** Les nouvelles qui suivent risquent de perturber tous ceux qui commencent régulièrement la journée par un bol de céréales et la terminent parfois par une bière bien fraîche.
– S’ils sont réveillés, cette nouvelle risque également de perturber ceux qui commencent régulièrement la journée par une bière bien fraîche et la terminent parfois par un bol de céréales… mais c’est un autre problème…
– Le prix du riz, aliment de base pour près de la moitié de la population mondiale, et celui du blé, un des principaux ingrédients pour la fabrication de la bière (et autres aliments moins optionnels), ont atteint des sommets au cours de l’année passée.
– Nourri par une demande vorace et une diminution de l’offre, le blé a fait un bond. En seulement douze mois, il est passé de moins de 5 $ le boisseau à près du double aujourd’hui. Pendant cette même période, le riz a presque doublé : les 100 livres sont passées de seulement 10,08 $ à plus de 20 $.
– "Les prix record des céréales font monter les coûts pour les pays acheteurs de riz, des Philippines au Niger, et pour les producteurs, dont Anheuser-Busch Co., le plus gros acheteur de grain des Etats-Unis, et le fabricant de céréales Kellogg Co.", explique un article de Bloomberg.
** Quand les prix des aliments de base de milliards de personnes dans le monde — souvent celles dont la situation économique est la plus difficile — augmentent de façon aussi dramatique, il faut s’attendre à des conséquences dramatiques. Et c’est exactement ce qui se passe…
– "Les Philippins dévalisent les entrepôts de riz alors que le plus gros acheteur de céréales au monde sévit contre les personnes constituant des réserves après que les prix mondiaux ont presque doublé l’année passée, menaçant la sécurité alimentaire", raconte un autre article de Bloomberg.
– "Ces razzias vont atténuer le problème", a dit Luz Lorenzo — économiste chez ATR-Kim Eng Securities Inc. — à la presse. "Il faut espérer que la hausse des prix encouragera les gouvernements du monde entier à augmenter la production".
– Peut-être… mais les pays exportateurs nets vont préférer prévenir la famine (et/ou la rébellion) dans leurs propres frontières avant d’aller remplir les bouches étrangères.
– Déjà la Chine, le Vietnam et l’Egypte ont réduit les exportations de riz ; d’autres ont prévu des restrictions importantes dans les exportations à venir. L’Inde, second plus grand producteur de riz et seconde plus grande population à nourrir (la Chine étant première dans les deux cas), a augmenté le prix minimum d’exportation pour atteindre les 1 000 $ par tonne de riz non basmati.
– "C’est un problème international", annonce la BBC, "puisque les réserves de riz ont atteint leur niveau le plus bas de ces vingt-cinq dernières années".
– Et la population mondiale ne diminue pas et n’a pas moins faim. Pouvons-nous alors espérer autre chose qu’une escalade stratosphérique des prix des matières premières agricoles ? En résumé, non.