** L’or est dans un marché haussier. Les actions sont dans un marché baissier.
* C’est tout ce qu’on sait… et tout ce qu’on a besoin de savoir.
* Les actions sont tirées à la baisse par le marché, dans une correction naturelle, ordinaire, inévitable.
* Et l’or est tiré à la hausse par les tentatives des banques centrales d’empêcher cette correction.
* Achetez de l’or durant les creux. Vendez les actions pendant les rebonds.
* C’est assez simple, non ?
* C’est sans garantie, cependant. M. le Marché peut faire ce qu’il veut. Et s’il veut partir dans la direction opposée, nous ne pouvons rien faire, à la Chronique Agora, pour l’en empêcher. Tout ce que nous pouvons faire, c’est regarder par la fenêtre et voir quelle direction il est en train de prendre.
** Mais que se passe-t-il ? Est-il en train de danser le moonwalk ? Ce qui embête un si grand nombre d’investisseurs et de commentateurs, c’est qu’il est dur de déterminer dans quelle direction va M. le Marché. Il se dirige clairement vers la déflation — notamment pour les prix des maisons et des actions. Mais les autorités ne le laissent pas faire. Elles le tirent dans la direction opposée — faisant grimper les prix de l’or, du pétrole et de l’alimentation. Alors, qu’est-ce que ce sera — un boom ou un krach ? L’inflation ou la déflation ? La prospérité ou la pauvreté ? La combinaison de ces idées opposées semble désorienter la majorité des observateurs. Ils ne peuvent pas déterminer si M. le Marché va ou vient. Mais à la Chronique Agora, nous absorbons l’ambiguïté aussi facilement que du gin.
* A la question : est-ce que ce sera un boom ou un krach, nous répondons Oui. Les deux, mon capitaine.
* Du côté du krach, Martin Feldstein déclare que la récession qui s’annonce pourrait être "désagréable", à moins que les autorités n’agissent de manière décisive. Il veut des baisses de taux "agressives", adossées à une politique fiscale — par exemple une baisse d’impôts — pour stimuler les dépenses de consommation.
* N’y pensez même pas, affirme Forbes. D’ici à ce que les politiciens décident quoi faire, la récession sera déjà sur nous. Il sera trop tard pour l’arrêter.
* Selon la BBC, les Etats-Unis sont déjà en récession. Et le Congrès US n’est pas en session actuellement.
* Mais imaginons que les politiciens sont déjà à Washington, leur arrière-train dodu confortablement carré dans des fauteuils en cuir, leurs petits doigts grassouillets prêts à voter pour de folles mesures à la Franklin D. Roosevelt. Que pourraient-ils faire exactement ?
* Eh bien, ils pourraient rendre aux contribuables une partie de leur argent… augmentant ainsi les dépenses de consommation. Oui, tout à fait, ils pourraient le faire, non ? Ils pourraient aussi téléphoner à Ben Bernanke et lui mettre la pression pour qu’il baisse les taux… et ouvre les coffres de la banque centrale, de manière à ce que les électeurs aient plus d’argent et de crédit. Oui, ils pourraient parfaitement le faire. Et quel serait l’effet de tout ce nouvel argent et de tout ce crédit (créé "à partir de rien", puisqu’il ne pourrait venir de nulle part ailleurs) ? Cela ne créerait-il pas un sentiment d’urgence encore plus puissant parmi les acheteurs d’or ?
* Mais nous pensons que Forbes a raison. Les autorités politiques ne peuvent pas arrêter un ralentissement économique. Elles ne peuvent qu’y réagir. Et leurs réactions mèneront probablement à des niveaux d’inflation plus élevés.
* Pendant ce temps, un marché baissier s’annonce pour les actions. S’agira-t-il d’un phénomène entièrement nouveau… ou de la continuation du marché baissier avorté commencé il y a huit ans de ça ? Nous n’en savons rien… mais les actions baissent.
* Peut-être que — si les politiciens pouvaient faire jouer l’inflation assez vite — le marché baissier des actions pourrait être stoppé. Et peut-être que — si l’économie s’effondre assez rapidement — le marché haussier de l’or pourrait être arrêté. Mais d’une manière ou d’une autre, avec M. le Marché poussant si fort dans une direction… et les politiciens tirant si fort de l’autre, soit l’or grimpe… soit les actions baissent.
* L’un ou l’autre… quelque chose doit céder. Probablement les deux.