La politique monétaire et la politique budgétaire sont les deux mamelles de l’inflation. Démocrates et républicains se ont accordés sur une explosion des déficits.
Mercredi, les marchés semblaient avoir renoué avec le vert. Les investisseurs ont poussé un soupir de soulagement. « Pfiou… bien content que ce soit terminé… » disaient-ils probablement.
Et puis il y a eu la séance d’hier, et un nouveau plongeon des places américaines.
En réalité, il était bien trop tôt pour se détendre… et bien trop tard pour se faire du souci.
Greenspan, Bernanke et Yellen y ont veillé.
Un rond-de-cuir de plus
Maintenant M. Powell – un rond-de-cuir de la Fed, comme Yellen – a sa chance. Nous prédisons qu’il fera plus de dégâts que ses trois prédécesseurs réunis.
Pas intentionnellement, bien entendu. Il sera piégé par les circonstances… une victime de l’histoire, comme le pauvre Gideon Gono, banquier central du Zimbabwe.
Confronté à des factures à payer et une économie au bord de la noyade, quel choix avait-il ? Tout ce qu’il pouvait faire, c’était ajouter des zéros à la devise du pays… jusqu’à ce que nous terminions avec un billet de 10 000 Mds de dollars zimbabwéens dans notre portefeuille. Sans aucune valeur, bien entendu.
Mais les Etats-Unis n’y sont pas encore.
La fraude de l’argent facile
Pour l’instant, le New York Times a enfin remarqué qu’il se passait quelque chose. La vie telle que nous le connaissons est en train de prendre fin.
« Le monde se prépare à la fin de l’ère de l’argent facile », disait le journal en première page hier matin.
Le monde tel que nous le connaissons a été créé par le trio susmentionné – Greenspan, Bernanke et Yellen.
Au cours des 30 dernières années, ils ont ajouté des milliers de milliards de nouveaux jetons – de l’argent factice emprunté à des taux factices – à la cagnotte des Etats-Unis.
A présent, si l’on en croit le récit populaire, ils les reprennent (l’idiotie consistant à prévenir les traders de ce qui va arriver mérite un commentaire à part : nous y reviendrons).
Mais la caractéristique principale définissant l’ère de l’argent facile était la fraude. La monnaie n’était que contrefaçon. Les taux d’intérêt étaient bidon.
Résultat, les prix des actifs ont été faussés. Quasiment tout ce que les banquiers centraux ont dit était soit un mensonge pur et simple… soit grossièrement trompeur… soit désespérément idiot.
L’Age de l’Inflation
Au moins, ici à La Chronique, nous nous consolons – au milieu du Sturm und Drang de la folle volatilité et des obus politiques qui explosent ça et là – en voyant qu’il y a des choses sur lesquelles on peut encore compter.
A commencer par la fraude, bien entendu.
Il n’y a aucune chance – aucune – que la Fed poursuive vraiment sa « normalisation » des taux d’intérêt.
La Fed ressortira sa poudre de perlimpinpin
Au lieu de ça, lorsque les marchés s’effondreront… et que l’économie entrera en récession, la Fed reviendra rapidement à la panacée bien connue, le bon vieil élixir miracle, la poudre de perlimpinpin connue sous le nom d’argent facile.
Mais… il y a un piège.
Dans la crise qui se profile, la politique monétaire à elle seule ne suffira pas ; la Fed n’a pas assez de taux d’intérêt à réduire. Comme nous l’avons prédit lorsque M. Trump a été élu, la fraude essentielle passe de la politique monétaire à la politique budgétaire.
Oui, l’Age de l’Inflation se profile. Relances fiscales. Grosses dépenses de la part des deux partis.
En fait, les autorités posent déjà les bases. Voici ce qu’en dit l’article du New York Times :
« Les dirigeants du Sénat ont annoncé mercredi avoir passé un accord pour un pacte budgétaire sur deux ans qui ferait pleuvoir sur le Pentagone et les programmes nationaux près de 300 Mds$ au-delà de la limite existante, donnant la victoire à la fois aux faucons du parti républicain et aux démocrates cherchant des milliards pour les projets d’infrastructures et la lutte contre l’épidémie d’opiacés.
L’accord viendra probablement s’ajouter à une loi de dépenses provisoire, adoptée par la Chambre mardi et visant à éviter un shutdown du gouvernement jeudi à minuit. Le dirigeant démocrate Chuck Schumer, de New York, a défini l’accord du Sénat comme ‘une véritable avancée’. »
C’est une avancée… en quelque sorte.
Par le passé, les républicains ont lutté (souvent sans véritable conviction – et sans résultats) pour la réduction des dépenses et des déficits. A présent, les voilà… parfaitement alignés sur les démocrates et le Deep State… réclamant que l’on attribue une plus grande part de la richesse du pays à leurs compères préférés et à leurs partisans zombies.
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Victoire du Deep State
Hier, nous avons souligné que la politique partisane – comme le foot et la guerre – est une activité gagnant-perdant.
Si vous lui prêtez la moindre attention, elle s’empare de votre esprit critique… et de vos émotions.
Bientôt, vous commencez à vous soucier de qui gagne… et, tandis que vous militez pour une équipe ou une autre, les choses vraiment importantes passent inaperçues.
Voilà la vraie histoire… le gros titre que vous ne verrez nulle part ailleurs :
Le bus de la victoire du Deep State accueille les républicains et les démocrates à son bord.
Un autre gros titre que vous ne trouverez pas dans les médias grand public :
L’accord budgétaire bipartisan condamne l’économie américaine à une explosion de la dette.
2 commentaires
Les autorités monétaires us peuvent passer en taux courts négatifs s’il le faut.Elles ne laisseront jamais baisser les marchés a cause du système de retraite et du poids de la finance dans le PIB.Meme le bilan de la FED peut etre ramené a zéro s’ils le décident du jour au lendemain.La montée des marchés financiers s’est construite sur une série de fraudes comptables,il est impossible d’en sortir par une simple correction boursière
Tout à fait d’accord gérard,
le système de retraite par capitalisation est une bombe encore plus grosse que celui par répartition, un krach de grande ampleur mettrait des dizaines de millions de retraités à la rue….
De plus le système américain (et le notre aussi) n’est organisé qu’au bénéfice exclusif des grandes entreprises et industries, au détriment des PME, du service public et de la très grande majorité de la population.
Et le but de ces entreprises est de profiter à fond des vannes du crédit gratuit pour sur valoriser leurs actions et d’acheter pour fusionner.
Les gouvernements « démocratiques » que ce soit ici ou aux usa n’ont même plus leur mot à dire, ils ont perdu le pouvoir!