Depuis des millénaires, la civilisation a avancé en bannissant la violence et en établissant des normes de justice et de paix. Pourtant, l’évolution politique actuelle semble inverser cette dynamique.
Notre hypothèse, qu’aucun historien géopoliticien ou analyste réputé ne partage, est que l’élection de Donald Trump ne représente pas un véritable changement de direction. Il s’agit plutôt d’une intensification d’une tendance existante, qui va accélérer la catastrophe finale de la faillite, de la guerre et de l’inflation.
La principale tendance politique est l’accroissement du pouvoir et de la richesse pour la classe politique… soit les élites des deux partis. C’est une tendance qui se poursuit au moins depuis que Jimmy Carter a quitté la Maison-Blanche. Aujourd’hui, elle devient plus flagrante, plus corrompue et plus dangereuse.
Il suffit de lire les gros titres. Le Financial Times rapporte :
« Les dirigeants de Pfizer se rendent à Mar-a-Lago pour tenter d’obtenir des faveurs. »
En voici un autre, tiré du même journal :
« Meta met fin au fact checking, s’alignant sur la vision de Trump »
Ces équipes de fact checking étaient là pour faire plaisir à l’administration précédente. Elles ne se sont pas contentées de « vérifier » les faits – elles les ont déformés à des fins politiques. Elles les ont manipulés pour satisfaire leurs suzerains fédéraux.
Pourquoi déployer tant d’efforts pour s’attirer les faveurs de la Maison-Blanche ? Les chefs d’entreprise d’élite se sont-ils rendus à Plains, en Géorgie, lorsque Jimmy Carter a été élu ? Ont-ils rapidement modifié leurs politiques pour lui plaire ? Il n’y a aucune trace de cela.
Mais dans les années qui ont suivi, le gouvernement est devenu beaucoup plus puissant… et les faveurs de l’homme aux commandes peuvent désormais favoriser – ou détruire – une entreprise. CNN rapporte :
« Joe Biden a bloqué le rachat du grand nom de l’acier américain US Steel, malgré le fait que certains fonctionnaires américains aient écarté les inquiétudes au sujet de la sécurité nationale »
La « sécurité nationale » ne fait que masquer une nouvelle prise de pouvoir des élites politiques. Il en va de même pour les « réglementations ».
Au début du XXe siècle, il a fallu un amendement à la Constitution pour rendre l’alcool illégal. Et voilà que Joe Biden tente d’interdire les cigarettes, en modifiant les règles. The Washington Examiner rapporte :
« Le président Joe Biden cherche à réglementer les niveaux de nicotine dans les cigarettes dans une ultime tentative de réduire le taux de tabagisme au niveau national, mais les opposants à cette mesure affirment qu’elle aura des effets catastrophiques sur l’économie et la criminalité. Si elle est adoptée, la règle de la Food and Drug Administration fixera un nouveau taux maximal de nicotine pour les cigarettes, interdisant de fait la quasi-totalité des cigarettes actuellement en vente aux Etats-Unis. »
Et voici les dernières nouvelles de Donald Trump, qui envisage de déclarer l’état d’urgence afin de mettre un coup ultime au commerce mondial. Fortune :
« Donald Trump envisagerait de déclarer l’état d’urgence économique pour mettre en œuvre ses tarifs douaniers.
Donald Trump, l’ancien et futur président, et l’auto proclamé ‘homme des tarifs’, pourrait déclarer une urgence économique nationale pour justifier légalement les tarifs douaniers universels qu’il a lancés pendant la campagne et depuis sa victoire, selon CNN.
Une source a déclaré à la chaîne que M. Trump voudrait adopter cette mesure dans la mesure où il peut décider de la mise en œuvre des droits de douane sans avoir à en prouver la nécessité. ‘Rien n’est exclu’, a déclaré une autre source à CNN. »
« Rien n’est exclu » ?
La longue marche de la civilisation humaine a essentiellement consisté à retirer des choses de la société. Le meurtre. Le viol. Le vol. La guerre. Le fait de tuer les prisonniers de guerre. La torture. En règle générale, il est devenu interdit d’utiliser la force pour obtenir ce que l’on veut, et il sera toujours préférable de négocier pacifiquement.
Mais la tendance politique principale s’infléchit de temps à autre ; la civilisation recule. Aujourd’hui, tant les républicains que les démocrates soutiennent l’idée d’arnaquer le public avec des déficits et de l’inflation, ainsi que la poursuite des bombardements en Ukraine et au Levant. Pas d’excuses pour Guantanamo.
Et l’équipe Trump affirme même qu’elle pourrait envahir le Groenland, le Panama ou le Mexique. Quant au Canada, s’il n’adhère pas au programme de Trump, quel qu’il soit, il risque des « sanctions financières sévères ».
Nous sommes toujours sur la même route, en d’autres termes. Mais comme disent les Irlandais, le conducteur ne se contente plus de boire de la Guinness ; il est passé à la Jameson.
4 commentaires
Les propos de Trump sont très vraisemblablement faits pour épater la galerie intérieure. Mais après tout envahir le Groenland, le Panama ou le Mexique ce serait une forme de progrès si on compare à l’envahissement de l’Ukraine, de l’Irak, de l’Afghanistan du Vietnam…. Les USA sont nés d’une invasion européenne. L’invasion est dans leur hérédité. Pour de « bons « ou de « mauvais » motifs, chacun en jugera comme il voudra, les USA n’ont pas cessé de se répandre dans le monde, depuis début le 19è siècle. C’est peut être bon signe s’ils retournent dans les Amériques.
Oui, du moment qu’ils se retirent de tous les autres endroits du Monde où ils se sont cru autorisés à intervenir pour amener l’ordre et la paix… Ca a tellement bien fonctionné.
Si j’ai bien tout compris, les USA ont donné des armes et des dollars à profusion pour essayer d’empêcher un pays d’envahir et annexer une partie d’un pays souverain en Europe.
et » en même temps » , les USA sont prêts à envahir et annexer une partie d’un pays souverain européen.
Les USA pourraient ils nous aider à envahir le Luxembourg ou la Suisse , afin de renflouer nos caisses ?
Puisque c’est légal quand on est plus puissant…
Beaucoup de nous ont connu des « amis » qui adorent venir pour une petite bouffe où ils profitent dans vergogne du contenu de notre cave et de notre frigo en arrivant avec, en guise de compensation de leur consommation débridée de nos stocks, une bouteille de médiocre vin californien.
Transposez cela au niveau d’un pays et cet ami, ce sont les USA.