Le Parlement slovaque a revoté et approuvé dans l’urgence le FESF "renforcé" !
▪ Quelle a donc été la réaction des marchés lorsqu’est tombé ce scoop, également qualifié de breaking news sur les sites d’information anglo-saxons ?
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
▪ Quelle a donc été la réaction des marchés lorsqu’est tombé ce scoop, également qualifié de breaking news sur les sites d’information anglo-saxons ?
▪ Après avoir désespéré les acheteurs pendant trois mois, voici que les marchés s’appliquent à faire paniquer les vendeurs depuis une semaine.
▪ Une petite séance d’accalmie entre deux tempêtes de volatilité. Oui, vous vous attendiez à ce que nous évoquions l’oeil du cyclone et vous avez vu juste !
▪ Mais pourquoi les marchés se sont-ils montés le bourrichon comme des cantinières croyant qu’un rat en maraude près du garde-manger annonçait la peste et ses ravages avant la nouvelle lune ?
La France et l’Allemagne sont d’accord pour recapitaliser les banques. En d’autres termes, nos dirigeants reconnaissent que nombre d’entre elles sont au bord du gouffre. Dexia pourrait ne constituer qu’un hors-d’oeuvre si rien n’est fait de toute urgence.
▪ Le CAC 40 s’apprête à inscrire une seconde hausse hebdomadaire, moyennant un score honorable de +3%. A ce rythme-là, la Bourse de Paris aura renoué avec ses records annuels avant Noël.
▪ Nous pourrions vous offrir un petit descriptif du type « on refait le match » au sujet de la fin de séance proprement hallucinante qui s’est déroulée à Wall Street mardi soir… mais cela manquerait un peu de vécu, et nous passerions à côté de l’essentiel.
▪ Nous avions conclu notre chronique de mardi par l’interrogation suivante : et si les opérateurs qui s’ingénient à jeter le discrédit sur l’Europe (qui tend le bâton pour se faire battre) dans le but de faire s’effondrer les marchés remportaient une victoire décisive en disloquant son système bancaire pour faire éclater l’Eurozone, quel bénéfice réel pourraient-ils en tirer ?
▪ ll y a des moments où l’on a envie de tout envoyer promener ; par exemple lorsque le niveau d’imbécilité de la sphère politique dépasse les limites du concevable.
Alexander Dobrindt, un des plus hauts responsables de la CSU a appelé la Grèce surendettée à sortir de la Zone euro pour régler ses problèmes. Nous sommes les premiers à estimer que le désarrimage par rapport à une devise forte constitue presque à tous les coups le moyen le plus efficace et le plus indolore pour désendetter un pays qui sombre dans la dépression… Sauf si cela entraîne quelques semaines plus tard des dévaluations en cascade…
▪ Retenez bien ce nom : Philipp Rösler. Il est surnommé « Docteur No ». Il s’agit du ministre de l’Economie allemand, promu au rang de vice-chancelier par Angela Merkel ; il est également le chef du FDP (le parti libéral allemand, théoriquement allié de la CDU/CSU). Chaque fois qu’il s’exprime, les marchés plongent et les T-Bonds s’envolent.
▪ Les places boursières européennes ont consolidé de -1% en moyenne mercredi. Les plus optimistes considèreront qu’une pause d’ampleur limitée va permettre aux acheteurs de s’organiser en vue d’un rally de fin de trimestre d’ici demain 16h00. Les plus pessimistes estimeront qu’il s’agit de 24 précieuses heures perdues alors qu’il y a tant de terrain à rattraper.
En l’espace de 24 heures de rebond échevelé à Paris, le bilan trimestriel est passé de « désastreux » (-31%) à « sévère » (-24%), alors que la perte annuelle s’établit à 20,5%. Mais il reste encore trois séances pour adoucir la facture pour les institutionnels (banquiers et assureurs).
Hier, c’était typiquement la séance de Bourse où il vaut mieux faire tout autre chose que de la Bourse… parce qu’il est véritablement très rare qu’un investisseur ait l’occasion de faire autant de bêtises en un laps de temps aussi court.
▪ Les marchés vont-ils continuer de mettre la pression sur les gouvernements allemand et surtout français ? Nous avions déjà indiqué vendredi qu’il y avait une campagne de déstabilisation parfaitement orchestrée de notre système bancaire à coup de rumeurs et d’articles de presse tendancieux.
▪ Nous déplorions hier (et nous ne sommes pas les seuls) le silence assourdissant de nos élites économiques et politiques face au risque de désintégration du système financier international. Nous avons été entendus puisque le ministre français des Finances, François Baroin, a fait une déclaration à la hauteur des enjeux.
▪ Nous avons abondamment décrit hier l’étrange acharnement des médias anglo-saxons contre les valeurs bancaires françaises ; les attaques se sont d’ailleurs poursuivies jusqu’en fin de matinée. Mais notre rôle ne saurait se borner à pointer du doigt les dysfonctionnements et les chausse-trappes qui guettent les investisseurs.
▪ Pourvu que ne survienne pas ce mercredi une panne de quelques distributeurs automatiques de billets du Crédit Général de Paris dans un canton de la Lozère. L’information aussitôt reprise, déformée et amplifiée attesterait que cet établissement de premier plan (présent dans plus de 80 pays avec un effectif de 200 000 salariés) est à court de liquidités !