Le premier sommet des investisseurs de l’uranium se tenait à Las Vegas le mois dernier. L’événement, l’Uranium Stock Summit, était réservé aux professionnels qui, dans l’ensemble, s’accordaient à dire que le super-marché haussier de l’uranium entamait sa phase finale. L’existence même dudit symposium en témoigne. Un signal précoce d’alerte de phase "bullière" est l’organisation de manifestations pour l’usage exclusif des investisseurs.
Simone Wapler

Simone Wapler
Simone Wapler porte la double casquette ingénieur/analyste financier, un véritable atout qu'elle a mis au service des lecteurs des Publications Agora pendant de longues années, en tant que rédactrice en chef de La Chronique Agora, de La Stratégie de Simone Wapler ou encore de Crise, Or & Opportunités. Forte d'une expérience forgée de plus de 15 ans consacrés à la recherche et au développement dans le secteur de l’industrie aéronautique, et spécialiste des métaux, des matières premières et du secteur de l’énergie, Simone Wapler propose désormais ses analyses sur une base plus occasionnelle... mais n’a rien perdu de son mordant et de son acuité économique et financière ! Son dernier livre s'intitule Du sumérien au bitcoin : dettes et crises monétaires.
-
-
Rubrique "Or" puis "Valeurs étrangères", tel fut l’ordre chronologique de ma collaboration à Vos Finances. Journaliste, investisseur à titre privé, et fidèle lectrice de La Chronique Agora, je suivais le cours du métal jaune en tant que matière première.
-
Si vous faites partie des investisseurs aurifères opportunistes, ne lisez pas ce qui suit. En revanche, si vous faites partie des investisseurs qui pensent que l’émission de monnaie injustifiée est un jour punie, la question se pose de savoir quand tombera le couperet du jugement dernier. En d’autres termes, jusqu’où l’or grimpera-t-il… et en combien de temps ?
-
Ceux qui me lisent savent que je n’ai pas l’habitude de pratiquer un patriotisme outrancier. Mais là, je me gonfle d’orgueil et veux vous communiquer mon plaisir chauvin. Nous partageons, avec l’Australie et l’Afrique du Sud, l’apanage d’avoir les explorateurs miniers les plus astucieux du monde.
-
Les signes avant-coureurs d’inflation — autres que la traditionnelle hausse de l’immobilier — se multiplient. Le cours de l’or en profite. Les bases de calcul des indices des prix sont de plus en plus souvent contestées en Europe. En France, l’INSEE propose désormais à chacun de télécharger un outil de calcul de son inflation.
-
L’indium n’est pas un royaume lointain mais un métal rare. Il est connu des métallurgistes pour son cri : lorsqu’on le tord, il émet comme un craquement. Découvert par hasard par deux chimistes allemands en 1863, il n’en exista jusqu’en 1924 qu’un seul gramme à l’état pur. Pas grave, car personne n’écoutait le doux cri de l’indium.
-
Le métal jaune termine l’année en laissant ses fans sur leur faim. Après avoir battu un record vieux de dix-huit ans, il semble s’assoupir à nouveau, narguant les tenants de la théorie du GOR – ou Gold Oil Ratio. Mais les faits sont têtus et l’or n’a pas dit son dernier mot.
-
L’once d’or a franchi la barrière psychologique des 500 $, retrouvant son cours de 1987. Il entame la deuxième phase de son marché haussier qui devrait le propulser à 800 ou 1 000 $.
-
Selon certains, il existerait un grand complot contre l’or. Son cours serait trafiqué à la baisse par les banques centrales et certains intermédiaires financiers. Les banques centrales auraient vendu ou aliéné leur or et ne posséderaient plus les réserves officiellement déclarées. Elles auraient donc intérêt à contenir le cours de l’or par tous les artifices.
-
La consolidation actuelle ne remet pas en cause les fondamentaux haussiers à plus long terme, comme le montre le comportement des minières. Ainsi, Anglogold a annoncé ne plus vouloir signer de contrat à terme. D’autres se sont engagées dans des acquisitions de juniors pour s’emparer de bonnes réserves. En dehors du spectaculaire rachat de Placer Dome par Barrick, Yamana a jeté son dévolu sur RNC Gold ; une autre canadienne, Goldcorp s’est emparé Virginia Gold et Iamgold de Gallery Gold. Ces opérations, effectuées en décembre, ont conduit à revaloriser le cours des proies de 20 à 25 %. Les minières demeurent donc encore un bon investissement, tant que le ratio once d’or / XAU reste favorable.
-
En France, l’or vient de changer de régime fiscal. Les épargnants peuvent désormais choisir entre deux régimes lors la revente d’or physique : l’ancien régime à la taxation forfaitaire de 8% sur le montant ou le régime classique des plus-values mobilières. Dans le second cas, la plus-value est taxée à 27% les deux premières années, puis dégrevée de 10% par an durant les trois années suivantes, pour devenir nulle après douze années de détention. Bien entendu, il faut pouvoir justifier de la date d’achat et du prix d’acquisition.
-
Au début du joli mois de mai, le métal jaune a dépassé les 700 $, un nouveau record. L’horizon des 800 $ est en vue pour la fin de l’année ou le début de 2007. Le moment semble donc bien choisi pour sélectionner quelques warrants, en se fondant sur le fait que :
– L’or a encore une bonne marge de progression
– Les actions minières peuvent encore surperformer le cours du métal. -
Le GOR, ou “Gold Oil Ratio” est le prix de l’once d’or divisé par celui du baril. Depuis 1965, ce ratio se situe dans une bande de 5 à 30 avec une moyenne de 15. Et depuis que ce ratio est suivi, les cours de l’or et du pétrole évoluent toujours dans le même sens sauf à deux occasions récentes : 1975-1976, date du premier choc pétrolier, puis 1998-2001. Par deux fois, l’or jaune a décroché de l’or noir, en accusant un net retard.
-
Durant le mois d’août, l’once d’or a sombré dans sa torpeur habituelle. Le début du mois de septembre l’a vu passer en dessous de la barre psychologique des 600 $ l’once. En cause : le reflux du pétrole sous 70 $, un relatif apaisement géopolitique et une vente d’or des banques centrales européennes. Depuis bien longtemps, le marché s’était habitué à ce que les ventes d’or programmées par les banques centrales ne se réalisent pas, mais cette fois, la BCE a remis 28 millions d’euros en or sur le marché.
-
Le cours de l’once a franchi les 600 $ à la fin du mois d’octobre et confirme son élan en ce début de mois de novembre (à 621 $ l’once le 17/11). Les élections américaines sont passées ; les USA vont goûter de la cohabitation ; le pétrole remonte et les inquiétudes sur le dollar se ravivent. Autant d’élément favorable au métal jaune. Seule ombre au tableau : un recul du cours des métaux de base qui pourrait se répercuter sur l’or. Mais la tendance de long terme reste haussière.
-
Le monde des minières est agité par les fusions-acquisitions ; certaines alliances s’annoncent dans la joie et d’autres dans des grincements de dents. Les entreprises riches de cash cherchent à renforcer leurs réserves en absorbant des juniors ou des exploratrices.
-
Les fluctuations à court terme de l’or dépendront donc du nombre de revirements d’opinion et notamment du comportement opportuniste des fonds de couverture. Toute monnaie fiduciaire naît affectée d’une maladie génétique grave : l’inflation par le recours facile des politiques à la planche à billets. Les évolutions des taux d’intérêt et des indices des marchés vont servir le cours de l’or.