** La semaine dernière, les nouvelles étaient multiples et confuses.
* Les actions ont grimpé, puis baissé… puis regrimpé. Le pétrole a baissé. L’or a chuté. Et le dollar est remonté par rapport à l’euro.
* Que faut-il penser de tout ça ?
* "Les banques centrales font couler les liquidités", titrait le International Herald Tribune. La Banque centrale européenne se joint à la partie — avec une infusion de 15 milliards de dollars de liquidités. La Banque d’Angleterre a rajouté 10 milliards de dollars.
* Lorsque les banques centrales injectent des liquidités, cela semble vaguement inflationniste. En fait, c’est le signe que le contraire se produit — au moins au début. Les banques de la Zone euro ont réagi à la crise comme celles de Grande-Bretagne et des Etats-Unis — elles hésitent à se séparer de leur argent. Le taux d’intérêt sur les prêts à trois mois a grimpé à 4,67% tandis que "la crise systémique ne donne pas signe de s’achever".
* Elle ne donne pas signe de s’achever parce qu’il est impossible de dire où s’arrêteront les pertes… même lorsqu’on les regarde de très près.
* Gretchen Morgensen dans le New York Times :
* "Depuis le 30 novembre dernier, Bear Stearns comptait dans son bilan approximativement 46 milliards de dollars de prêts hypothécaires, de titres adossés aux créances hypothécaires et de titres adossés à des crédits mobiliers. Lancer un tel portefeuille sur un marché hypothécaire qui s’est pas opérationnel serait de toute évidence un désastre".
* "Mais qui sait ce que valent vraiment ces prêts hypothécaires ? Selon le rapport annuel de Bear Stearns, 29 milliards d’entre eux ont été évalués en utilisant des modèles informatiques ‘dérivés de’ ou ‘soutenus par’ une sorte ou une autre de données boursières observables. La valeur des 17 milliards restant est une estimation basée sur des ‘modèles développés en interne ou des méthodologies utilisant des données significatives généralement observables moins facilement’."
* "En d’autres termes, votre estimation vaut bien la mienne".
* En ce qui nous concerne, nous estimons que de nombreuses autres surprises sont à venir. Mais le printemps vient de commencer, nous sommes donc déterminé à envisager les choses de manière positive… même si nous devons pour cela nous tenir sur la tête.
** Fannie Mae et Freddie Mac ont eu l’autorisation de racheter plus de prêts hypothécaires. La Fed a mis à disposition 200 milliards de dollars supplémentaires. Les taux ont été réduits jusqu’à atteindre tout juste la moitié du taux d’inflation des prix à la consommation.
* Les banques essaient d’éviter une "crise de liquidité", qui se produit lorsqu’il n’y a pas d’argent ou de crédit disponible aisément. Mais les liquidités ne sont pas le véritable souci ; le problème, en réalité, c’est la solvabilité.
* Il y a de l’argent en abondance. Mais c’est de l’argent effrayé… de l’argent craintif… de l’argent timide. Il se rue vers l’abri le plus proche — les bons du Trésor US à court terme. Les T-Bonds US à trois mois sont si populaires que leur rendement a chuté à 0,5% seulement. Et une telle quantité d’argent s’écoule dans les TIPS — ajustés à l’inflation — que leur rendement est passé négatif.
* Les TIPS ont la faveur des investisseurs qui veulent avoir la certitude du capital confiance des Etats-Unis… mais sont également certains qu’ils doivent se méfier de la devise du gouvernement américain. Les TIPS ne sont pas seulement des reconnaissances de dette provenant du gouvernement, mais des reconnaissances de dettes avec des menottes.
* C’est un peu comme un deuxième mariage — avec la même personne. "Oui", disent les autorités financières durant la répétition prénuptiale, "on vous a trompés… mais nous promettons de ne pas le refaire".
* Les TIPS doivent être ajustés au taux d’inflation des prix à la consommation. Si cela marchait dans la pratique comme en théorie, un investisseur pourrait mettre de l’argent en toute confiance dans les TIPS, sachant qu’il est protégé non seulement contre le risque de faillite mais également contre le risque d’inflation.
* Il y a un inconvénient, cependant. Les gens qui émettent les reconnaissances de dette sont aussi ceux qui calculent de combien l’inflation a grimpé. "Non, nous ne vous tromperons plus", déclarent les autorités, "et pour que la confiance reste entière… nous promettons de vous avertir dès qu’on trichera".
* De manière assez pratique, ils ont également changé leur manière de calculer l’évolution de l’inflation des prix à la consommation. Avant, si le prix du beurre grimpait de 10 cents, par exemple, ils estimaient que le coût de la vie avait grimpé d’autant. A présent, si le prix du beurre grimpe de 10 cents, ils considèrent que vous passerez à la margarine, qui vaut 20 cents de moins par livre. Hé, les gars ! Le coût de la vie vient de baisser !