** Cette semaine a peut-être marqué un virage important. Le marché aurait dû rebondir. Mais il ne l’a pas fait. Il a chuté. Et on est en septembre… un mois dangereux. Sans compter le fait que ce rebond a déjà duré plus longtemps que celui qui a suivi le krach de 29.
* M. le Marché fait ce qu’il veut, bien entendu. Nous essayons simplement de lire dans ses pensées. Si nous étions M. le Marché, que ferions-nous ? Nous ferions peur aux investisseurs !
* Deux choses nous laissent à penser que le marché baissier n’est pas terminé.
* D’abord, il y a l’histoire boursière. Les marchés baissiers ne se terminent pas quand les actions s’échangent encore à 20 fois les bénéfices et que les rendements des actions sont à peine à 3%. Ils ne se terminent pas quand les gens espèrent, prient et attendent qu’ils prennent fin. Ils finissent dans le désespoir… quand les gens ont abandonné tout espoir. Ils se terminent avec des rendements à plus de 5% et des prix à cinq ou huit fois les bénéfices.
* De plus, les tendances boursières suivent généralement des cycles longs. Le dernier plancher de marché baissier s’est produit en 1982. Il est arrivé après 14 années de désillusions et de déceptions. Lorsque les actions ont été prêtes à remonter, les investisseurs en avaient assez d’elles. A l’époque, on pouvait acheter certaines des meilleures entreprises américaines pour seulement cinq fois les bénéfices… et on vous payait pour les détenir, avec des rendements à plus de 5%.
* Selon nos calculs, le marché baissier des actions a commencé en janvier 2000. Depuis, les actions ont grimpé en termes nominaux. Mais si l’on tient compte de l’inflation, les investisseurs n’ont rien gagné. Ils n’ont rien semblé remarquer, cependant… et sont restés enthousiastes. Puis, en 2007, un nouveau cycle baissier a commencé… se poursuivant jusqu’en mars 2009, quand le Dow a touché un plancher aux environs des 6 950 points (de mémoire). Mais était-ce LE plancher… ou juste un plus bas temporaire ?
* C’était très probablement un plancher temporaire… une petite corniche d’où les investisseurs pouvaient sauter… et chuter plus bas encore.
* Nous disons cela parce que les actions n’ont jamais assez baissé pour être qualifiées de véritable plancher… et les investisseurs n’ont jamais fait preuve du genre de dégoût généralement associé aux véritables planchers.
** Nous disons cela aussi pour une deuxième raison — l’économie. Pour avoir un marché boursier en plein boom, il faut une économie en plein boom. Les bénéfices doivent grimper — ce qui justifie la hausse des cours. Cela contribue également à l’humeur positive des investisseurs, qui se persuadent que les choses vont de mieux en mieux… et que les actions méritent non seulement des prix plus hauts correspondant à leurs revenus en hausse, mais également des PER plus élevés. C’est là le genre d’humeur qui a fait grimper le Dow de moins de 1 000 points en août 1982 à plus de 14 000 points 29 ans plus tard.
* A présent, le vent a tourné. Il emporte tous les espoirs avec lui. Après s’être développé pendant toute notre vie, le crédit se contracte. Ce qui signifie plus d’épargne… mais moins de ventes, moins d’emplois et moins de profits. Des gens qui travaillent peuvent-ils raisonnablement s’attendre à gagner plus d’argent l’an prochain ? Dans cinq ans ? Non. Les entreprises peuvent-elles s’attendre à une hausse des ventes et des profits ? Non. Les autorités vont-elles équilibrer le budget, réduire les impôts ou augmenter les allocations dans les années qui viennent ? Non. Non. Non.
* Les perspectives ne sont pas roses. Elles sont moroses. Comme nous le disions hier, les dépenses discrétionnaires des ménages américains sont à un plus bas de 50 ans. Un demi-siècle de progrès économique parti en fumée ! Le chômage réel est plus près des 16% que des 9% officiels — et il grimpe.
* On a notamment appris cette semaine qu’en août, les entreprises américaines avaient supprimé plus d’emplois que prévu.
* Et même les économistes assez idiots pour penser que les relances fonctionnent disent aussi que le chômage restera obstinément élevé pendant encore des années.
* Alors faisons une petite addition. Moins de gens au travail. Ceux qui travaillent remboursent leurs dettes. Moins de dépenses de consommation. Donc moins de revenus pour les entreprises.
* Qu’est-ce qui pourrait faire grimper les actions dans de telles circonstances ?
* Nous avons également entendu dire que les initiés vendent leurs actions à tour de bras… et que les faillites des consommateurs américains sont en hausse de 24% par rapport à l’année dernière.
* Un nouveau boom économique ? C’est peu probable. Un nouveau boom boursier ? Peu probable aussi.
* Mais les actions ne restent pas immobiles. Si elles ne peuvent grimper… elles vont baisser.
* Qu’est-ce qui ouvrira la brèche sur les marchés ? Qui sait ? Voici une possibilité : le marché boursier chinois pourrait céder. Peut-être qu’il a déjà cédé. La Chine est le grand espoir de l’économie mondiale. Lorsqu’il deviendra clair que la Chine est une économie de bulle… et non une authentique économie de croissance… les investisseurs occidentaux pourraient bien perdre espoir. Et alors… attention !