Plus l’avenir semble incertain, plus il devient difficile de se procurer des financements pour les emprunteurs qui en ont le plus besoin — et les réassureurs eux-mêmes font partie de cette catégorie.
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Epargne
Le Capitole américain tout proche de la roche Spitzerienne ?
par Philippe Béchade 15 février 2008Eliot Spitzer s’est construit une célébrité en pourchassant cinq ans auparavant les auteurs d’études financières complaisantes ou carrément bidons du temps de la bulle des dot.com et de la toute puissance d’Enron, et autres Worldcom. Il accuse maintenant la SEC et les autorités de régulation d’avoir délibérément laissé les banques d’affaires orchestrer le gonflement de la bulle des dérivés de crédit en refusant de mettre en place des outils de contrôle
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Epargne
Un soleil levant annonciateur d’heures boursières radieuses
par Philippe Béchade 14 février 2008La presse occidentale insiste beaucoup sur l’exposition des principales banques — européennes ou américaines — aux déboires de leurs partenaires obligés sur le segment des prêts subprime. Mais nous avons, quant à nous, une pensée émue pour les acheteurs finaux, parmi lesquels se trouvent beaucoup d’institutions financières asiatiques et chinoises
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Epargne
Si Warren assurait, Mister Buffett saura-t-il réassurer ?
par Philippe Béchade 13 février 2008Warren Buffett a-t-il senti, grâce à son flair légendaire, qu’il était temps ce mardi de faire souffler un vent d’espoir sur Wall Street ? Henry Paulson avertissait en effet presque simultanément les marchés qu’une consolidation de l’immobilier est nécessaire tandis que la crise des subprime n’avait encore atteint que le stade du début du pire ? Répondant en direct à une interview sur CNBC, Warren Buffett annonçait hier avoir proposé à trois des principaux réhausseurs de crédit américains (MBIA, Ambac et FGIC) de garantir l’équivalent de 800 milliards de dollars de bons municipaux
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Qu’il est réconfortant de découvrir à quel point nos sherpas de la finance peuvent se montrer lucides dès qu’il devient absolument impossible de nier les évidences ! Certains ministres des finances, ou fonction assimilée, ont bien tenté un dernier petit mensonge pour la route — "une croissance à 2% en 2008, j’y crois encore" — ou se sont fendus d’une leçon de logique à deux dollars. Mais Henry Paulson n’a convaincu personne en déclarant que "tant qu’une économie progresse — même faiblement — il n’y a pas récession
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La France affiche de son côté un déficit commercial proche de 40 milliards d’euros. De nombreux détracteurs des particularismes de notre politique économique dénoncent les retards d’évolutions structurelles qui nous handicaperaient depuis 20 ans (taxes, rigidité du marché de l’emploi, 35 heures…). Mais cela n’explique pas pourquoi le CAC 40 se repliait pour la quatrième fois en l’espace de cinq séances. L’Italie et l’Espagne ne sont en effet pas mieux loties que la France en matière de croissance et de déficits commerciaux. Madrid et Milan ont cependant mieux résisté
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Sur le papier, le billet vert ne vaut théoriquement plus grand-chose. Précipiter sa chute face au yen ou à la monnaie unique risquerait, cependant, de faire éclater tout le système économique mondial. Il s’agit plutôt d’orchestrer une transition douce du pouvoir économique vers l’Europe puis l’Asie du Sud-Est, par nature moins belliqueuse que les Etats-Unis. La réalisation d’un tel objectif vaut certainement de sacrifier durant quelques mois ou quelques trimestres la croissance et l’emploi en Zone euro
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Nous attribuons l’incapacité des indices à refaire surface depuis six semaines à un phénomène de contraction des liquidés, directement lié aux difficultés de trésorerie des établissements de crédit : la spéculation se retrouve à court de munitions. Si quelques irréductibles naïfs imaginaient qu’une série de baisse de taux inonderait le marché d’argent frais puis éviterait aux Etats-Unis d’entrer en récession, les voici édifiés
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Un titre prémonitoire et dont nous vous accordions la primeur dès mardi midi… avant que l’actualité ne rattrape notre démonstration. Nous avions en effet décidé d’illustrer — avec quelques chiffres proprement vertigineux — l’absurdité et les dangers d’une politique monétaire laxiste d’une part et l’absurdité encore plus grande d’une stratégie inverse. Surtout lorsque le sort de la sphère économique mondiale dépend à l’évidence de la première et n’attribue qu’un succès d’estime à la seconde
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Epargne
Un pétrin aussi impénétrable que la défense des "Giants" !
par Philippe Béchade 5 février 2008Pourquoi les beaux esprits qui raillaient les fidèles de la relique barbare se fendraient-ils d’un aussi précieux conseil aujourd’hui ? La FED a abaissé de 225 points ses taux directeurs depuis le 16 août dernier, faisant bondir l’once d’or de 40% dans l’intervalle. L’or est donc passé d’un plancher de 640 $ de fin mai à la mi-août jusque vers un zénith de 935 $ le 1er février. Oh, nous sommes bien convaincus qu’en achetant des ETF (ou trackers) adossés au métal jaune, vous gagnerez bel et bien de l’argent d’ici fin 2008. Mais pour engranger des profits estampillés 24 carats, il vaudrait mieux ne pas vous précipiter sur le compartiment aurifère
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Epargne
Yahoo ! Une rafale d’OPA fait claquer la porte de la déprime
par Philippe Béchade 4 février 2008La question cruciale — si l’on en croit les acteurs du marché — n’est plus de savoir si une OPA sera lancée sur la Société Générale… mais quand. Les rumeurs vont bon train concernant une offre survenant avant l’augmentation de capital de 5,5 milliard d’euros annoncée le 24 janvier dernier. Sur l’ensemble de la semaine, avec ses 19% de hausse et ses 75 millions de titres échangés, la Société Générale fut de très loin le principal contributeur à la hausse du CAC 40
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Ben Bernanke ne se montre pas plus rassuré que nous et il a décidé de sortir le grand jeu par deux fois en l’espace d’une semaine, réduisant le loyer de l’argent de 125 points de base de 4,25% à 3%. Tout cela dans le but de réduire le "stress considérable affectant les marchés financiers face à l’enlisement de la crise immobilière", sans parvenir à restaurer la confiance
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Une chose est certaine : 2008 sera une année boursièrement difficile. Les marchés connaîtront des crises successives au gré des mauvaises nouvelles qui parviendront du front des crédits pourris et de la croissance mondiale. Et je n’ose pas imaginer ce qui arriverait si d’aventure la monstrueuse bulle spéculative qui enfle à Shanghai venait à exploser (un consensus ultra-majoritaire voudrait que rien de fâcheux ne se produise avant les Jeux olympiques de Pékin… mais rien n’est plus dangereux boursièrement que ce genre de "sentiment" unanime et qui relève du voeu pieux)
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La manière dont les évènements se sont enchaînés pour aboutir à la crise des subprime intéresse à présent le FBI. D’après le Wall Street Journal, plusieurs enquêtes fédérales pour soupçons de fraude comptable, abus de confiance et délit d’initiés auraient été diligentées auprès de 14 établissements financiers
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Depuis l’origine de la crise, nous avons simplement prévenu nos clients et lecteurs que cette bulle spéculative colossale — qui concerne 900 milliards de dollars de prêts à taux variable, très risqués, auxquels nous pouvons ajouter 2 000 milliards de dollars si nous prenons en compte les tranches high yield (à haut rendement) de prêts plus classiques — rendait la situation globalement très explosive. Les banques disposent des mêmes informations et des mêmes méthodes d’analyse que nous. C’est la liberté de communication qui diffère
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Les places boursières se refont une petite santé ! Les mauvaise langues prétendent que c’est sur le dos de la Société Générale qui a "bradé le papier" pendant trois jours (du 21 au 23 janvier)… Les augures semblent en tout cas favorables en cette dernière journée de réunion de la Fed, qui se tient à 48 heures de la publication des chiffres de l’emploi aux USA du mois de janvier
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Rarement une affaire politique ou financière aura inspiré autant de commentaires sur les forums boursiers que les déboires financiers de la Société Générale (SG). On peut y lire beaucoup de stupidités et de "posts" malveillants du type "fermez vos comptes à la SG". Aucune des personnes de mon entourage proche ou plus lointain n’envisage rien de tel et je m’empresserais de les en dissuader. Mais on trouve également des contributions fort bien documentées, émanant de véritables spécialistes du front- et du middle-office qui démontrent que la thèse de l’homme seul, du trader terroriste est difficile à accepter telle quelle
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Si les scénaristes d’Hollywood (toujours en grève) avaient écrit le scénario de la semaine qui vient de s’écouler… et si des opérateurs expérimentés — des "vieux de la vieille" — avaient découvert le fruit de leur imagination fertile dans leur quotidien financier, à la rubrique "le thriller de l’été", ils l’auraient jugé trop chargé en coups de théâtre, trop excessif pour être crédible… et bourré d’invraisemblances impossibles à prendre au sérieux