Entre l’investiture de Donald Trump sous un froid historique et des mesures économiques drastiques, les Etats-Unis s’apprêtent à affronter une tempête, météorologique et politique.
Trump prête serment ce lundi sur la colline du Capitole, mais comme en 1985, lors de la réélection Ronald Reagan, un froid polaire s’abat sur la capitale (du -10, -15° – c’est fréquent au mois de janvier, mais des températures ressenties de -30° restent exceptionnelles).
L’événement se déroulera à l’intérieur, sans la foule habituelle. Il s’agit de ces centaines de milliers de citoyens massés sur les pelouse le long du canal du National Mall, dans lequel se reflète l’obélisque, le Washington Monument – une image d’Epinal incontournable, qui scande la vie politique américaine tous les quatre ans depuis 1937.
Bien sûr, les prestations de serment ont lieu fin janvier depuis bien plus longtemps (235 ans précisément), mais si le lieu a changé, le cérémonial reste inchangé, et symboliquement, le nouveau président est investi dès qu’il a prononcé les paroles consacrées (juré de défendre la Constitution) sur la Bible.
Il pourrait ainsi sortir un stylo et signer immédiatement son premier décret sur le dos d’un sénateur ou d’un membre de la Cour Suprême.
Mais avant même d’en avoir l’occasion, ses paroles font presque force de loi (TikTok n’aura été suspendu d’accès qu’une douzaine d’heures dans la nuit de samedi à dimanche, par la grâce de la rumeur d’un « sursis » accordé par l’hôte de la Maison-Blanche). Son nom est devenu synonyme du plus grand succès lors de l’émission d’une crypto, le « TRUMP » ayant vu sa valeur passer de zéro à 50 milliards de dollars en quelques heures, avant de reperdre 60% de sa valeur dimanche soir, alors que le lancement du mème coin baptisé « Melania » était annoncé.
La rumeur indique que 20% des jetons seulement du TRUMP ont été proposés au public (qui se les serait arraché), tandis que les 80% restants seraient la propriété du nouveau président, devenu – même après une rechute de moitié du cours du TRUMP virtuellement et par la magie d’une vague de ferveur ou d’un emballement spéculatif – l’homme plus riche de l’Histoire en moins de 48h.
L’image d’un président pro-cryptos en est sortie renforcée, et la volatilité du TRUMP et du Melania a finalement profité au Bitcoin, qui a battu ce lundi matin un nouveau record à 109 000 $.
Mais cela n’est pas la seule grosse surprise de ce week-end : la garde nationale pourrait investir Chicago dès ce lundi, et mener une opération « coup de poing » contre l’immigration illégale (un record d’expulsions pourrait en résulter).
Le choix de Chicago ne doit rien au hasard : son jeune maire, Brandon Johnson, est un pro-migrant assumé qui revendique de faire de sa ville un « sanctuaire » pour les étrangers venus tenter de prendre part au rêve américain. Pour ses administrés, la surprise fut que les avantages accordés aux migrants (logement, moyens de transport, etc.) étaient non seulement fort coûteux, mais aussi infiniment supérieurs aux aides dont les Américains « de souche » en difficulté peuvent bénéficier. La popularité de Brandon Johnson a fortement chuté, à tel point que l’élection de Donald Trump est vue comme positive par un nombre inhabituel d’électeurs de ce fief démocrate.
Mais le ciel glacé pourrait venir en aide au maire désormais « controversé » (un terme à la mode !) car la vague de froid et un avis de tempête de neige risquent d’entraîner une limitation des déplacements dans la région des Grands Lacs, ce qui s’appliquera aussi aux membres de la garde nationale ces prochaines 48h.
Mais le plus gros coup de froid redouté par la planète entière, c’est la signature dès ce soir des décrets sur les tarifs douaniers qui s’élèveraient à 25% sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, à 60% en provenance de Chine (s’agissant des voitures ou des pièces détachées) et de 10% à 20% en fonction des catégories pour les produits provenant d’Europe (20% pour tout ce qui touche à l’automobile, puis au luxe).
Stephen Miran, l’un des conseillers économiques du nouveau président, explique que « les tarifs douaniers sont le prix à payer pour ceux qui veulent être protégés par les Etats-Unis ». Nous ne savons pas exactement à quoi cette « protection » va correspondre (militaire, commerciale), mais ce qui est certain, c’est que la hausse des droits de douane n’a jamais protégé un pays de l’inflation, à commencer par celui qui les met en place !
Les anticipations d’inflation demeurent centrales pour l’évolution des taux d’intérêt et du dollar… La volatilité du Bitcoin depuis l’élection de Trump semble être une bonne préfiguration de l’instabilité qui pourrait s’emparer du billet vert et des bons du Trésor US.
Un gros coup de froid pourrait s’abattre très bientôt sur Wall Street… après celui subi ce lundi sur le Capitole.
2 commentaires
Un coup de froid sur les Affaires? De la part de Trump cela serait étonnant. Certaines affaires peut être, mais pas d’autres !
Merci pour cet article très court et dense. Bien vu.