Un bouleversement sismique va secouer les marchés financiers au cours du second semestre 2024.
Comme vous le savez certainement, la Fed a maintenu ses taux d’intérêt lors de la dernière réunion du FOMC. Ce n’est pas une surprise.
Mais après des mois de resserrement, on s’attend enfin à ce que la Fed s’oriente vers des réductions de taux, très probablement en septembre.
Le rapport décevant sur l’emploi publié récemment ne fait que renforcer l’idée que la Fed réduira ses taux en septembre. L’économie américaine a créé 114 000 emplois non agricoles en juillet, ce qui est nettement inférieur aux attentes (le consensus prévoyait 175 000 emplois) et représente une forte baisse par rapport aux 179 000 emplois créés en juin.
Il n’est donc pas surprenant que, comme le rapporte l’Investor’s Business Daily, les investisseurs évaluent désormais à 100% les chances d’une réduction des taux d’intérêt de la Fed lors de la réunion du FOMC en septembre. Ce chiffre était de 64,1% il y a un mois.
Un véritable changement de donne
Il faut être clair sur ce point. Une baisse des taux d’intérêt ne serait pas négligeable. Il s’agirait d’une évolution qui changerait la donne et qui dominerait les tendances du marché bien au-delà de 2025.
Après tout, les hausses de taux agressives de la Fed ont été la caractéristique déterminante du paysage financier pendant un certain temps.
Cette situation est sur le point de changer.
Alors que ce chapitre s’achève, un nouveau s’ouvre, rempli d’incertitudes, surtout en cette année électorale aux Etats-Unis.
S’il est tout à fait possible que la Fed abaisse ses taux en septembre, ce n’est pas une affaire réglée, malgré les anticipations du marché. Le marché prédit un « pivot » depuis un certain temps déjà, et il ne s’est pas encore produit.
Comme l’a fait remarquer mon collègue Jim Rickards, la Fed ne veut pas être perçue comme une institution politique (même si elle l’est). Réduire les taux moins de deux mois avant les élections serait certainement considéré comme un acte politique.
Jim Rickards pense que la Fed pourrait encore réduire ses taux en novembre, après les élections et/ou en décembre. Le calendrier, le rythme et l’ampleur exacts de ces baisses restent donc inconnus de tous. Nous devrons attendre de voir comment tout cela va se dérouler.
Mais c’est précisément cette ambiguïté qui va alimenter la volatilité dans les mois à venir.
La volatilité est votre amie
Les investisseurs aguerris ne restent pas inactifs. Ils tentent déjà d’anticiper la prochaine décision de la Fed, créant ainsi des vagues sur les marchés financiers.
Prenons l’exemple des bons du Trésor.
Les rendements des obligations d’Etat, qui évoluent à l’inverse des prix des obligations, sont susceptibles de devenir de véritables montagnes russes.
Un jour, les rendements peuvent s’effondrer en raison des attentes de réductions agressives des taux d’intérêt. Le lendemain, ils pourraient grimper en flèche en raison de données économiques solides qui suggèrent que la Fed pourrait maintenir sa position.
Ce va-et-vient va créer une volatilité que nous n’avons pas connue depuis des années.
Mais voilà, la volatilité n’est pas mauvaise en soi, elle est même source d’opportunités.
Elle pourrait, en effet, déclencher une rotation massive des actions jusqu’à la fin de l’année, et probablement bien au-delà. En d’autres termes, nous pourrions faire face à la prochaine grande opportunité de marché. J’ai surveillé de près les signes de ce changement, et il semble qu’il soit déjà en train d’opérer.
Le scénario actuel s’inverse, et vous devez être prêt.
Voici ce à quoi vous pouvez vous attendre…
L’effet domino des taux d’intérêt
Au cours de l’année écoulée, nous avons vu les Sept Magnifiques (Magnificent Seven) – les méga-capitalisations technologiques telles que Nvidia, Amazon et Microsoft – dominer le marché et les médias financiers.
Mais, comme le dit le vieil adage, plus ils sont gros, plus leur chute est difficile.
Lorsque la Fed signalera aux investisseurs qu’elle s’oriente vers des baisses de taux, elle risque de déclencher une réaction en chaîne qui pourrait modifier radicalement les flux monétaires sur le marché.
Une fois que les investisseurs auront reçu ce signal, la partie pourra commencer. Ils n’attendront pas la réunion de septembre pour commencer à acheter et à vendre en conséquence. Lorsque les taux d’intérêt commencent à baisser, les petites entreprises orientées vers la croissance en profitent généralement plus que leurs homologues plus grandes.
En effet, ces petites entreprises ont tendance à recourir davantage à l’emprunt pour financer leur expansion, de sorte que la baisse des taux a un impact direct sur leur résultat net.
En outre, dans un environnement de taux bas, les investisseurs ont tendance à avoir un plus grand appétit pour le risque, ce qui favorise naturellement les actions plus petites et plus volatiles. D’un autre côté, les méga-capitalisations qui ont été les chouchous du marché pourraient commencer à perdre de leur éclat.
Ces entreprises ont bénéficié d’une fuite vers les actions de qualité, de par leur capacité à résister à la hausse des taux d’intérêt. Mais lorsque le vent tournera, les investisseurs pourraient commencer à les considérer comme surévaluées et surexposées.
Vous vous demandez peut-être ceci : « Si je ne possède pas directement l’une de ces méga-capitalisations, pourquoi devrais-je m’en préoccuper ? »
Trop d’œufs dans le même panier
Si vous détenez des fonds indiciels de marché ou des ETF, vous êtes plus exposé(e) à ces grandes capitalisations que vous ne le pensez. Le S&P 500, par exemple, est fortement pondéré par ces valeurs qui sont les plus performantes. A l’heure actuelle, les dix premières actions de l’indice représentent plus de 30% de sa capitalisation boursière totale.
C’est un niveau de concentration sans précédent !
Que se passe-t-il lorsque le marché se détourne de ces titres ?
Cela pourrait signifier que les indices populaires sur lesquels de nombreux investisseurs comptent pour faire croître leurs investissements de façon régulière pourraient sous-performer.
Dans le même temps, les petites entreprises – celles qui ont été négligées et sous-évaluées pendant des années – pourraient commencer à surpasser les grandes entreprises. C’est là que réside la véritable opportunité pour les investisseurs avisés.
Au cours de ces rotations décisives, nous voyons souvent les valeurs les plus fortes du marché commencer à reculer. Dans le même temps, d’autres actions et secteurs en veille commencent à se réveiller, et à jouer un nouveau rôle de leader.
Si vous parvenez à repérer ces rotations à temps et à vous positionner en conséquence, vous pourrez profiter de tendances émergentes pour atteindre de nouveaux sommets.
Nous assistons aujourd’hui à une forte poussée des petites capitalisations qui pourrait faire grimper ces titres bien plus haut.
Il est tout à fait possible que ces petites valeurs soient les prochains leaders du marché.
Il ne faut pas s’alarmer de cette rotation. Vous devriez plutôt la considérer comme une opportunité.
Nous entrons dans un nouveau chapitre du cycle de baisse des taux.
Voici le conseil que je vous donne aujourd’hui : voyez grand, en pensant plus petit.