Bill Bonner apprend un nouveau mot – qui en dit long sur l’avenir des Etats-Unis… quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle toute proche.
Nous avons récemment appris un nouveau mot – qui est en fait un très vieux mot : enantiodromie.
Naturellement, ce sont les Grecs qui y ont pensé. Si l’on en croit notre collègue Joel Bowman, ce terme décrit « la tension des opposés »… la grandeur et la décadence… le yin et le yang… les premiers seront les derniers.
Vous voulez voir cela en action… en chair et en os ? Regardez simplement dans le miroir. Ce qui était jeune autrefois devient vieux.
Les gens, les entreprises, les nations – tous grimpent… puis redescendent.
Les grandes nations ne chutent pas seules, cependant. Elles sont abattues par des gens – des dirigeants qui sont prêts pour cela… et qui arrivent pile au bon moment.
Une catastrophe irresponsable
Il y a deux moyens sûrs d’abattre un pays – la guerre et l’inflation.
Selon nos calculs, le déclin des Etats-Unis a commencé à la fin du siècle dernier – en 1999. C’est à ce moment-là que le marché boursier – en termes d’or – a atteint son sommet historique.
C’est aussi à cette époque que les Etats-Unis n’avaient pas d’ennemi significatif… que le budget US était excédentaire (si l’on se permet quelques libertés comptables)… et qu’on pensait un peu partout que la nouvelle technologie – centrée sur l’internet – nous permettrait de vivre plus longtemps en meilleure santé, tout en nous rendant plus intelligents, plus riches… et plus heureux.
Hélas, à partir de l’an 2000, Mère Nature, qui est dotée d’un fabuleux sens de l’humour, a voulu rabattre un peu le caquet des Etats-Unis. Elle a trouvé l’homme de la situation : George W. Bush.
Sa « guerre contre la terreur » a été une catastrophe désastreuse et irresponsable. Elle coûtera 7 000 Mds$, selon les professeurs de l’université de Brown qui se sont donné la peine de faire les calculs. Et elle n’a engendré rien d’autre que des malheurs.
Désastre national
Ensuite est arrivée l’équipe Obama, qui a contribué au désastre national avec Obamacare… rajoutant des dépenses non-provisionnées estimées entre 43 000 Mds$ et 87 000 Mds$, selon à qui l’on se fie.
Enfin, le grand homme lui-même, Donald Trump, est arrivé, chaussé de ses bottes à coque de métal.
En quatre ans, il a ajouté plus à la dette nationale que tout autre de ses prédécesseurs. Il a porté les dépenses déficitaires à un pic jamais atteint aux Etats-Unis. Il a fait de « l’argent par hélicoptère » – resté jusqu’alors une plaisanterie – une réalité.
Il a également écrasé toute trace de conservatisme au sein du parti républicain. A présent, les républicains sont eux aussi prêts à dépenser, dépenser, dépenser. Durant la prochaine vague de distribution d’argent, par exemple, Donald Trump déclare qu’il veut faire « encore plus » que les démocrates eux-mêmes.
Comment financer toutes ces usines à gaz supplémentaires quand on dépense déjà 2 $ pour chaque dollar de recettes fiscales ? On imprime de la monnaie.
Cette formule – également appelée « inflation » – a ruiné pays après pays. Les Etats-Unis ne seront ni les premiers, ni les derniers.
Point décisif
Et nous voilà donc… cher lecteur… à un point décisif.
D’abord, nous avons planté le décor : une élection arrive.
Puis nous avons convoqué notre héros plein de défauts, Donald J. Trump.
Ensuite, nous avons examiné comment il avait encore aggravé une situation déjà dangereuse, et probablement fatale.
Aujourd’hui, nous examinons l’alternative – Joe Biden. Une présidence Biden serait-elle « meilleure » ? Et si oui, en quoi ?
Ne faisons pas durer le suspense – voici notre conclusion : si le but de mère Nature est l’enantiodromie – c’est-à-dire remettre un grand empire à sa place – Biden est probablement l’homme qu’il lui faut.
Ses notions politiques sont pires encore que celles de Donald Trump. Ses conseillers et ses apparatchiks probables sont plus compétents que ceux du grand homme (pour qui la loyauté est plus importante que la compétence)… et ainsi, peut-être, ont plus de chances de réussir à mettre ses politiques en place.
(La compétence n’est pas toujours un avantage. Si votre enfant de 10 ans essaie de construire une bombe dans la cave, par exemple, vous devriez vous réjouir qu’il manque des talents nécessaires.)
Pas de choix
Désormais sur la pente descendante, en théorie, le pays a le choix. Il pourrait se détourner des théories économiques insensées et des politiques clivantes… équilibrer son budget… rappeler ses troupes… et revenir au sein de la communauté des nations stables et civilisées, avec grâce et dignité.
Ou bien… il pourrait continuer sur le chemin tracé par Bush, Obama et Trump.
En pratique, il n’y a pas de choix du tout. Parce que les gens qui gèrent vraiment le gouvernement américain – le Deep State – ne sont pas près de renoncer à la source de leur orgueil, de leurs préjugés, de leurs réputation, de leur pouvoir… et de leur richesse.
Avec Joe Biden, ils ont trouvé leur champion. Ce n’est pas un visionnaire… ni un intellectuel… ni un idéologue. C’est plutôt un politicard qui se contente de suivre le mouvement.
Il a suivi la fièvre guerrière de George Bush et Hillary Clinton. Il a approuvé la Guerre éternelle… qui se poursuivait sous Obama. Il a accepté les extravagances d’Obamacare.
Sénateur pendant 36 ans… et vice-président pendant huit ans, Joe Biden a approuvé quasiment tous les programmes crétins qui ont vu le jour. Il est prêt à suivre toute une nouvelle série d’usines à gaz et d’escroqueries à plusieurs milliards de dollars.
Donald Trump avait quelque chose de rafraîchissant : il était prêt à dire tout haut ce que d’autres pensaient tout bas, et il résistait aux modes du moment (il avait ses propres idées insensées).
Biden, en revanche, approuvera toute idée sotte et politiquement correcte qui lui tombe sous le nez.
Un Green New Deal ? Chouette !
Le revenu universel ? Allons-y.
Augmenter les impôts des riches ? Bien sûr…
L’université gratuite ? Oui, c’est sur la liste.
Toutes ces choses tendent à avoir des notes qui s’allongent indéfiniment. L’estimation la plus récente du plan sur lequel Biden fait campagne se monte à quelque 6 000 Mds$, garantissant des déficits à plusieurs milliers de milliards de dollars par an…
Avec Biden à la Maison Blanche, ce sera plus de fausse monnaie ! Plus d’inflation !
Youpi ! Enantiodromie, nous voici !
Attendez… est-ce que Biden va vraiment gagner ?
Que se passera-t-il si c’est le cas ? Sera-t-il pire que Trump ?
Rendez-vous demain pour la passionnante – et surprenante – conclusion de notre analyse pré-élection.