▪ Aux Etats-Unis, les choses sont relativement simples. La Fed imprime. Les autorités empruntent cette monnaie contrefaite et la dépensent.
En Europe, la banque centrale imprime elle aussi l’argent. Elle le prête aux banques. Les banques le prêtent aux gouvernements marginaux à la périphérie du continent. Ce qui met les banques dans une situation difficile. Elles détiennent une grande quantité de dette gouvernementale subprime. Mais la banque centrale continue à leur prêter de l’argent pour en acheter plus !
Bloomberg avait quelques explications la semaine dernière :
« Les banques espagnoles, italiennes et portugaises font le plein d’obligations émises par leurs propres gouvernements, une stratégie qui transfère une part accrue du risque de défaut souverain des créditeurs privés vers les contribuables européens.
« Les détentions de dette gouvernementale espagnole par les prêteurs basés dans le pays ont grimpé de 26% en deux mois, passant à 220 milliards d’euros à la fin janvier, selon les données du Trésor espagnol. Les banques italiennes ont augmenté les détentions d’obligations souveraines de leur pays de 31%, à 267 milliards d’euros, au cours des trois mois se terminant en février, selon les données de la Banque d’Italie ».
« Parallèlement, les banques allemandes et françaises ont réduit leurs positions en obligations de ces pays, ainsi qu’en dette irlandaise et grecque — jusqu’à 50% depuis 2010 dans certains cas. Ce qui laisse les firmes locales sur la sellette en cas de restructuration, comme celle de la Grèce le mois dernier, et leur principal financier, la Banque centrale européenne, confrontée à des pertes. Comme la Grèce, les gouvernements devraient secourir leurs prêteurs avec des fonds empruntés à l’Union européenne ».
« L’augmentation des détentions de dette souveraine par les banques espagnoles et italiennes a été nourrie par l’opération de refinancement à long terme de 1 000 milliards de la BCE, ou LTRO, entamée en décembre afin de fournir des liquidités aux prêteurs de la région. Encouragées par leurs gouvernements à utiliser cet argent pour acheter des obligations, les banques ont emprunté 489 milliards d’euros le 21 décembre, et 530 milliards d’euros le 29 février ».
« Pour les prêteurs des pays ‘périphériques’ — l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Italie — le profit était également un encouragement : ils pouvaient emprunter à 1% pour acheter des obligations gouvernementales rapportant entre 6% et 13% ».
En Europe comme aux Etats-Unis… personne ne fait faillite… jusqu’à ce que tout le monde fasse faillite.
▪ Quand la démographie s’en mêle
Seuls parmi les pays développés… les Etats-Unis ont quelque chose que les autres n’ont pas… et, si l’on en juge par les apparences, quelque chose qu’ils ne veulent pas. La population américaine se développe !
Oui, cher lecteur, quand il s’agit de faire des bébés… ou de les importer… les Etats-Unis ont encore ce qu’il faut. Selon les Nations unies, la population américaine augmentera de près de 27 millions de personnes d’ici 2020.
27 millions de personnes, cela fait environ 40 villes de la taille de Baltimore. Si chacune vit dans un ménage de quatre personnes, cela fait plus de six millions de nouvelles maisons… et, si l’on part du principe que toutes ces familles ont deux voitures, environ 12 millions d’automobiles. Bien entendu, chaque famille a besoin d’un lave-vaisselle, d’un grille-pain, d’un réfrigérateur et ainsi de suite. Beaucoup de choses, en d’autres termes.
Si l’on compare au reste du monde développé, les Etats-Unis profitent encore d’un boom démographique majeur. Après tout, la population japonaise est en déclin. Idem pour l’Allemagne. L’Europe dans son ensemble se développe encore, mais pas de beaucoup. Et après 2020, elle commencera elle aussi à décliner.
La croissance de la population américaine pourrait cependant ne pas être aussi vigoureuse qu’on le dit. Pourquoi ? Parce que de plus en plus de gens s’en vont.
Les immigrants illégaux rentrent chez eux… de même que les enfants d’immigrés légaux. Et l’on a récemment appris que les Américains « pure souche » s’en vont aussi. Oui, selon nos sources, 742 citoyens américains quittent le pays toutes les heures — et ne reviennent pas.
Ils sont si nombreux à partir que le sénateur Barbara Boxer a proposé de légiférer — une loi qui empêcherait les Américains de passer la frontière tant qu’ils n’ont pas réglé leurs comptes avec le fisc.
Le noeud coulant se resserre…