On ne peut pas administrer le même traitement à l’industrie financière et à l’économie réelle – et s’attendre aux mêmes résultats. La fausse monnaie ne fonctionne pas toujours…
Les « riches » vers le haut… les « pauvres » vers le bas.
Les riches en télétravail… les pauvres travaillant à peine.
Les riches dans leurs quartiers huppés, leurs maisons secondaires et leurs petites villes de province… les pauvres luttant pour payer leur loyer ou leur crédit immobilier.
Les riches profitant de leurs gains boursiers… les pauvres attendant leur prochain chèque d’allocations.
Les riches, gras et impertinents, prêts à voter… les pauvres ramassant des cailloux, prêts pour la révolution.
Décisions crétines
Hier, nous avons observé ce qu’il s’est passé à ce jour au XXIème siècle. Boom… krach… guerre… dette… déceptions.
Mais cela nous nous mène que jusqu’en 2020.
Cette année, la déception s’est intensifiée… avec deux des décisions les plus crétines de l’histoire des Etats-Unis, prises en l’espace de 30 jours seulement.
Premièrement, les autorités ont éteint la source de richesse réelle de 90% de la population – l’économie réelle. Ensuite, elles ont tenté d’utiliser leur poudre de perlimpinpin – la fausse monnaie – pour tenter de la réanimer.
Cette fois-ci, cependant, elles ne se sont pas contentées d’administrer l’élixir magique à l’industrie magique, en espérant que quelques gouttes lui couleraient sur le menton pour rejoindre l’économie réelle.
Cette fois-ci, elles ont donné l’argent directement à l’économie réelle aussi.
Le problème, c’est que si cette fausse monnaie (qui ne s’appuie sur aucune richesse réelle) fonctionne pour l’industrie financière, elle ne fonctionne pas pour l’économie réelle. Les derniers chiffres du chômage – même officiels – montrent que les créations d’emploi sont paresseuses.
Réduction
On pourrait répondre à cela que c’est « seulement à cause du virus ». Mais cela semble aller plus loin. Les attitudes ont changé. Les habitudes aussi.
Nous avons eu des nouvelles de nos bureaux à Baltimore :
« Nous réduisons. La moitié de la surface suffit. Nous avons réalisé que nous pouvions parfaitement travailler à distance. Les locaux restent ouverts, mais seules quelques personnes viennent y travailler. Les autres travaillent de chez eux. Tout ce qu’il nous faut en réalité, c’est quelques bureaux et quelques salles de réunion. »
Excellente nouvelle : cela signifie que nous pouvons économiser sur nos espaces de bureaux, réduisant nos coûts de location par deux.
Mais qu’en est-il pour les propriétaires ? Et les prix de l’immobilier ?
Contrôle et manipulation
Dans le même temps, on apprend qu’à New York, les restaurants pourront rouvrir leurs portes en salle à partir de la semaine prochaine – mais seulement au quart de leur capacité.
Voyons voir… comment est-ce que cela fonctionne ? Combien de restaurants pourront survivre aux loyers new-yorkais avec un quart de leurs clients seulement ?
Mais les politiciens et les empêcheurs de tourner en rond ont trouvé un nouveau moyen de manipuler et contrôler les masses. Nous doutons qu’ils l’abandonnent de sitôt.
Dans les aéroports, les voyageurs subissent encore des scans et des fouilles – 19 ans jour pour jour après les attentats du 11 septembre. Aujourd’hui, lorsque vous entrez dans un restaurant de Manhattan, on prend votre température. Les restaurateurs vérifieront-ils encore si leurs clients ont de la fièvre en 2039 ?
Ne vous attendez pas non plus à ce qu’un « deus ex vaccin » remette soudain tout à la normale. Aucun vaccin n’a prouvé son efficacité contre un coronavirus. Même si on parvenait à en mettre un au point, il faudra du temps avant qu’il soit largement diffusé.
Déclin américain
Parallèlement, les gens s’habituent à une nouvelle économie – où ils dépendent plus lourdement que jamais du gouvernement… non seulement pour leur dire quoi faire, mais aussi pour leur donner de l’argent.
Voilà qui marque une étape importante du déclin américain. La Réserve fédérale peut soutenir l’industrie financière ; le « bénéfice » est immédiat et manifeste. Le mal, en revanche, est à long terme et quasi-invisible.
Comme nous l’avons vu à de nombreuses reprises, la fausse monnaie fait grimper les prix des actifs et rend les investisseurs heureux. Elle détourne aussi leur attention des investissements productifs et de long terme – nouvelles usines, nouveaux produits, nouveaux employés – pour leur préférer le brassage d’argent à court terme.
Rachats d’actions, fusions-acquisitions, emprunts pour financer primes et dividendes… Tout cela fournit des gains rapides aux investisseurs, mais aucun avantage réel pour l’économie.
Résultat, le taux de croissance du PIB chute depuis 50 ans. Durant les trois premières années de l’administration Trump, il n’atteignait que la moitié de ce qu’il était dans les années 1970 et 1980. Cette année, il est négatif.
Traitement identique
A présent, les autorités accordent le même traitement louche à l’économie réelle que celui qu’ils infligent à l’industrie financière depuis des décennies.
Que se passe-t-il lorsqu’on donne de l’argent aux 90% de gens qui ne possèdent pas d’actions, cependant ? Qu’obtient-on ? Les rend-on tous plus riches ? Plus riches que qui ?
Ah… c’est là qu’est l’os. La fausse monnaie est incapable d’augmenter la richesse d’une nation ; elle ne fait que la faire circuler.
L’investisseur est « plus riche » lorsqu’il peut encaisser ses plus-values et acheter plus de biens et de services dans l’économie réelle. Il est « plus riche » que les 90% n’ayant pas d’actifs financiers.
Mais ces 90% – ils seront plus riches que qui ? A qui achèteront-ils des biens et services réels ? A eux-mêmes uniquement.
Ce que l’on obtient lorsqu’on tente de « stimuler » l’économie réelle, c’est plus de gens avec plus d’argent, qui enchérissent les uns contre les autres.
Là encore, ce n’est pas un problème dans l’industrie financière : les prix grimpent, tout le monde est content.
Lorsque la même chose se produit dans l’économie réelle, en revanche, c’est une autre paire de manches.