Bruno Bertez

Le temps n’est plus aux longues queues devant les agences bancaires pour récupérer des liasses de billets.

Comment peut-elle casser la spéculation tout en ne précipitant pas plus l’arrivée de la récession ?

On en revient toujours à l’hégémonie du dollar…

La fin de la guerre la plus proche n’est pas celle contre l’Ukraine… mais celle menée par la Fed contre l’inflation !

Au Forum économique mondial, la grande idée est de changer de système… Enfin, pas trop, quand même.

Les marchés vont-ils monter ou baisser ? En réalité, c’est la mauvaise question à poser…

Que retenir de 2022 ? Qu’un épisode de désendettement mondial a été lancé, mais qu’il a dû être interrompu quand il a commencé à produire ses effets.

D’un côté, des chiffres colossaux marquent les pertes des marchés financiers en 2022. De l’autre, de grandes parties de ce qui faisait la « bulle de tout » se maintiennent en lévitation…

Le monde financier est un monde imaginaire, on met des chiffres sur un réel et sur un futur qui restent irréductibles à la vraie compréhension.

Le monde entier est dollar-dépendant : il a besoin de refinancer les engagements de son bilan/hors bilan en dollars. Ce besoin est caché, opaque, et non chiffré.

Le krach attendu des marchés a été encore retardé par une série record de semaines de hausse. Pourtant, les ingrédients de la baisse semblaient tous présents dès septembre. Alors, pourquoi le mouvement s’est-il inversé depuis ?

La question du profit revient très vite au centre des préoccupations, quand il n’est plus possible d’importer des produits à bas coût des pays du Sud…

Alors que la mondialisation réduisait l’inflation, ce mouvement accentue les dérives des banques centrales vers l’inflationnisme.

Alors que le système géopolitique mondial redevient bipolaire, les points de rupture entre les deux superpuissances et ceux qui cherchent une autre voie se précisent.

Ce n’est pas juste une question d’inflation, d’emploi ou de production. Tout le modèle est à repenser.

L’ère de l’acceptation absolue des logiques imposées par l’Occident semble révolue ; les sociétés se fracturent.

Certaines actions ont déjà fortement chuté, mais restent extrêmement chères. Par leurs politiques, les banques centrales pourraient les faire rebondir, ou continuer la chute…

Non, l’inflation ne sort pas de nulle part. Pour la résorber, les autorités vont devoir l’accepter, et s’attaquer à la source du problème.