La BCE prolonge son soutien aux banques, pouvait-on lire ce vendredi dans L’Agefi. Après la Fed et son assouplissement quantitatif, c’est au tour de l’Europe de passer à l’arme lourde.
"Bien qu’elle ait fait le constat d’un marché monétaire en voie de normalisation et relevé ses prévisions 2010 et 2011 du PIB de la Zone euro", explique l’article, "la BCE a décidé de rester au chevet des banques au moins jusqu’à la fin 2010. La Banque centrale a annoncé la tenue en octobre, novembre et décembre de nouvelles offres de liquidités à trois mois illimitées (LTRO) et l’extension des opérations à sept jours et spéciales à un mois jusqu’au 18 janvier 2011. Une décision qui n’a cependant pas été votée à l’unanimité du conseil des gouverneurs".
"[Jean-Claude Trichet] a jugé ‘incertain’ l’environnement économique. Malgré les bons chiffres européens, l’annonce des nouvelles offres de liquidités illimitées au-delà de la mi-octobre traduit la prudence de la Banque centrale, qui reporte ainsi à début 2011 sa stratégie de sortie de crise".
Ah, les mesures non-conventionnelles, les plans d’urgence, les programmes spéciaux, les TARP, les TALF et autres acronymes savants… Tout cela revient à une seule chose : "l’économie part en eau de boudin malgré toutes nos savantes inventions et nous n’avons pas la moindre idée de quoi faire ensuite".
C’est encore le Mogambo Guru qui résumait le mieux la situation hier : "les autorités agissent si incroyablement bizarrement […] notamment aux Etats-Unis, où elles ont allégrement dépensé jusqu’à un déficit monstrueux se montant à 11% du PIB, tandis que la dette nationale frôle le chiffre mirobolant de 100% du PIB".
"Elles [les autorités] ont aussi permis à la Réserve fédérale de continuer à créer Tant de Bon Sang de Monnaie (TBSM) que, comme la création monétaire excessive le fait toujours, cela crée des booms et des bulles qui, de manière prévisible, inévitable, inéluctable et désastreuse, finissent par éclater, vous laissant, malheureusement, dans le pétrin".
Toutes ces injections d’argent, cher lecteur, vous savez bien entendu à quoi elles nous mènent. Zimbabwe, Argentine… les exemples ne manquent pas.
"L’assouplissement quantitatif est une nouvelle arme", explique Bill aux lecteurs de MoneyWeek. "Elle n’est pas censée tuer les détenteurs ou les acheteurs d’obligations. Elle est simplement conçue pour les effrayer avec un peu d’inflation. Mais avec la mitraillette de l’assouplissement quantitatif sur la tempe, un investisseur peut avoir des doutes quant à la promesse de la Fed d’appuyer ‘juste un peu’ sur la gâchette. Il laissera tomber le dollar et les obligations américaines et s’enfuira. L’inflation grimpera en flèche".
Dans cette bataille acharnée contre la crise et le cours naturel des choses, l’euro n’est pas plus à l’abri que le dollar. Alors je terminerai sur une recommandation désormais traditionnelle : achetez de l’or !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora