Une guerre ingagnable peut être le meilleur remède pour un empire dégénéré en phase terminale. Elle fait taire l’opposition en la qualifiant de « traître », maintient le « peuple » dans le droit chemin en le qualifiant de « patriote », et permet aux élites de continuer à recevoir de l’argent.
George W. Bush a déclenché la guerre éternelle entre l’Est et l’Ouest, en annonçant que nous étions en guerre contre le « terrorisme » – qui ne disparaîtra jamais complètement… et en disant ensuite au monde : « Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous. »
En 2003, la plupart des nations ne faisaient partie ni d’un camp ni de l’autre.
La guerre contre l’Irak était une sorte d’avertissement pour tous les pays du monde : « Si vous nous cherchez, vous serez punis. »
Puis, à partir de 2022, les autres pays ont constaté que leur argent n’était plus en sécurité non plus. Les Etats-Unis et leurs alliés n’ont pas hésité à saisir des actifs ou à paralyser une économie, à leur guise, même dans des pays qui n’avaient jamais fait de mal aux Etats-Unis.
Aujourd’hui, l’Occident a abattu une autre carte et s’est montré prêt à tuer à plus grande échelle. Israël a porté la guerre (ou le meurtre, selon le camp auquel on appartient) à un niveau supérieur. Ses assassinats, ses pièges et ses bombardements ont choqué presque tout le monde. Le dirigeant de l’Iran se cache… et le reste du monde tremble de crainte ou d’admiration.
En Occident, les élites sont fières et rassurées. Aucun ennemi ne peut leur échapper. Leur technologie sophistiquée peut trouver n’importe qui… et leurs bombes chirurgicales peuvent l’éliminer, ainsi que tout son voisinage. Ni sa famille, ni ses amis, ni les personnes portant le même nom de famille, ni ses animaux domestiques, ni quiconque vivant près de lui n’a une chance de s’échapper.
Voyant le danger, « l’autre camp » resserre les rangs. Et tout comme ils ont cherché des solutions de rechange au dollar, ils cherchent maintenant de nouvelles tactiques et de nouvelles stratégies pour sauver leur vie. Ils cherchent la solidarité de leurs amis et puissances nucléaires à Moscou et/ou à Pékin pour leur apporter un peu de protection.
Kamala, Joe, Tony et Donald disent qu’ils travaillent dur pour obtenir « la paix à notre époque ». Mais ce n’est peut-être pas le cas.
C’est ainsi que les deux camps s’affrontent. L’Est contre l’Ouest. Ils se battent désormais dans la Méditerranée orientale et les steppes eurasiennes, en s’appuyant sur des alliés locaux pour faire le sale boulot.
L’Occident, et en particulier Israël, dispose d’un avantage technologique. Ce dont il manque, c’est d’un approvisionnement illimité en main-d’oeuvre. L’Occident dispose d’armes nouvelles, coûteuses, super-perfectionnées et efficaces. Mais l’Est (dont la Russie est peut-être le meilleur exemple) dispose de la force brute et de la résistance.
Une technologie supérieure devrait être décisive. Mais ce n’est pas toujours le cas. Pendant la Seconde Guerre mondiale, par exemple, l’Allemagne avait un avantage technologique sur l’Union soviétique. Mais une technologie plus sophistiquée est aussi plus coûteuse à produire, plus longue à maîtriser, et tend à être moins fiable et moins facilement réparable sur le champ de bataille.
Parallèlement, les Allemands ne pouvaient rivaliser avec les Soviétiques en termes de matières premières (notamment le pétrole), de main-d’oeuvre… ou de capacité de l’Union soviétique à faire marcher de grandes quantités de chars et d’avions. A Stalingrad, par exemple, les chars soviétiques à peine sortis de la chaîne de montage ont directement intégré la bataille.
Et souvenez-vous de la guerre d’Indochine. Les Français disposaient d’une avance technologique considérable. Ils disposaient d’avions, d’hélicoptères et de chars – la plupart provenant des Etats-Unis (ils employaient même des pilotes privés américains pour acheminer le ravitaillement vers leurs troupes basées dans la jungle).
A Diên Biên Phu, les officiers français ont supposé que le Viêt-minh, qui ne disposait que de ses propres muscles, ne pourrait jamais traîner de l’artillerie lourde dans les montagnes, sur les rivières et à travers des centaines de kilomètres de jungle. Ils comptaient également sur leur propre puissance aérienne pour empêcher le Viêt-minh de masser une trop grande partie de sa puissance de feu près de la base française.
Ils se sont trompés. Les hommes et la détermination l’ont emporté sur la technologie. Le commandant des unités aériennes françaises en Indochine – qui avait promis que ses avions protégeraient les troupes et fourniraient du ravitaillement et des renforts le cas échéant – était tellement désemparé qu’il s’est suicidé.
Le général de Gaulle, alors président de la France, avait averti John Kennedy de ne pas répéter ses erreurs. Mais il n’en a pas eu l’occasion. Il a été assassiné et les Etats-Unis ont commis presque exactement les mêmes erreurs, mais à une échelle beaucoup plus grande.
Le conflit au Moyen-Orient est une toute autre affaire. Mais le même danger nous guette, dans les jungles urbaines comme dans les jungles vertes.
Bombarder un ennemi conventionnel peut le mettre au pas. Vous pourrez alors annoncer la victoire et prononcer un discours devant le Congrès réuni en séance plénière. Mais les combats de rue avec des « terroristes » décentralisés et dotés d’une technologie bon marché font des victimes et n’ouvrent pas de voie claire vers la victoire. C’est pourquoi nos sources insistent toujours sur le fait qu’Israël veut éviter une guerre terrestre de grande envergure.
Ont-elles tort ? Nous n’en savons rien.
Mais la journée d’hier marquait le premier anniversaire de l’attaque du 7 octobre par le Hamas. M. Netanyahou pourrait vouloir marquer l’occasion par plus qu’un simple discours. Il pourrait ne pas résister à la même erreur que celle commise par les Français à Dien Bien Phu, répétée par les Américains quinze ans plus tard.
Et Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, le presse de le faire :
« La bonne décision à prendre maintenant pour les Etats-Unis serait de dire à Israël de mettre un terme au conflit. Cela aurait dû être fait depuis longtemps. »
Mais ce n’est peut-être pas tout. Une guerre ingagnable peut être le meilleur type de guerre pour un empire dégénéré à un stade avancé. Elle fait taire l’opposition en la qualifiant de « traître », maintient le « peuple » dans le droit chemin en le qualifiant de « patriote », et permet à l’élite de continuer à recevoir de l’argent.
6 commentaires
Excellent, mais ce n’est plus l’Occident qui a les armes les plus sophistiquées et en plus grand nombre. L’Occident est au bord de l’épuisement de se stocks qu’il ne peut pas renouveler à la même cadence que leurs adversaires. Et eux : Russie, Chine et Corée du nord qui ont les armes et intercepteurs supersoniques que n’a pas l’Occident.
C’est une guerre coloniale.
Donc oui, il peut y avoir une trêve, quand les deux camps estimeront que cela leur est profitable : pour se réarmer, enterrer les morts et préparer le prochain massacre.
Mais la paix ne viendra que lorsqu’une solution aura été trouvée à ce qui reste, quoiqu’on en dise, conflit colonial: Des européens partis coloniser la Palestine, c’est du colonialisme.
Du reste, s’ils auraient mieux fait de faire le même choix que Simone Veil. Rester chez eux, et finir ministre au Penthéon.
Il est impossible de croire à la paix avec une élite occidentale qui se croit « éclairée », aux sommets de toutes les civilisations, élue pour diriger le monde. Une « élite » qui est déjà à l’origine de deux guerres mondiales : 10million puis 80 millions de morts. Combien pour la troisième guerre mondiale ?
It is impossible to believe in peace with a Western elite that believes itself to be « enlightened », at the summits of all civilizations, elected to lead the world. An « elite » that is already at the origin of two world wars: 10 million then 80 million dead. How many for the third world war?
Trop d’erreurs rendent ce texte peu crédible . Les Américains disposaient des Hélicoptères pendant leur guerre . Les Français n’en ont jamais eu que des échantillons ; ce n’est pas le chef de l’aviation qui s’est suicidé suite à Dien Bien Phu mais le commandant de l’artillerie de cette base; l’avance technologie de la France était importante mais l’armement sur le terrain bien plus maigre que celui de la Chine . C’est elle qui a gagné la guerre !
Nous avions eu droit aux témoignages concernant les maternités dévastées par Saddam Hussein ..
Dans ce monde spectaculaire un mensonge répété devient une vérité;
https://contre-attaque.net/2024/09/10/une-vraie-enquete-sur-le-7-octobre-et-ses-suites
Les européens n’ont pas colonisé la palestine.
Les premiers habitants de palestine etaient des juifs ,ensuite les tribus afrique du nord aujourd’hui les arabes
sont arrivés et ont colonisé une partie du tour de la méditerranée, puis proche de nous les européens eux aussi se sont installé dans les pays afrique du nord pour en suite etre obligé de partir en laissant toutes les infrastructures. Contrairement aux anglais à Malte qui en partant on tout repris.
Moralité la guerre n’est pas un problème de colonisation
Contrairement au texte de Djamel