Les marchés actions sont en pleine forme, mais, sur le marché obligataire, c’est le règne des rendements négatifs. Même les titres les plus risqués ne rapportent plus rien !
Nous avons commencé à examiner le cas des FANGMAN (Facebook, Amazon, Netflix, Google, Microsoft, Apple et Nvidia) hier. Pourquoi ces actions sont-elles si chères ?
Nous n’en savons rien. Il y a fort à parier, cependant, que cela a quelque chose à voir avec les 4 000 Mds$ de nouvelle monnaie créés par la Réserve fédérale depuis le début de la crise du Covid-19. Cela représente environ 7,5 Mds$ chaque jour depuis le début mars 2020.
La Fed imprime de l’argent. Elle en utilise 80 Mds$ par mois pour acheter des bons du Trésor US. Naturellement, avec une telle offre puissante et indéfectible pour soutenir les marchés, le prix des obligations a grimpé… pesant sur les rendements.
Si on se base sur les taux d’inflation actuels – à 5,4% –, on perd 1,75% par an sur un bon du Trésor US à 10 ans. Tel est le rendement négatif actuel.
Naturellement, les investisseurs ne veulent pas de pertes garanties, de sorte qu’ils sont prêts à tenter leur chance pour des plus-values sur les marchés boursiers… faisant ainsi grimper les prix à leurs niveaux insensés actuels.
Ces bouffonneries affectent toutes les décisions financières… tous les investissements… tous les achats… toutes les ventes… tous les prix – tout est déformé par le pouce que les autorités font peser sur la balance financière.
Même les junk bonds !
Même les junk bonds enregistrent des rendements négatifs ! Cela semble impossible, mais c’est vrai. L’indice US High Yield de Bank of America, qui suit les junk bonds, est désormais en territoire négatif.
Qu’en pensez-vous, cher lecteur ?
Les obligations high yield (« haut rendement ») sont appelées junk parce que les emprunteurs présentent un important risque de crédit. Généralement, le rendement versé aux investisseurs acceptant de prêter à ces entreprises risquées est plus élevé que la moyenne, afin de compenser le risque de ne pas récupérer son argent.
A présent, grâce aux distorsions des autorités, prêter à des entreprises qui pourraient ne pas vous rembourser rapporte quand même moins que rien !
C’est fou, non ?
Que faire ?
Pouvait-on s’attendre à autre chose ? Imprimer de l’argent ne produit jamais de richesse… Cela ne fait qu’orienter la richesse déjà existante vers ceux qui tiennent la planche à billets.
Et plus on imprime de monnaie, plus le paysage économique devient déroutant et chaotique. L’économie commence à ressembler à un tableau de Bruegel, où des gens font toutes sortes de choses étranges… détruisant généralement de la richesse au lieu d’en créer.
Tout cela nous mène à la question de fond : qu’est-ce que les autorités peuvent faire pour réellement améliorer l’économie ?
Comme nous le disons depuis des jours, il y a des choses qu’on peut améliorer… et d’autres, nombreuses, qu’on ne peut pas.
Ce que nous essayons de dire, en substance, c’est qu’une économie appartient à la deuxième catégorie.