La fièvre de l’or s’intensifie, les records tombent et la course vers le métal précieux s’accélère. Mais alors que les autorités semblent mises au pied du mur, l’or est-il vraiment la solution ultime pour les protéger contre l’explosion à venir ?
Bloomberg :
« La bombe à retardement fiscale de 100 000 milliards de dollars »
Le moniteur des finances publiques du FMI indique que les niveaux de dette publique américaine devraient atteindre 100 000 milliards de dollars cette année, sous l’impulsion de la Chine et des Etats-Unis. Dans un discours prononcé jeudi, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a souligné à quel point cette montagne d’emprunts pèse sur le monde. »
La voie à suivre semble évidente. Peut-être « trop évident ». Trop de gens (en particulier les gouvernements) doivent trop d’argent, qu’ils ne peuvent pas rembourser.
Mais le fait que tant de gens commencent à voir les choses telles que nous les voyons nous rend nerveux. Ils été si nombreux à monter dans le train de l’inflation, qu’ils commencent à se sentir à l’étroit. Et dangereusement surchargés. Même le FMI est de la partie.
Revenons donc en arrière, pour voir si nous n’avons pas manqué quelque chose…
Il nous a semblé que le marché haussier des obligations, qui avait débuté en 1981, s’est finalement achevé en juillet 2020, avec un rendement du Trésor américain à dix ans si faible qu’il fallait un microscope pour le voir : 0,32%.
A l’été 2022, l’inflation a atteint 9%, ce qui signifie que le rendement réel des actions était de -8,3%. C’était tellement absurde que nous avions du mal à y croire. Et cela marquait, selon nous, la fin de la tendance primaire de 40 ans de taux d’intérêt de plus en plus bas.
Le marché boursier, quant à lui, s’est retourné en janvier 2022. Après trois décennies de hausse des cours boursiers grâce à des taux d’intérêt plus bas, la Fed a décidé d’augmenter les taux.
Il était évident que les obligations étaient condamnées. Les banques qui avaient trop d’obligations dans leurs coffres, comme Silicon Valley Bank, Signature et First Republic, ont fait faillite. La Fed, incapable de réduire les taux pour sauver les banques ou le marché boursier, a dû rester à l’écart pendant que les prix chutaient.
Le Washington Post explique :
« Ce fut une année difficile pour gagner de l’argent sur le marché boursier. Le S&P 500 a atteint son plus haut niveau le premier jour de bourse de l’année 2022 et n’a jamais été en mesure de revenir à ce sommet. Une raison explique les difficultés traversées par les actions : après des années d’argent facile, la Réserve fédérale a commencé à relever les taux d’intérêt en mars pour lutter contre l’inflation et n’a jamais cessé de le faire. »
Nous en avons déduit que la nouvelle tendance principale des actions était à la baisse. Cette analyse a semblé solide jusqu’en septembre 2022. Le Dow Jones a alors atteint son plus bas niveau, près de 29 000, et a rebondi. Depuis, il n’a cessé d’augmenter.
Que se passe-t-il ?
Les actions devraient être dans une tendance baissière. Mais en réalité, elles le sont. C’est juste plus difficile à voir. L’or a également augmenté… et plus que les actions. La tendance réelle du marché boursier était donc bien à la baisse.
Comme prévu, la Fed a également recommencé à réduire ses taux, dès qu’elle a cru pouvoir s’en tirer à bon compte. Compte tenu de l’ampleur de la dette dans l’économie et de la nécessité de la financer et de la refinancer, les autorités fédérales ont besoin d’inflation, et non de déflation.
En décembre 2023, la Fed a annoncé qu’elle allait passer d’une hausse à une baisse des taux d’intérêt. Les acheteurs d’actions et les spéculateurs ont anticipé le changement tout au long de l’année et l’ont finalement célébré lorsqu’il s’est produit en septembre 2024.
Les cours des actions ont encore augmenté. Mais l’or aussi.
The Wall Street Journal rapporte :
« Le prix de l’or atteint un nouveau record et devrait encore augmenter
Les contrats à terme sur l’or ont atteint un nouveau record, alors que les tensions géopolitiques s’apaisent et que l’incertitude économique s’accroît, et ils semblent prêts à grimper encore plus haut.
Les contrats à terme sur l’or sur le New York Mercantile Exchange ont augmenté de 0,9% pour atteindre 2 731,30 dollars l’once dans les échanges européens de l’après-midi, après avoir atteint 2 732,30 dollars plus tôt. »
Les gens commencent à avoir la « fièvre de l’or ». La semaine dernière, on a appris qu’un jeune homme avait quitté son emploi, acheté des actions de petites sociétés minières… et était parti pour une année de voyage. Les rumeurs vont de bon train… il y aurait « encore plus de gains » à venir.
Le gouvernement fédéral a trop de dettes. Ils doivent maintenant la faire disparaître par l’inflation. Au cours des trois dernières années, l’inflation a allégé la charge de 20% (sur la base des chiffres officiels de l’inflation).
Dans le même temps, la dette américaine est passée de 29 600 milliards de dollars en 2021 à 35 700 milliards de dollars aujourd’hui, soit une augmentation de 20%.
En d’autres termes, si l’on tient compte de l’inflation (chiffres officiels), l’exercice des trois dernières années a entraîné une hausse des prix de 20% pour les consommateurs américains, mais n’a pas fait baisser la valeur réelle de la dette américaine (puisque les autorités fédérales ont continué à l’alourdir).
Ce qui nous amène à penser que les autorités fédérales vont devoir redoubler d’efforts.
Préparez-vous à plus de dettes… et à plus d’inflation… jusqu’à ce que la « bombe à retardement fiscale » explose.