Nous allons démontrer aujourd’hui qu’en plus des icebergs évoqués hier, les capitaines de l’industrie financière vont devoir également se faufiler entre les récifs de l’inflation — +7,4% l’an aux Etats-Unis selon l’indice des prix à la production, le pire depuis 25 ans — et les écueils de la récession
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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La clé de voûte du système repose en grande partie sur la capacité des monoliners à honorer leurs engagements en matière de garantie des créances à haut risque. En effet, selon la presse américaine, Ambac Financial serait sur le point de dévoiler un accord visant à restructurer ses activités et à garantir une bonne partie des CDO devenus totalement illiquides depuis le milieu de l’été. Un financement de l’ordre de trois milliards de dollars lui serait alors accordé par un pool de huit banques européennes et anglo-saxonnes de taille mondial
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La parenthèse haussière de mercredi à Wall Street — en pleine déferlante de mauvaises statistiques économiques et sur fond de pessimisme de la Fed — avait entretenu l’espoir que de nombreux facteurs négatifs étaient pricés dans les cours. La séance de jeudi dernier a été marquée par une tentative de reprise en main du marché par les acheteurs… mais de nouveaux chiffres américains sont venus semer le doute dans les esprits au sujet d’un risque de récession contaminant l’Europe
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Une certaine lassitude commence à gagner de nombreux opérateurs qui voient les indices boursiers battre comme les portes d’un saloon depuis un bon mois. Le mouvement d’alternance — deux jours de hausse, un jour de baisse… ou l’inverse — ne s’est pas démenti ces derniers jours. Les acheteurs auraient pu, en effet, profiter de l’échéance "mars" (vendredi 15 février à 16h) pour reprendre le marché en main et arracher le CAC 40 à l’attraction du seuil pivot des 4 835 points. Ce n’est pas un hasard si ce seuil a été le plancher testé en début de matinée hier
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Il nous apparaît effectivement très audacieux de s’obstiner à miser sans retenue sur un rebond du CAC 40 à contre tendance macroéconomique simplement parce que nous parions que le consensus négatif devient trop univoque pour que les baissiers puissent en tirer profit ; sans effet de surprise, aucun gain significatif ne saurait se matérialiser
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Depuis jeudi dernier, nous ne cessons de mettre en avant cette remontée des cours du pétrole entamée il y a 10 jours à partir du fameux plancher moyen terme de 86,5 $. Vous en connaissez tous la cause : l’arrêt des livraisons de brut par Caracas au groupe Exxon-Mobil, coupable d’avoir obtenu le gel de 12 milliards d’euros d’actifs vénézuéliens déposés aux Etats-Unis pour obtenir une série d’indemnisations. Cependant, le franchissement des 96 $ survenu ce mardi implique la concordance de facteurs haussiers que nous n’avions que partiellement expliqués dans notre Chronique d’hier avec l’allusion au rôle grandissant de la Russie dans la géopolitique du pétrole
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Puisque les marchés américains étaient clos ce lundi pour cause de Présidents’ Day, l’occasion était idéale pour élargir notre réflexion sur les matières premières. Nous allons donc aborder une thématique qui nous est chère, à savoir le basculement pétro-stratégique — qui englobe le gaz — du Proche-Orient (contrôlé de façon de plus en plus chaotique par les Américains depuis 2003) vers la Russie et l’Asie Centrale
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Plus l’avenir semble incertain, plus il devient difficile de se procurer des financements pour les emprunteurs qui en ont le plus besoin — et les réassureurs eux-mêmes font partie de cette catégorie.
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Epargne
Le Capitole américain tout proche de la roche Spitzerienne ?
par Philippe Béchade 15 février 2008Eliot Spitzer s’est construit une célébrité en pourchassant cinq ans auparavant les auteurs d’études financières complaisantes ou carrément bidons du temps de la bulle des dot.com et de la toute puissance d’Enron, et autres Worldcom. Il accuse maintenant la SEC et les autorités de régulation d’avoir délibérément laissé les banques d’affaires orchestrer le gonflement de la bulle des dérivés de crédit en refusant de mettre en place des outils de contrôle
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Epargne
Un soleil levant annonciateur d’heures boursières radieuses
par Philippe Béchade 14 février 2008La presse occidentale insiste beaucoup sur l’exposition des principales banques — européennes ou américaines — aux déboires de leurs partenaires obligés sur le segment des prêts subprime. Mais nous avons, quant à nous, une pensée émue pour les acheteurs finaux, parmi lesquels se trouvent beaucoup d’institutions financières asiatiques et chinoises
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Epargne
Si Warren assurait, Mister Buffett saura-t-il réassurer ?
par Philippe Béchade 13 février 2008Warren Buffett a-t-il senti, grâce à son flair légendaire, qu’il était temps ce mardi de faire souffler un vent d’espoir sur Wall Street ? Henry Paulson avertissait en effet presque simultanément les marchés qu’une consolidation de l’immobilier est nécessaire tandis que la crise des subprime n’avait encore atteint que le stade du début du pire ? Répondant en direct à une interview sur CNBC, Warren Buffett annonçait hier avoir proposé à trois des principaux réhausseurs de crédit américains (MBIA, Ambac et FGIC) de garantir l’équivalent de 800 milliards de dollars de bons municipaux
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Qu’il est réconfortant de découvrir à quel point nos sherpas de la finance peuvent se montrer lucides dès qu’il devient absolument impossible de nier les évidences ! Certains ministres des finances, ou fonction assimilée, ont bien tenté un dernier petit mensonge pour la route — "une croissance à 2% en 2008, j’y crois encore" — ou se sont fendus d’une leçon de logique à deux dollars. Mais Henry Paulson n’a convaincu personne en déclarant que "tant qu’une économie progresse — même faiblement — il n’y a pas récession
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La France affiche de son côté un déficit commercial proche de 40 milliards d’euros. De nombreux détracteurs des particularismes de notre politique économique dénoncent les retards d’évolutions structurelles qui nous handicaperaient depuis 20 ans (taxes, rigidité du marché de l’emploi, 35 heures…). Mais cela n’explique pas pourquoi le CAC 40 se repliait pour la quatrième fois en l’espace de cinq séances. L’Italie et l’Espagne ne sont en effet pas mieux loties que la France en matière de croissance et de déficits commerciaux. Madrid et Milan ont cependant mieux résisté
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Sur le papier, le billet vert ne vaut théoriquement plus grand-chose. Précipiter sa chute face au yen ou à la monnaie unique risquerait, cependant, de faire éclater tout le système économique mondial. Il s’agit plutôt d’orchestrer une transition douce du pouvoir économique vers l’Europe puis l’Asie du Sud-Est, par nature moins belliqueuse que les Etats-Unis. La réalisation d’un tel objectif vaut certainement de sacrifier durant quelques mois ou quelques trimestres la croissance et l’emploi en Zone euro
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Nous attribuons l’incapacité des indices à refaire surface depuis six semaines à un phénomène de contraction des liquidés, directement lié aux difficultés de trésorerie des établissements de crédit : la spéculation se retrouve à court de munitions. Si quelques irréductibles naïfs imaginaient qu’une série de baisse de taux inonderait le marché d’argent frais puis éviterait aux Etats-Unis d’entrer en récession, les voici édifiés
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Un titre prémonitoire et dont nous vous accordions la primeur dès mardi midi… avant que l’actualité ne rattrape notre démonstration. Nous avions en effet décidé d’illustrer — avec quelques chiffres proprement vertigineux — l’absurdité et les dangers d’une politique monétaire laxiste d’une part et l’absurdité encore plus grande d’une stratégie inverse. Surtout lorsque le sort de la sphère économique mondiale dépend à l’évidence de la première et n’attribue qu’un succès d’estime à la seconde
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Epargne
Un pétrin aussi impénétrable que la défense des "Giants" !
par Philippe Béchade 5 février 2008Pourquoi les beaux esprits qui raillaient les fidèles de la relique barbare se fendraient-ils d’un aussi précieux conseil aujourd’hui ? La FED a abaissé de 225 points ses taux directeurs depuis le 16 août dernier, faisant bondir l’once d’or de 40% dans l’intervalle. L’or est donc passé d’un plancher de 640 $ de fin mai à la mi-août jusque vers un zénith de 935 $ le 1er février. Oh, nous sommes bien convaincus qu’en achetant des ETF (ou trackers) adossés au métal jaune, vous gagnerez bel et bien de l’argent d’ici fin 2008. Mais pour engranger des profits estampillés 24 carats, il vaudrait mieux ne pas vous précipiter sur le compartiment aurifère
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Epargne
Yahoo ! Une rafale d’OPA fait claquer la porte de la déprime
par Philippe Béchade 4 février 2008La question cruciale — si l’on en croit les acteurs du marché — n’est plus de savoir si une OPA sera lancée sur la Société Générale… mais quand. Les rumeurs vont bon train concernant une offre survenant avant l’augmentation de capital de 5,5 milliard d’euros annoncée le 24 janvier dernier. Sur l’ensemble de la semaine, avec ses 19% de hausse et ses 75 millions de titres échangés, la Société Générale fut de très loin le principal contributeur à la hausse du CAC 40