▪ La semaine dernière, un titre a accroché mon regard, au-delà de toute l’encre versée sur les malheurs de la dette européenne. On lisait : « la Chine affamée fait ses courses en Argentine ». La Chine achète déjà la quasi-totalité des exportations de soja d’Argentine. A présent, la plus grande entreprise agricole chinoise essaie de mettre la main sur des superficies pour acquérir encore plus de soja. Elle a également dévoilé un plan pour cultiver du blé, du maïs, des légumes, des fruits et même du vin — tout cela destiné à l’exportation vers la Chine.
Ces événements en Argentine reflètent les efforts des Chinois pour s’assurer des réserves de nourriture dans diverses parties du monde. La raison est simple : la Chine rencontre de plus en plus de difficultés à produire la nourriture dont elle a besoin pour sa consommation intérieure.
Le plus grand défi est sans doute de trouver des sources d’eau.
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URGENT – Prenez ces deux mesures AVANT LE 30 JUIN
Les choses sont en train de se gâter sérieusement sur les marchés… et la fin du mois pourrait marquer une étape cruciale pour les investisseurs non-avertis.
Couvrez-vous des maintenant : voici comment.
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Pendant des mois, le sud et le centre de la Chine ont souffert de sécheresse. Au printemps, Pékin a envoyé des équipes de forage de puits de tout le pays vers ces provinces desséchées. Les aquifères sur lesquels se reposaient ces régions étaient secs. Ils devaient creuser plus profond. Cela nécessitait un équipement plus spécialisé. D’où l’ordre de Pékin.
Malheureusement, creuser des puits plus profonds ne résout les choses qu’à court terme. Les aquifères profonds sous terre peuvent prendre des centaines d’années à se remplir à nouveau. Utiliser ces puits revient à une sorte d’avance sur l’avenir, qu’il faudra rembourser plus tard lorsque l’eau ne pourra plus être utilisée.
C’est également l’idée qui sous-tend « les bulles alimentaires basées sur l’eau ». On utilise une provision d’eau non renouvelable qui donne les moyens de cultiver de la nourriture. Mais, comme pour une bulle financière, elle éclatera obligatoirement. Alors, la production de nourriture s’effondrera.
Les sécheresses vont et viennent mais elles ont été plus sévères en Chine ces dernières années. Le Shandong a souffert de sa pire sécheresse depuis 200 ans. Elle a persisté dans la province du Sichuan il y a quelques années, la plus grave en un siècle. Et l’année dernière, les cultures de maïs dans le nord de la Chine en ont été affectées (c’est à ce moment-là que pour la première fois la Chine devint un acheteur net de maïs à l’étranger).
La sécheresse a également frappé des régions que l’on n’associe normalement pas à ce phénomène. Ainsi, Askia News Network a rapporté qu’en mai, les précipitations à Taiwan ont chuté de 35% comparé à la moyenne des 30 dernières années. Dans la partie occidentale de l’île, la pluviosité a dégringolé de 90% en avril et en mai. Taiwan est en temps normal une île relativement humide et son climat est favorable aux cultures. Avant de devenir un mini-Japon, Taiwan était un grand exportateur d’oranges, de bananes, d’asperges et de champignons. La base de son économie était l’agriculture.
Les provinces du sud et du centre de la Chine sont normalement plus humides. Hubei, au centre du pays, est appelée « la province aux mille lacs » — dont des centaines sont aujourd’hui « morts », c’est-à-dire qu’on ne peut plus y puiser de l’eau. En fait, la sécheresse a réduit le plus grand lac d’eau douce de Chine, à Jiangxi, de 80%.
▪ L’ironie de tout cela est que plus tôt ce mois-ci, le ciel a déversé des trombes d’eau sur la Chine. A présent, le pays a trop de pluie. Comme le rapporte le Wall Street Journal : « les inondations, provoquées par des pluies torrentielles qui ont commencé au début du mois, ont causé beaucoup de dégâts dans plus d’une douzaine de provinces et de régions. Les informations d’Etat les ont qualifiés de pire depuis des décennies dans certaines zones. En plus des 175 morts dénombrés, 86 personnes sont portées disparues et quelques 1,6 million de personnes ont été déplacées par les inondations. Le bilan établi lundi annonçait plus de cinq milliards de dollars de dégâts »…
Ces inondations ont aussi provoqué de lourdes pertes pour les récoltes. La production de céréales, de fruits et de légumes a chuté de plus de 20%. Les prix alimentaires montent en flèche. Des centaines de milliers d’hectares de cultures ont été détruits.
Nous pouvons toujours essayer d’avancer des hypothèses pour expliquer pourquoi la météo en Chine s’est montrée plus capricieuse ces dernières années. Mais une chose est indéniable, et elle nous ramène à l’histoire par laquelle j’ai commencé cet article : la Chine aura besoin d’acheter plus de nourriture à l’étranger. En important de la nourriture, elle augmente également ses besoins d’eau.
De toutes les choses dont la Chine a besoin, la nourriture et l’eau semblent être parmi les éléments les plus importants et les plus résistants. Selon moi, une récession en Chine frapperait la demande de nourriture. Les gens ne mangeraient pas aussi bien. Ils consommeraient moins de viande. Moins de viande signifie moins de céréales pour le bétail. Par conséquent, le prix des céréales est lui aussi vulnérable aux récessions, tout comme le pétrole et le cuivre.
Mais les volumes sont assez stables dans le temps. Si l’on étudie la production céréalière sur le long terme, on observe un graphique en constante progression au fil du temps. Les récessions entaillent rarement la tendance long terme. Alors que les prix ont parfois pu fortement fluctuer, la production n’a cessé de progresser, régulièrement.
Plus récemment, si l’on observe la production, on remarque une hausse inexorable dans le temps. On voit également des pénuries persistantes par rapport à la consommation. C’est en partie la raison pour laquelle les niveaux des stocks ont été faibles et les prix sont restés élevés.
Par conséquent, étant donné les tendances long terme, on trouve de bonnes opportunités d’investissement dans ce domaine. Les titres les plus volatils seraient les fertilisants. Mais il en existe des moins volatils que vous pouvez garder dans un portefeuille long terme sans trop vous soucier des conditions météo et du prix court terme des récoltes.
Il suffit de penser aux céréales : elles doivent arriver sur le marché. Elles doivent être lavées, triées, emballées, stockées et transportées. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’aime des sociétés comme Viterra et Alliance Grain Traders. Ces entreprises font exactement tout cela, à l’échelle mondiale. Elles occupent des positions dominantes de marché et bénéficient d’infrastructures de pointe. Toutes deux devraient être de bons investissements long terme dans le commerce des céréales.