Deux ans de douleur brève et intense… ou une décennie et demie de dépression épuisante ?
Nous n’avons que des bonnes nouvelles aujourd’hui.
Tout d’abord, les États-Unis sont dans une bonne position, dit Karine Jean-Pierre, secrétaire de presse de la Maison Blanche… une « bonne position pour affronter l’inflation. »
Nous nous approchons de la décision du siècle. Il n’y a que deux choix réels qui se présentent à nous. D’une manière ou d’une autre, cette économie de pacotille va exploser. La question est donc de savoir si la Fed la fait exploser en stoppant l’inflation maintenant. Ou si elle laisse l’inflation se déchaîner et que tout explose plus tard.
Dans tous les cas, les temps seront durs – avec des actions, des obligations et des biens immobiliers qui s’effondrent… et probablement des émeutes, et peut-être même une révolution. Mais si les autorités fédérales mettent volontairement fin à l’escroquerie, le naufrage pourrait être court, comme si on arrachait un pansement, avec un krach suivi d’une dépression, mais se terminant par une reprise assez rapide. Si l’on se fie aux dépressions antérieures à la Fed (avant 1913), tout pourrait se terminer en 18 à 24 mois.
Un problème d’argent
Si l’on laisse l’inflation s’emballer, en revanche, la maladie va s’envenimer… et se métastaser. Ces inflations intentionnelles, décidées par le gouvernement, durent en moyenne 16 ans. À la fin, l’économie est presque complètement détruite… et les institutions politiques et sociales de la nation ne sont plus que des carcasses brûlées.
Et voici la deuxième bonne nouvelle : dans les deux cas, cela ne durera pas éternellement. Nous pourrions même vivre assez longtemps pour en voir la fin.
Et encore une bonne nouvelle : l’inflation peut être facilement (mais pas sans douleur) stoppée. Comme pour l’obésité ou la toxicomanie, il suffit de faire preuve de volonté. Si les autorités le voulaient, elles pourraient mettre fin à l’inflation en quelques mois. C’est facile, parce que nous n’avons pas de problème de prix. Les prix ne sont que des informations. Ce qu’ils nous disent, c’est que nous avons un problème d’argent.
Regardons cela de plus près. Voici le Washington Post :
« Portefeuilles vides, réservoirs vides : la flambée des prix de l’essence laisse les conducteurs en rade.
L’AAA [l’association des automobilistes américains, NDLR] a reçu 50 787 appels pour pannes d’essence en avril, soit un bond de 32% par rapport au même mois de l’année dernière. Selon le club automobile, plus de 200 000 conducteurs ont été bloqués de la même manière cette année. Et le prix de l’essence a augmenté de façon vertigineuse depuis avril. »
Les gens tombent en panne d’essence parce qu’ils n’ont pas les moyens de remplir leur réservoir. Un réservoir d’essence moyen contient environ 26 gallons. À son prix le plus bas, il y a 50 ans, il fallait débourser environ 6,50 $ pour le remplir. Cela représentait près de deux heures de travail, avec le salaire moyen de l’époque.
Aujourd’hui, il faut compter environ 130 $ pour remplir le même réservoir. Au salaire moyen de 30 $ de l’heure, cela représente environ quatre heures et demie… soit deux fois plus de temps qu’il y a un demi-siècle.
Que s’est-il passé ? L’industrie pétrolière a-t-elle oublié comment pomper du pétrole ? Vladimir Poutine a-t-il, à lui seul, sapé l’ensemble du commerce mondial de l’énergie ? Le Covid-19… qui n’est apparu qu’il y a deux ans, et qui a tué si peu de personnes, que la population mondiale a en fait augmenté en 2020… a-t-il annulé un demi-siècle de progrès économique ?
Un monde fantaisiste
Plus probablement, les autorités ont sorti les allumettes il y a 51 ans. Maintenant, presque tout le monde est en feu.
Mais s’ils voulaient le faire, ce serait un feu facile à éteindre.
Le Congrès pourrait commencer par équilibrer le budget fédéral. Pourquoi devraient-ils dépenser plus que ce que « le peuple » est prêt à payer ? Pourquoi devraient-ils accabler les générations futures de dettes et d’inflation ? Ne s’agit-il pas simplement de formes de taxation sans représentation politique ?
La Fed pourrait aussi faire sa part. Il lui suffirait d’annoncer qu’elle ne soutiendrait plus le marché boursier et qu’elle ne renflouerait plus Wall Street. Plus d’impression d’argent. Plus de truquage des taux d’intérêt. Plus de prêts aux banques membres.
Mieux encore, elle pourrait annoncer sa retraite. Plus de banque centrale pour s’immiscer dans les affaires financières du monde et tromper les investisseurs et les entreprises avec de l’argent fictif prêté à des taux fictifs !
En quelques minutes, toute cette abomination grotesque… l’économie de l’arnaque… serait de l’histoire ancienne. Plus d’entreprises zombies. Plus de rendements réels négatifs. Plus d’inflation.
Mais attendez… prenons une grande respiration et revenons sur terre. Pouvez-vous imaginer Joe Biden, Jerome Powell et les 435 membres du Congrès faire tout cela ? De toutes les configurations possibles de l’avenir, celle-ci semble la moins probable. Il est plus probable que des extraterrestres débarquent sur la pelouse de la Maison Blanche et prennent en charge les politiques financières américaines ! Et qu’ils fassent un bien meilleur travail, bien sûr.
Alors, continuons à regarder vers l’avenir… vers ce qui devrait arriver.