Et si, au fond, l’inégalité n’était pas le problème – mais le masque d’un système de faux-semblants où chaque « solution » aggrave la situation ?
La guerre entre la Russie et l’Ukraine se poursuit-elle ? Y a-t-il encore des Palestiniens en vie à Gaza ? Qui sait !
Le cycle des informations est déjà passé à autre chose. Pas le temps de s’y attarder, pas le temps d’étudier la question, de réfléchir ou de comprendre ce qui se passe. Les nouvelles tombent comme des drones : elles sont lourdes et brûlantes.
« Les républicains ordonnent à Donald Trump de révoquer la citoyenneté de Zohran Mamdani »
Voilà une façon expéditive d’éliminer toute menace politique – bien plus facile que de s’attaquer aux vraies raisons pour lesquelles tant d’électeurs new-yorkais se tournent désormais vers un « fou communiste » pour devenir maire de la ville.
Pourtant, tout le monde le sait : l’économie américaine est plus robuste que jamais. Biden et Trump nous l’ont dit tous les deux. Mais qui les croit encore ? Les électeurs ont tourné le dos à Biden, et manifestement, beaucoup de New-Yorkais ne croient pas davantage Trump.
L’historien Adam Tooze ne semble croire ni l’un ni l’autre :
« Entre 2019 et 2022, c’est la ‘grande pauvreté’ – c’est-à‑dire vivre avec moins de la moitié du seuil de pauvreté fédéral – qui a le plus fortement progressé à New York. En 2022, ce seuil s’établissait à 14 880 dollars pour une personne seule, et à 29 678 dollars pour une famille de quatre (deux adultes et deux enfants).
A New York, près de 52 % de la population pauvre – soit environ 1,5 million de personnes – vivait ainsi dans la ‘grande pauvreté’. Autrement dit, cela représente 750 000 habitants touchés de plein fouet. La pauvreté ne se limite pas à quelques cas isolés : elle frappe des quartiers entiers de la ville.
Dans l’arrondissement du Bronx, qui compte 1,4 million d’habitants, le revenu médian s’élève à 45 517 dollars seulement – à peine au-dessus du seuil de pauvreté fédéral pour une famille de quatre personnes. En 2022, New York affichait par ailleurs un taux de pauvreté infantile proche de 25 %. »
En termes d’inégalité des revenus entre les riches et les pauvres, New York se situe au même niveau que Rio de Janeiro ; on y trouve une grande partie des personnes les plus riches des Etats-Unis… et une grande partie des personnes les plus pauvres.
Il n’est donc pas surprenant que la promesse de Mamdani d’offrir des choses gratuites ait été plébiscitée.
L’école gratuite… de la maternelle à l’université ? Des transports publics gratuits ? Des loyers réduits ? Des magasins d’alimentation gérés par l’Etat ?
Mais alors, comment payer pour tout cela ? En tirant tout ce que l’on peut des riches !
Mais dans le monde d’aujourd’hui, les riches font leurs valises. Beaucoup de New-Yorkais aisés ont déjà une résidence secondaire en Floride, en Arizona ou au Mexique. Donnez-leur la moindre bonne raison de le faire, et ils quitteront la Grosse Pomme du jour au lendemain. Résultat : le fossé entre riches et pauvres finira peut-être par disparaître… mais uniquement parce que tout le monde sera devenu pauvre.
L’inégalité est un faux problème. Elle n’est qu’un symptôme, pas la maladie elle-même. Et lorsque nous mettons de côté les gros titres du jour, et que nous y regardons de plus près, nous voyons tout un édifice de faux – des statistiques qui ne signifient pas ce que vous pensez qu’elles signifient… des nouvelles qui n’ont pas de sens… des chiffres déformés… des « faits » entièrement fabriqués… et des problèmes qui ne sont pas vraiment des problèmes du tout.
Il n’est donc pas étonnant que les solutions proposées soient fausses, elles aussi ! Et voici la dernière en date, proposée par les démocrates. Le Washington Post rapporte :
« Des démocrates de premier plan ont récemment organisé une ‘WelcomeFest’ pour discuter de ‘l’abondance’, la nouvelle idée qui circule au sein du parti démocrate.
Le débat a été alimenté par un livre récent, ‘Abundance’, écrit par les journalistes Ezra Klein et Derek Thompson. Selon ce livre, les démocrates bien intentionnés ont adopté tant de règles complexes et de procédures fastidieuses que le gouvernement a pratiquement perdu sa capacité à répondre – ou à le faire via des entreprises privées – à des besoins évidents tels que des logements abordables ou des lignes ferroviaires à grande vitesse. »
Les démocrates proposent maintenant de « faire bouger les choses » en réduisant leurs propres réglementations. Oui, ils vont réparer les dégâts qu’ils ont causés, et éviter d’affronter le vrai problème – eux-mêmes, en annulant les « améliorations » qu’ils ont apportées au cours des cinq dernières décennies.
Après tout, ce sont les démocrates qui ont dirigé les deux derniers programmes gouvernementaux réussis – le barrage de Grand Coulee… et la Seconde Guerre mondiale. Et ils peuvent recommencer. Alors, qu’aurons-nous ? L’abondance !
Oui, c’est aussi stupide que cela en a l’air. Il s’agit, par exemple, de construire des épiceries gérées par l’Etat dans les quartiers pauvres. Les supermarchés – même les plus efficaces – fonctionnent avec des marges très faibles. En règle générale, ils réalisent un bénéfice d’environ 3 % sur les produits qu’ils vendent. Quelles sont les chances qu’une épicerie gérée par des bureaucrates conserve une marge de 3 % ? Elles sont proches de zéro. Les magasins perdront de l’argent, tout comme Amtrak.
Peu importe. Construisez des épiceries gérées par l’Etat dans tout le pays. Embauchez des milliers d’employés. Vendez pour des milliards de dollars de boissons et de tartelettes. Le PIB augmentera. Le chômage diminuera. Les statistiques n’auront jamais été aussi bonnes.
Mais attendez…
Une perte signifie que vous avez investi plus de ressources, de capital, d’énergie et de travail dans un projet que vous n’en avez retiré. La vraie richesse est détruite, et non pas créée. Et lorsque vous détruisez de la richesse, vous aboutissez à un manque, et non à l’abondance.
1 commentaire
C’est simple : USA et Pays européens sont en déclin social ….Grande Bretagne. Allemagne, France… Il est certain que la mondialisation implique le développement économique des pays dits du « Tiers Monde » et le déclin comparatif de l’Occident, dont l’Europe. La Mondialisation, un fait, se substitue au Mondialisme, une idéologie occidentale née du temps où l’Occident était et se croyait supérieur. La Mondialisation est une lutte-concertation, une dialectique, inévitable, plus ou moins équitable, entre des civilisations très différentes, voire incompatibles, mais de niveaux scientifiques, techniques et économiques comparables. Le Monde est revenu deux à trois siècles en arrière : quand les grandes sociétés étaient scientifiquement et techniquement à des niveaux équivalents. Ce qui a changé c’est uniquement les communications et donc la concurrence. Concurrence économique, matérielle, mais aussi culturelle et idéologique.