▪ Vous voulez savoir si les marchés seront volatils à l’avenir ? Jetez un oeil dans le passé, pour regarder les taux d’intérêt à court terme. Quand les taux d’intérêt augmentent, la volatilité prend l’ascenseur, mais deux ans et demi plus tard.
Pourquoi ? Car des taux bas favorisent l’usage du levier jusqu’à atteindre des niveaux insoutenables. Car quand les taux remontent, la facture devient salée, le recours au levier diminue et les marchés redeviennent plus calmes. Ce n’est malheureusement pas ce qui nous attend…
▪ De l’intérêt de s’endetter
Instinctivement, on peut en effet logiquement penser qu’un environnement de taux d’intérêt bas encourage le recours au levier : l’endettement n’est pas cher, autant mettre le paquet. Un peu comme si, dans ces moments-là, le marché n’avait qu’une idée en tête : "du levier, c’est bien ; beaucoup de levier, c’est mieux".
Mais la véritable raison derrière cette forte corrélation entre taux d’intérêt et volatilité est liée au développement des dérivés. Des instruments qui justement impliquent le recours à l’endettement. Moins ce dernier est cher, plus les investisseurs vont utiliser des dérivés.
Inversement, quand le coût de l’endettement augmente, l’intérêt de s’endetter de manière conséquente et répétée recule. Avec un temps d’adaptation compris entre vingt-quatre et trente mois.
▪ La volatilité suit l’évolution des taux… avec 2,5 ans de retard !
Dans le graphique suivant, la valeur des taux d’intérêt affichée pour janvier 2011 correspond à celle de mi-2008. On voit bien que les deux lignes évoluent de concert sur la période 2002/2011.
Des chercheurs sont remontés dans le temps jusqu’au début du 21ème siècle et ont trouvé que la corrélation tenait — parfois plus ou moins forte et/ou avec des variations dans le décalage temporel, mais elle s’est toujours confirmée.
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