Par Léo Golovine (*)
Règle n°3 : déterminez votre profil d’investisseur et votre degré d’aversion au risque
Ce que les théoriciens appellent l’aversion au risque est un paramètre personnel à chacun d’entre nous.
Pour ceux qui ont une bonne résistance psychologique au risque…
Si vous êtes en train de me lire, c’est que déjà, vous avez une âme de "trader" et que votre aversion au risque est supérieure à la moyenne. D’autres investisseurs ne se permettent jamais le moindre risque et préfèrent des performances garanties, sur du plus long terme, ce qui a évidemment un coût : la volatilité abaissée signifie aussi une performance moyenne bien plus faible.
… utilisez les produits dérivés pour dynamiser une partie de votre capital
L’utilisation de tel ou tel type de produit suppose une plus ou moins grande aversion au risque.
J’ai beau rappeler sans cesse que les Turbos sur lesquels je traite, sont des produits spéculatifs, qu’ils doivent être utilisés parcimonieusement… avec une part limitée de votre portefeuille… qu’il faut être prêt à sortir à tout moment si la conjoncture s’avère peu porteuse… plusieurs d’entre vous considéreront cela comme un casino excitant et miseront tout ou presque, sur un coup de poker, sur UNE opération donnée.
Et c’est bien compréhensible : quoi de plus enivrant que de jouer un call CAC 40 et de déboucler le lendemain sa position sur un gain de 42% comme mes abonnés l’ont fait cet été ! Pensez : le marché gagne 2,4% et vous, vous engrangez 42% ! Il y a de quoi avoir le cœur qui bat…
MAIS (et j’insiste sur le "mais") même lorsqu’on met de son côté toutes les chances, on n’est strictement JAMAIS à l’abri d’une évolution rapide, violente et contraire au sens joué. Quand on est lourdement investi sur un produit très volatil et utilisant un effet de levier important, on est donc en train de creuser sa propre tombe puisque la roulette russe se termine toujours par la mort, si on persiste à jouer trop longtemps. D’où l’importance de savoir se maitriser, de ne pas se laisser enivrer par les performances, et de savoir n’exposer qu’une petite part de son portefeuille.
Pour ceux qui détestent prendre des risques…
D’autres, au contraire, ont une aversion au risque trop grande. Ils sont incapables de rester sur une position qui perd 10% sans s’arracher les cheveux, comme ils sont incapables d’aligner seulement 3-4 opérations négatives sans condamner une méthode dans son ensemble.
Les logiciels de test de système tels que Tradestation ou Metastock affichent d’ailleurs cette donnée (la série noire maximale) dans leur rapport de test : en effet, les créateurs de systèmes savent tous combien il est dur psychologiquement de faire face à un système qui aligne 10 trades perdants. Et si c’est 15 ? 20 ? 30 ? La plupart des traders sont absolument incapables de suivre de tels systèmes, même si vous leur démontrez par A plus B que ces systèmes ont des espérances très bonnes et des draw-downs limités (nous reviendrons encore plusieurs fois sur ces notions cruciales). L’homme est ainsi fait…
… utilisez des stops !
C’est pourquoi d’ailleurs l’utilisation de stops doit permettre de ne pas lâcher une trop grande part du capital de trading même si on doit d’aventure faire face à des séries noires importantes. Si on a une approche trop agressive, et on est susceptible de perdre sur une opération 5% de son capital (attention, je n’ai pas dit que le stop serait de 5%… mais on parle bien de la partie en risque du montant total d’un portefeuille), il suffit de seulement 20 pertes pour voir les deux tiers de son capital partir en fumée ! Tandis qu’avec un risque de 1,5% de son capital par opération, on peut se permettre ces 20 pertes successives sans trop de dommage (-26%), alors que l’énorme majorité des traders seraient déjà virés de la Bourse avec moitié de cela.
Mais l’application des stops adéquats et la protection de son capital (ce à quoi revient aussi le fait de limiter la part dédiée aux produits très spéculatifs) n’est pas tout.
Règle n°4 : pour tous, faites confiance à une méthode qui a fait ses preuves !
Il faut aussi apprendre à faire confiance à une méthode et à tenir bon sans lâcher même si on doit (ce qui est tout de même fort rare !) déplorer 10-20 pertes successives.
Cette maîtrise de soi et cette capacité à voir les choses dans leur globalité (l’espérance de gain et le potentiel d’un système doivent être envisagés sur du trois à six mois plutôt que sur les trois-cinq dernières opérations) vont à l’encontre de la nature humaine, et c’est seulement le trader parvenant à sevaincre lui-même sur ce point qui réussira in fine.
C’est tout le mal que je vous souhaite !
Meilleures salutations,
Léo Golovine
Pour la Chronique Agora
(*) Investisseur de talent et analyste du service @Turbos Trader, Léo Golovine est trader depuis 14 ans. Au fil des années, il a élaboré une méthode fondée sur une approche méthodique et rigoureuse de l’analyse technique. Les résultats sont là, puisque son système de sélection surperforme largement les marchés depuis 2002 — grâce notamment à une approche inédite de suivi de tendance et de gestion des positions.
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