Lors de son discours de clôture prononcé jeudi après-midi, Gordon Brown a annoncé fièrement que les pays réunis à Londres pour le G20 vont injecter au total 5 000 milliards de dollars dans l’économie mondiale d’ici fin 2010. Une telle masse d’argent semble défier l’entendement ; elle correspond à environ un tiers du PIB américain ou à trois PIB français
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Epargne
Les gros poissons sont bien restés à l'abri le 1er avril !
par Philippe Béchade 2 avril 2009Dans son enquête mensuelle — désormais autant attendue que redoutée –, le cabinet Challenger/ADP a comptabilisé un nombre record de 742 000 destructions de postes dans le secteur privé aux Etats-Unis au mois de mars, au lieu de 665 000 anticipé. Le mois de février avait vu disparaître 706 000 emplois, contre 625 000 en janvier et 577 000 en décembre… un chiffre qui avait provoqué un frisson d’horreur
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Un échec du G20 de Londres serait désastreux, nous annonce-t-on depuis ce week-end. Jean-Claude Trichet appelle à l’unité des dirigeants, lui qui doit en avaler son exemplaire du Traité de Maastricht depuis que la Fed s’est vue autorisée à imprimer 300 milliards de dollars tout neufs il y a une dizaine de jours. A peine Nicolas Sarkozy vient-il d’annoncer qu’il envisage de rentrer prématurément en France si les participants ne s’engagent pas sur des mesures concrètes en matière de régulation des flux financiers que le CAC 40 gagne 3%
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Les mises en garde des différents rédacteurs des Publications Agora voient leur pertinence se confirmer avec le coup de massue qui s’est abattu sur les indices boursiers hier. Nous avons assisté en 24 heures à un repli de 5% en moyenne sur les valeurs européennes et de 6,8% en deux séances. En 48 heures, cette baisse a amputé de moitié les gains engrangés depuis le début du mois de mars
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Epargne
Le 29 mars : la Sainte Gwladys des PDG de groupes automobiles
par Philippe Béchade 30 mars 2009Le rebond des marchés s’est poursuivi jusqu’au jeudi 26 mars dans une ambiance plus sereine, confortée par une série de statistiques aux Etats-Unis qui semblent préfigurer une stabilisation de l’activité dans le secteur immobilier. Ce dernier enregistre un rebond technique après trois mois désastreux ; par ailleurs, la consommation connaît un timide rebond pour le deuxième mois consécutif
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José Manuel Barroso a exclu de priver Prague de la présidence de l’Union européenne ; cependant, Mirek Topolanek n’a plus de légitimité politique dans le cas où il continuerait d’assumer sa fonction, et ce à quelques jours de la visite de Barack Obama en République tchèque. Nous sommes convaincu que le président américain ne manquera pas d’interroger le ministre Mirek Topolanek sur les motifs qui l’ont conduit à déclarer mercredi que "le plan de relance de l’économie américaine, c’est le chemin qui mène à l’enfer".
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Les opérateurs européens se doutaient-ils de quelque chose ? Avaient-ils peur de revivre le même scénario que mardi soir à Wall Street ? Il peut apparaître assez surprenant que le CAC 40 ne soit pas parvenu à se maintenir au-dessus du seuil des 2 900 points : après tout, on a vu une progression de plus de 2,5% en moyenne des indices américains entre 14h45 et 17h30 environ, ainsi qu’une forte progression du volume des prêts immobiliers dévoilé mercredi matin aux Etats-Unis
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Si le plan Geithner avait contenu quelques parcelles de magie, les places européennes n’auraient pas rouvert sur une progression de 1,5% pour voir leurs gains réduits de moitié à l’heure du déjeuner puis de nouveau vers 14h45, peu après la reprise des cotations à New York. C’est un peu comme si le Prince Charmant avait été bombardé de tomates et d’oeufs pourris alors qu’il chevauchait en direction du château de la Belle au Bois Dormant
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La hausse globale du marché n’a pas été aussi spectaculaire que la semaine passée (3,15% contre 6,75%) mais le CAC 40 aligne donc une deuxième semaine de hausse consécutive à Paris. Une situation qui s’était pas vue depuis fin janvier/début février 2009, mi-juillet 2008, ou mi-mars 2008 — la hausse avait alors tenu jusqu’à mi-mai. La situation s’est en revanche retournée à Wall Street
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Epargne
Quand le bookmaker part avec la mise de ceux qui n'ont pas parié
par Philippe Béchade 18 mars 2009L’affaire des bonus que se sont attribués les hauts dirigeants d’AIG n’a pas fini de faire couler de l’encre (mélangée aux acides les plus corrosifs). Aucun chroniqueur ne trouve de mots assez durs pour condamner les "récompenses" contractuelles allouées aux fossoyeurs de l’assureur, lesquelles devraient théoriquement être réglées rubis sur l’ongle par le contribuable
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Vous avez pu croire durant 24 heures que la planète avait cessé de marcher sur la tête — mais c’était compter sans AIG qui révèle le versement 165 millions de dollars de bonus à ses plus hauts dirigeants… lesquels ont fait couler le n°1 mondial de l’assurance (renfloué pour une somme provisoire de 180 milliards de dollars prélevée sur l’argent des contribuables)
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Les investisseurs se demandaient il y a tout juste une semaine si espérer un rebond avait encore un sens. Ils sont encore très inquiets au sujet de la santé de l’économie — mais ils peuvent à présent imaginer que les marchés commencent à entrevoir une embellie. Cela dit, les indices boursiers ne sont pas encore sortis de leur tendance baissière
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A la question "quels pourraient être les signes précurseurs d’une reprise ?", nous avions suggéré lundi dernier de surveiller les volumes : "leur effondrement pourrait traduire un renoncement des vendeurs, ou la fin des liquidations à tout prix face à des acheteurs qui prennent la fuite dès qu’un carnet d’ordre se garnit de quelques lignes à la vente"
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Hier, le CAC 40 a donc aligné une seconde séance de hausse, ce qui n’était arrivé qu’à deux reprises depuis le début de l’année… mais en pure perte […] Paris a en effet réduit son avance en seconde partie de séance à mesure que les dégagements s’accéléraient sur les utilities. La possibilité de l’abandon de la règle uniforme du mark to market s’impose à l’ensemble des classes d’actifs
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Beaucoup de commentateurs évoquaient les propos rassurants de Vikram Pandit : le CEO de Citigroup se félicite de la forte rentabilité du groupe observée en janvier et février 2009 (le titre s’est enflammé de 38,1%). Mais en ce qui nous concerne, nous créditons Ben Bernanke de l’action décisive du jour… Elle a consisté à sauter à la volée sur le siège du rouleau compresseur pour s’emparer de la bonne manette et enclencher la marche avant
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Warren Buffett avait reconnu deux semaines auparavant qu’il avait perdu beaucoup d’argent en investissant dans Conoco-Phillips et en se repositionnant trop tôt sur les valeurs bancaires ou sur General Electric. Mais ce n’est qu’après coup qu’on réalise que toutes les références ont volé en éclats. Voilà une notion, la perte des repères, qui mérite que l’on s’y arrête au moment où de plus en plus d’articles de presse et de débats radiophoniques ou télévisés ont pour thématique la question suivante : "a-t-on touché le fond ?" ou "comment détecter les signes précurseurs d’un retournement ?"
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Mon téléphone n’a pas arrêté de vibrer vendredi soir, j’ai été bombardé de SMS et de mails avec des messages du type: "S&P 500 -2,5%, C.LAKTA ;- p", "DJ -120, ton rebond LOL !", "TATOOFO, C1Naskrak, vadadonf", et j’en passe ! Je plaisante à peine — ce qui suit est authentique. J’ai effectivement fini par prendre un appel vers 21h30 d’une vieille connaissance que je sais un peu anxieuse depuis quelques semaines… et au son de sa voix, j’ai tout de suite compris qu’il se passait du lourd sur les marchés américains
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La descente aux enfers boursiers d’hier puise en fait sa source dans un facteur exogène — et totalement imprévu — que nous n’avions même pas songé à évoquer la veille : la Chine a annoncé mercredi matin la mise en oeuvre d’un second plan de relance, sauvant dans la foulée la mise aux places asiatiques puis occidentales. Mais quel plan de relance