L’équipe de Trump s’en tiendra à augmenter les dépenses, à creuser les déficits et à accroître la dette. Les marchés savent ce qu’il en est.
« J’ai acheté un seul sac de provisions. Je suis sûre qu’il m’aurait coûté environ 50 dollars il y a quelques années. Aujourd’hui, il m’a coûté 120 dollars. Ce n’est pas étonnant de voir que Trump ait autant de soutien. »
Tels étaient les mots d’un membre de notre famille américaine, lorsqu’il est revenu de l’épicerie lundi.
Avec cette idée en tête, le pays a fait le choix de renoncer à une chose… pour la remplacer par exactement la même. Nous célébrons donc aujourd’hui l’exquise stupidité de notre grande démocratie.
Le marché boursier a bien réagi en anticipant un crédit plus accessible. Le Dow Jones a augmenté de plus de 1 500 points. Et les dix personnes les plus riches du monde se sont enrichies de 64 milliards de dollars.
Pendant les quatre années de mandat de Trump, de 2016 à 2020, les Etats-Unis ont connu la période de dépenses publiques la plus importante de l’Histoire. Le budget fédéral est passé de 3 800 milliards de dollars lors de la dernière année d’Obama au pouvoir à 7 200 milliards de dollars lors de la dernière année de Trump au pouvoir. Et comme si cela ne suffisait pas, l’équipe Biden est entrée en fonction et a ajouté 1 200 milliards de dollars de gâchis et de cadeaux à la fête.
Que se passe-t-il lorsque l’on ajoute une telle somme d’argent à l’économie ? Milton Friedman l’a expliqué :
« L’inflation est fabriquée à Washington parce que seul Washington peut créer de l’argent, et toute autre attribution de l’inflation à d’autres groupes est erronée. Les consommateurs ne la produisent pas. Les producteurs ne la produisent pas. Les syndicats ne la produisent pas. Les cheiks étrangers ne la produisent pas. Les importations de pétrole ne la produisent pas. Ce qui la produit, c’est trop de dépenses publiques et trop de création monétaire par le gouvernement, et rien d’autre. »
Chad Champion ajoute des preuves empiriques à ces propos :
« Une étude récente du MIT a montré que ‘les dépenses fédérales, et non la chaîne d’approvisionnement, ont été le principal moteur de la poussée inflationniste de 2022’. Rappelons qu’il y a eu environ 7 500 milliards de dollars de dépenses supplémentaires entre mars 2020, date à laquelle COVID a frappé, et décembre 2022. »
Trump a planté une mauvaise graine. Biden (et Harris) l’ont fertilisée et ont récolté l’amère moisson. Les hausses de prix sont apparues l’année suivant le départ de Trump, l’inflation atteignant un taux annuel de 7% au premier trimestre. En juin 2022, l’inflation a atteint un taux de 9%. Bien que le taux d’inflation ait diminué depuis lors, l’effet d’une inflation soutenue à des taux relativement élevés a entraîné une augmentation générale des prix.
Pendant les années Biden, le coût de l’énergie a augmenté de 34%. L’assurance automobile a augmenté de 56%. Les hôtels ont augmenté de 45%. Le beurre de cacahuète, de 41%. Le prix de la Ford F-150 de base est passé de 30 000 dollars en 2019 à 39 000 dollars aujourd’hui, soit une hausse de 30%. Le prix d’une maison neuve est passé de 380 000 dollars en 2019 à plus de 500 000 dollars aujourd’hui, soit une augmentation de 25%.
Plus que tout autre être humain sur la planète, Donald Trump est responsable de ces hausses de prix. C’est à lui que la responsabilité aurait dû se limiter. Au lieu de cela, il a distribué des milliers de milliards de dollars. Ce sont ces dollars qui ont fait augmenter les prix à la consommation… et qui ont retourné les gens contre l’équipe de Biden, aidant ainsi Donald Trump à reprendre la Maison-Blanche.
Maintenant, mis à part la folie et l’imprévisibilité de l’homme lui-même, l’équipe de Trump s’en tiendra à suivre la tendance politique principale, à savoir augmenter les dépenses, les déficits et les dettes. Les marchés savent ce qu’il en est. Barrons rapporte :
« La dette du Trésor a reçu un coup de poing dans la figure
Le marché du Trésor, l’épine dorsale financière du monde, voit ses rendements grimper en flèche, les investisseurs réagissant aux grands changements qui pourraient résulter d’un second mandat de Donald Trump. Il ne s’agit pas d’une opportunité d’achat. Le rendement de la note à 10 ans, une mesure qui fixe les taux des hypothèques et des cartes de crédit, a bondi mercredi pour clôturer à 4,425%, sa valeur de fin de journée la plus élevée depuis juillet, contre 4,290% mardi. »
Bloomberg ajoute :
« Les rendements des obligations du Trésor américain ont bondi, le taux à 30 ans enregistrant sa plus forte hausse depuis la ruée mondiale vers les liquidités en mars 2020, alors que les investisseurs misent à nouveau sur le fait que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche stimulera l’inflation. »
Donald Trump est, après tout, un « homme de faible taux d’intérêt ». En tant que spéculateur immobilier new-yorkais à effet de levier, il comprend mieux que quiconque ce que des taux d’intérêt artificiellement bas peuvent faire pour les riches détenteurs d’actifs financiers. Mais comme nous l’avons vu, les taux ultra-bas ont un effet désastreux sur l’économie réelle et sur les gens qui ont un vrai travail.
C’est le charme indiscret de la démocratie américaine. Les politiciens font les mauvaises choses pour les mauvaises raisons. Et le public, exsangue et abusé, réélit alors les crapules qui lui ont fait subir cela.