Comment réagir quand votre monnaie et votre économie s’effondrent autour de vous ? La banque centrale russe a en tout cas déjà choisi sa victime expiatoire pour tenter d’empêcher la panique…
Zoltan Pozsar, analyste de Credit Suisse, expliquait en mars 2020, au tout début de la crise du Covid, que « les chaînes d’approvisionnement sont des chaînes de paiement à l’envers ».
Dit autrement : « Détruire les chaînes de paiement, c’est détruire les chaînes d’approvisionnement. »
Les détenteurs de capitaux se font du cash, ils réduisent leur exposition, diminuent leur recours à la dette et au levier. Le cash redevient plus désirable parce que la performance des actifs financiers n’est plus d’actualité.
Pas d’appétit pour le jeu… ou pour l’investissement
L’argent reste abondant et pourtant les multiples cours bénéfices se sont bien dégonflés, mais – et on revient aux sources – l’appétit pour le jeu a disparu, tandis que l’attrait de l’investissement lui, n’est pas encore apparu.
Au passage, ceci démontre bien la validité de mon opinion, à savoir qu’en Bourse, la seule chose qui compte, c’est le désir d’achat, avec l’illusion ou l’espoir que l’on va gagner de l’argent. Tout le reste, les PER et autres attrape-nigauds, sont des balivernes bien-pensantes.
Les apprentis sorciers de la monnaie et du pognon en général jouent avec le feu. Ils prennent des décisions risquées dans un monde qui non seulement est opaque et interconnecté, mais surtout dans un monde qui n’a jamais été testé.
Un monde où l’on ne dispose d’aucune expérience ou référence historique.
Leur raisonnement est qu’ils s’en sortiront toujours, car ils disposent de la planche à billets, la lance à éteindre tous les incendies.
C’est bien sur une illusion car la planche à billets ne fonctionne que tant que la demande de monnaie émise reste forte, tant que la confiance existe !
Or la confiance, c’est comme le mercure : insaisissable.
Ci-dessous, un second graphique pour aujourd’hui : le taux directeur de la banque centrale russe.
C’est le résultat de la mesure russe prise pour essayer de maintenir la confiance. Le taux d’intérêt change alors de nature, il devient le sacrifice que la banque centrale est obligée de faire pour que l’on conserve la monnaie qu’elle a émise et éviter la fuite.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]