Les marchés sont stupides… mais ce n’est pas pour autant qu’ils ne nous apprennent rien – en l’occurrence, ils montrent que l’inflation est pour bientôt.
Comme nous l’avons vu hier, je soutiens que les marchés n’anticipent pas mais qu’ils appellent. C’est totalement différent. La charrue est avant les bœufs que sont les banquiers centraux.
Je n’ai jamais entendu développer cette idée ; elle m’est familière, je vous la fais partager.
Les marchés sont stupides, ils n’anticipent rien… mais ce n’est pas pour cela qu’objectivement, malgré eux, ils ne nous informent pas.
Moi, ils me disent que dans la mesure où la valeur d’un actif financier, c’est la somme actualisée des flux financiers que va recevoir son porteur pendant très longtemps – 40 ans pour une action –, et dans la mesure où les marchés commandent et sont les maîtres des banquiers centraux, ceux-ci vont s’exécuter : ils vont livrer aux marchés ce dont ces derniers ont besoin !
En d’autres termes, les banquiers centraux vont être obligés de gonfler nominalement les cash-flows futurs pour éviter la destruction du système.
Le choix de l’inflation
On fera donc le choix de l’inflation parce que l’on ne peut plus faire autrement. On va laisser filer au lieu de prévenir l’inflation.
En fait, on pourra dire que les marchés ne se sont pas trompés. Sans le savoir, dans leur ignorance ils auront vu juste – simplement, ce n’est pas pour les raisons que certains auraient pu croire.
Les marchés vont dicter aux maîtres-banquiers leur volonté : « Vous devez nous solvabiliser, vous devez livrer ce que, dans nos niveaux de cours, nous promettons. »
Idée originale, non ?
Entre choisir l’effondrement des actifs financiers, les faillites, la déflation de la dette, le chômage, la révolte sociale et l’inflation des cash-flows, le choix sera vite fait et il sera évident.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]