Tous les signes d’un embrasement du conflit au Moyen-Orient sont là.
Au Proche-Orient, la situation a pris une tournure franchement alarmante ce mercredi 25 octobre, avec une série de frappes israéliennes sur la bande de Gaza en fin de journée – qualifiées de « massives » –, ce qui semble marquer une nette intensification des préparatifs à une invasion de la bande de Gaza, une « ligne rouge » pour l’Iran.
C’est aussi un motif de grande inquiétude pour l’Egypte, qui redoute un afflux de réfugiés gazaouis, ce qui engendrerait un véritable chaos humanitaire dans le nord du Sinaï, et très rapidement, un chaos politique en interne, une partie de la population – minoritaire, mais très déterminée – soutenant les frères musulmans.
Ces derniers viennent de recevoir (mercredi soir), le plein soutien de la Turquie, R.T. Erdogan prenant fait et cause pour le Hamas qui « n’est pas une organisation terroriste, mais un groupe de libération et de moudjahidin qui lutte pour protéger ses terres et ses citoyens ».
Cette prise de position ne manquera pas d’embarrasser les Etats-Unis et la plupart des membres de l’OTAN, qui ont de longue date classé le Hamas comme « organisation terroriste ».
Et les membres de l’OTAN, à l’exception de la Turquie, soutiennent Israël dans sa lutte contre le Hamas.
Cela promet quelques coups de téléphone animés entre les USA – et ses alliés européens – et la Turquie, qui héberge deux grandes bases américaines, dont l’une présente un caractère stratégique dans la dissuasion nucléaire américaine.
Mais la déclaration qui suscite le plus de commentaires – parce qu’elle emprunte des références bibliques – émane de Benjamin Netanyahou, qui invoque la lutte du « peuple de la lumière contre le peuple des ténèbres ». « Nous devons réaliser la prophétie d’Esaïe », a-t-il dit. C’est une référence directe à l’une des trois parties du Livre d’Esaïe (rédigée entre -700 et -680 av. J.-C.), celle qui commande aux juifs de reprendre leurs terres après l’exil. Et Esaïe, c’est synonyme de « Dieu sauve ou libère ».
Qu’est-ce qui peut désormais empêcher une guerre de reconquête commandée par « Dieu » ?
Comment douter de la matérialisation imminente des intentions des dirigeants israéliens, lesquels semblent avoir informé le ministre de la défense américain J.Kirby ?
Ce dernier expliquait, mardi soir, que « la guerre allait arriver, qu’elle est inéluctable, que ce serait dramatique et sanglant, que les civils devaient être préservés mais qu’il y aurait de nombreuses victimes ».
Comme nulle proposition de paix n’est prise en considération, qu’aucun des camps qui se font face ne veut négocier, tous les éléments d’un embrasement semblent en place.
Le stress revient à Wall Street : le S&P 500 chutait de 1,45% vers 4 186, validant une franche rupture du support des 4 230, tandis que le VIX qui lui est associé grimpait de 6 points, vers 20,3.
Le Nasdaq a chuté de 2,5%, avec une franche cassure des 13 000 à la clé, enterrant les derniers espoirs d’échapper à une correction vers 12 000 points… et le CAC 40 semble faire ses adieux définitifs au support des 6 880.