La récession a déjà commencé – et elle risque d’être celle qui remettra les « compteurs financiers » à zéro. Ce qui est probablement une bonne chose… si vous y êtes préparé.
Le déclencheur de la crise dont je vous parlais hier sera peut-être plus social que purement boursier.
Je m’explique. Dans un contexte déjà difficile pour beaucoup de gens, sachant que la majorité des ménages n’a pas pu refaire de « couche de gras », une récession dure arrive, le chômage augmente, les revenus baissent, les actifs s’écroulent, banques et assureurs bloquent les comptes, les impôts et les taxes augmentent, des pays quittent l’euro, le système monétaire tousse, le prix des actifs financiarisés monte (pétrole, gaz).
« C’est un ralentissement ? » « Non, sire, c’est une récession »
Les gens qui n’en peuvent plus se révoltent. Les autorités paniquées par la perspective de se faire raccourcir réagissent de plus en plus violemment. La situation peut déraper complètement et provoquer une guerre civile.
Ne croyez pas les économistes qui ont tardivement retourné leur veste, mais qui n’osent pas encore prononcer le mot récession et qui préfèrent parler pour l’instant de ralentissement pour ne pas affoler les foules.
Ils estiment qu’au pire, si récession il y a, elle sera pour 2020 ou 2021. Ils sont nombreux et vous les voyez régulièrement sur les grandes chaînes de télévision.
Dans quelques mois, ils reviendront devant les mêmes journalistes complaisants expliquer que la récession a bien commencé fin 2018 et continue depuis lors, que bien sûr ils le savaient, mais qu’ils ne pouvaient pas le dire pour ne pas faire de peine à leur vieille mère.
Perpétuel recommencement
Les gouvernements sont tous aux abois, les banques centrales retournent leur veste, les marchés obligataires flambent avec près de 17 000 Mds$ en taux négatifs…
La courbe des taux s’inverse – les taux longs sont plus bas que les taux courts, ce qui est une aberration puisque cela sous-entend que l’avenir lointain est plus certain que le lendemain… L’or se réveille… Les annonces de licenciements augmentent, les chiffres d’affaires ralentissent, les retraites principales ou complémentaires suivant les pays s’évaporent…
Les résultats ne sont maintenus aux Etats-Unis qu’au niveau des bénéfices par action – et grâce à des rachats massifs par les entreprises de leurs propres actions puis annulations… M. Trump annonce réfléchir à de nouvelles baisses d’impôts (10%) et demande à la Fed de baisser ses taux de 100 points (pour aboutir à 1%)…
L’Allemagne déclare qu’elle fera tout pour éviter la récession, le commerce international baisse, le chômage et la précarité continuent d’augmenter…
Mais tout cela n’est qu’un petit coup de mou et cela ne finira pas en récession, disent les comiques de plateaux télé.
L’erreur de la guerre commerciale
Il est évident que pour les politiciens qui tiennent les rênes, la récession est un cauchemar car ils sont sûrs de ne pas être réélus.
Ce serait d’ailleurs une erreur d’attribuer cette récession à la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine. Cela y participe, évidemment, mais c’est loin d’être la cause principale.
La récession est due à la dette abyssale créée ces 12 dernières années, qui contraint les banques centrales à maintenir les taux à zéro et qui pousse à une mauvaise allocation des capitaux.
Les optimistes, dont je fais partie, estiment que seul un effondrement donnera l’impulsion nécessaire pour changer complètement de modèle. Les politiques le savent et en ont peur, c’est pourquoi ils feront tout pour retarder ce moment le plus possible.
Il n’est pas encore trop tard, du moins je l’espère, pour limiter les dégâts sur ce que vous avez réussi à mettre de côté, mais si vous ne vous en occupez pas tout de suite, vous êtes en danger.
Cette crise ne sera pas comme les autres
Il n’y aura pas d’avertissement, il n’y aura pas de séance de rattrapage, vous ne pourrez pas faire le dos rond en attendant que cela passe. Cette fois sera la bonne, celle qui va remettre les compteurs à zéro, celle qui sera pire que le pire de nos cauchemars parce que nous n’avons pas réagi quand il était encore temps.
Il n’y a aucune solution miracle, mais vous pouvez limiter les dégâts, déjà en prenant conscience qu’aujourd’hui beaucoup d’économistes reprennent à leurs comptes ce que je suis un des seuls à dire depuis des mois et des années… et ensuite, en suivant les préconisations que je vous indique dans mon Kit de survie financière.
La situation économique, écologique, géopolitique, sociologique, politique est trop grave pour n’avoir qu’un réflexe individualiste et égoïste.
Il faut réagir collectivement pour ne pas sombrer par la faute des quelques crétins mégalomanes qui nous dirigent. Prenez-en conscience et agissez, le déni coûte cher.
1 commentaire
» les taux longs sont plus bas que les taux courts, ce qui est une aberration puisque cela sous-entend que l’avenir lointain est plus certain que le lendemain… »
Ca signifie simplement que les investisseurs anticipent une baisse des taux réels. Si vous pensez que dans un an les taux seront plus bas qu’aujourd’hui, vous allez acheter une obligation longue pour « bloquer » sur cette période les taux actuels, plutôt que de placer votre argent à court terme (donc en sachant pertinemment que votre rendement va baisser). Et donc mécaniquement les taux sur les obligations longues vont passer en dessous des obligations courtes, reflétant les anticipations de taux futur des investisseurs.
L’aberration qui signifie que l’avenir est plus certain que le lendemain, c’est les taux négatifs (comme l’ont expliqué Simone Wapler et Charles Gave notamment).