendre.
Dans une grande communauté, en revanche, la planification centrale et la démocratie sont des choses entièrement différentes. Les gens élisent des dirigeants qu’ils n’ont jamais rencontrés… en se basant sur des slogans et de la publicité bien menée. Personne ne sait vraiment ce qu’ils vont mettre en place, et pourquoi.
Ensuite, ces dirigeants peuvent assez littéralement faire ce qu’ils veulent. Les gens l’acceptent parce qu’ils croient avoir affaire à une simple version plus grande d’un conseil municipal. La démocratie à grande échelle est entièrement différente. A grande échelle, la planification centrale et la démocratie ne fonctionnent pas.
Nous y reviendrons…
8 commentaires
M. Bonner:
Je ne suis pas bien sûr que la démocratie soit seulement une question d’échelle. C’est ce que les professionnels de la politique voudraient nous faire croire. Sans eux, le Peuple serait ingouvernable et seuls leurs mensonges répétés, leur habile duplicité, jointe à leur manque total de scrupule permettraient de mener un pays … plus ou moins à sa perte si j’en crois leurs politiques monétaires … Sans compter le reste.
Et si en fait, nos dirigeants ne dirigeaient rien, se contentant de surnager au mieux de leurs intérêts égoïstes, et de gérer dans l’urgence les inévitables catastrophes que leur inaptitude congénitale provoquent constamment. Avons nous réellement besoin de milliers de représentants sans compétences reconnues, payés très chers à profiter de nos impôts ? Comme c’était le cas en 1789, quand il fallait une semaine pour traverser la France à cheval galopant ? Alors que l’informatique permet de nos jours de consulter des millions de citoyens sur un sujet crucial en quelques clics ? Comme le font les Suisses couramment.
J’aimerai savoir quelle est votre analyse.
Bonjour ,
Intéressant votre article sur la démocratie. Il est vrai qu’il est plus facile
de gérer une petite communauté q’un tres grand nombre. Quant aux
votations Suisse , exemple de démocratie directe et apparemment parfaite
pour des observateurs extérieur, je peux vous dire qu’il y a pas mal
d’ambiguïté . Dernièrement j’ai voté pour le 5 juin , et si vous ne liser pas à fond les propositions de votes ( 13 objets de vote ) , vous êtes paumé !
Les sujets proposés sont tournés de t’elle manière que vous pourriez
bien voter le contraire de ce que vous désirer . C’est une forme de désinformation qui marche très bien . C’est honteux et degueulasse, c’est prendre les gens pour des imbéciles
Paul Broquier, Geneve.
M. Broquier: On n’empêchera jamais un-une Politique de tenter de vous escroquer. Mais au moins la votation au coup par coup évite de signer un chèque en blanc pour 4 ans et de voir vos « Elus » faire le contraire de ce qu’ils avaient promis et répétés dès l’année suivante, comme c’est le cas en France. Il est certain que le système suisse peut être amélioré. Peut-être faudrait-il mieux enseigner les systèmes électoraux dès la primaire, créer des garde-fous différents … Mais au moins le Peuple devrait-il avoir son mot à dire sur tous les grands sujets, quitte à parfois se tromper, au lieu de laisser toutes les décisions aux mains de pro de la politique, plus préoccupés de leur ré-élection que de la chose publique. Merci de votre intervention.
J’aimerai connaître les vues de M. Bonner sur ce sujet capital à mon sens.
Vous parlez tous de systèmes politiques en place qu’on appelle abusivement « démocraties ».
J’ai mis des années à étudier la démocratie et publier un essai universitaire que mes conclusions m’ont amené à appeler « Démocratie, le nom volé d’une idée violée ». Cest tout dire !
PS Il n’en reste plus que la version ebook kindle. Le site web http://www.la-democratie.fr apparaît en première page de la plupart des moteurs de recherche. Pour aussi imparfait qu’il soit, le système suisse est évidemment le moins mauvais.
Résidant à Genève lors du référendum fédéral sur les solutions à adopter pour le transit des poids lourds au travers de la suisse ( soit le ferroutage, soit les autoroutes ) , j’ai pu apprécier la qualité et le nombre des tables rondes à la télévision pour informer et aider à la décision les citoyens . J’en ai conclu que pour qu’un referendum soit le moins sujet à caution et efficace , il faut ….
…que la question posée soit claire, précisant les raisons du référendum et de sa nécessité.
….qu’il soit préparé en amont par des débats télévisés, menés de façon rigoureuse et impartiale,étalés
sur plusieurs semaines , avec exposition des arguments « societaux », » techniques » et » financiers de
chaque camp .
…que son résultat soit mis en application rapidement, sans possibilité pour les élus d’en détourner le
sens*
*En Suisse , il y a 2 ans , les résultats d’un referendum ont tentés d’être modifiés dans leur application
par le conseil féderal, nécessitant la tenue d’un 2° référendum . Pour éviter ce type de détournement de
la volonté populaire, certains cantons ( Jura ?) on vu la mise en place de référendum d’initiative
populaire spécifiant que tout élu qui s’opposerait ou retarderait la mise en place d’un référendum serait
destitué….
du résultat d’un référendum serait destitué …..
M. Martin. Je souscris entièrement à votre idée. La France n’a connu la démocratie que peu de temps, en 1789, puis la dérive a très vite commencé comme Condorcet l’avait remarqué. Après 2 siècles de législations anti-démocratiques, notre système est surtout remarquable par l’émiettement des pouvoirs favorisant l’irresponsabilité des dirigeants tout en asservissant le Peuple de plus en plus étroitement. Bref, nous sommes très mal gouvernés pour un coût exorbitant. Et je ne parle pas seulement des « indemnités parlementaires » (non imposables !) et autres avantages peu visibles. Le véritable prix à payer par les citoyens c’est celui d’ erreurs gigantesques suite à des décisions erronées et souvent par manque de décisions. Et s’il s’agissait seulement d’argent ! Mais le coût humain des inepties gouvernantes est terrible. Parmi elles, 2 guerres mondiales. Il faut lire la vie de Jaurès par Max Gallo pour constater l’aveuglement des députés Français des années 1910, pourtant abondamment prévenus par Jaurès … et d’autres. Et la liste des politiques « suicidaires » de nos dirigeants ne s’est pas arrêtée en 1945, loin de là !
Bref, je suis convaincu que notre « démocratie » cumule tous les défauts de tous les systèmes et qu’une assemblée de Tirés au sort, même à faible QI, gouvernerait bien mieux, et à bien meilleur prix, pourvu qu’ils soient honnêtes (donc surveillés) ET responsables (donc éjectables). Avec recours au Peuple par référendum pour toute décision importante.
M. Machenaud: C’est comme cela que je vois fonctionner une véritable démocratie. Des « Tirés au sort » représentant le vrai Peuple dans sa diversité, ses métiers et ses compétences devraient pouvoir légiférer sans qu’il soit besoin d’élections truquées et au final non représentatives. Nous n’avons pas besoin d’Assemblées d’avocats et de fonctionnaires, véritables Pros de la Politique sans autre compétence que l’Art de se faire réélire. La Suisse est sur la bonne voie, c’est pour cela que son économie est prospère.
L’élection présidentielle est basée sur des promesses, promesses qui ne sont pas tenues, donc des mensonges menant à des défaillances qui ne sont pas punies. Le suffrage universel est détourné, alors que dire de la démocratie. Un gouvernement doit rester un médiateur entre l’actualité et le peuple et tenir compte de l’avis de celui-ci pour toutes résolutions à prendre lors de changement où solution politique imprévue (la votation). Elle serait aujourd’hui la bienvenue pour la » loi travail » ! Quand le peuple a parlé……