Moody’s abaisse la note de quelques banques tandis que les élites mondiales font monter le pont-levis, et une nouvelle étape dans la montée et rechute de la croissance américaine…
Le fil d’actualité de Reuters nous apporte cette nouvelle :
« Moody’s a baissé la note attribuée aux dettes de 10 banques américaines d’un cran et a annoncé surveiller quelques géants du secteur pour d’autres dégradations potentielles. L’agence de notation a aussi changé ses perspectives concernant plusieurs prêteurs majeurs, pour les faire passer à ‘négatives’. Dans l’ensemble, elle a fait évoluer ses estimations sur 27 banques américaines.
Les banques concernées incluent M&T Bank, Pinnable Financial Partners, Prosperity Bank et BOK Financial Corp. »
Les banques subissent la pression. Elles doivent payer des taux plus importants à leurs déposants. Et leurs actifs de réserve, les bons du Trésor américain – dont les autorités assurent qu’ils sont achetés pour stabiliser les bilans bancaires – ont perdu en valeur.
Heureusement, la Fed est là pour les sauver – avec plus de fausse monnaie.
L’autre agenda vert
Oui, tout se passe comme prévu – malheureusement – les notes abaissées… les attaques du département de la Justice… et les coups bas politiques…
… accompagnent le déclin de l’empire américain… la corruption de ses élites… la chute de la valeur des actifs américains… la montée de l’inflation, de la bêtise, de la criminalité, de la voyouterie, du chaos et de la confusion…
… l’agenda vert… les LGBT ?
Les droits… le wokisme… le racisme… les faillites… les défauts…
Quel sens trouver à tout cela ? Est-ce que tout n’est que bruit blanc insensé ?
Pas totalement.
Nous avons montré, à de multiples reprises, comment le tour de magie de 1971 – remplaçant le vrai dollar, adossé à l’or, par un faux dollar, adossé à rien – a ruiné l’économie américaine. « Quand la monnaie s’en va, tout s’en va », comme nous l’avons souvent répété.
Mais que s’est-il passé d’autre en 1971 ? C’est ce que nous allons chercher aujourd’hui.
Souvenez-vous de ce que nous évoquions avant notre pause estivale : il y a une logique cachée – un sens mégapolitique – derrière l’agenda écologiste. Les pauvres demandent et ont besoin de combustibles fossiles pour atteindre le niveau de vie que les riches apprécient depuis plus de 50 ans. Comme il y a des milliards de ces gens… et comme ils dépendent de cette énergie peu chère pour participer pleinement à la Révolution industrielle… ils ne vont probablement pas donner leur accord à un programme qui ralentira leur « croissance de rattrapage ».
En somme, toutes les réductions d’émissions qui pourront être obtenues aux Etats-Unis ou dans les autres pays riches ont de fortes chances d’être compensées par une augmentation de l’utilisation des combustibles fossiles dans les BRICS et d’autres économies en croissance. Le résultat est que la planète pourrait se retrouver avec plus d’émission de CO2, pas moins.
Relativement riche
Même dans les pays « riches », la majeure partie des gens ne sont pas aussi gros et impertinents qu’on pourrait le penser.
Une majorité des Américains, par exemple, n’a que peu de marge d’erreur. Ils vivent d’un salaire à l’autre. La moindre augmentation significative des coûts de l’énergie va baisser leur niveau de vie. L’accepteront-ils sans broncher ? Probablement pas.
Seuls les riches… les élites… supportent pleinement la grande transition vers des formes « alternatives » d’énergie. Pour eux, des coûts de l’énergie plus élevés (ainsi que des coûts de l’alimentation plus élevés) n’auront que de faibles conséquences. Ils peuvent se permettre d’acheter des voitures électriques… et ils ne poseront pas trop de questions sur l’origine de cette électricité.
Mais qu’y gagnent-ils au change ? S’ils ne peuvent pas vraiment réinitialiser le thermostat du monde, pourquoi s’en soucier ?
Voici une idée…
La richesse est relative. Si vous ne pouvez pas en obtenir plus par des accords gagnant-gagnant honnêtes, vous vous tournez vers les gagnant-perdant. Dit autrement, si vous ne pouvez pas augmenter la taille du gâteau… vous en prenez autant que vous le pouvez, tout en essayant de tenir les autres à distance.
Autour de 1970, le gâteau a arrêté de grossir aussi vite qu’il le faisait précédemment. Les taux de croissance du PIB ont chuté. Pour 90% de la population américaine, la croissance réelle des salaires a disparu. Les économies développées, même sans interventions gouvernementales, ont commencé à utiliser moins d’énergie. Pourquoi ? La Révolution industrielle semble avoir joué son rôle.
Ascension et chute
Ce n’est pas que notre opinion. Elle est partagée par le professeur Robert J. Gordon, dont le livre paru en 2016, The Rise and Fall of American Growth (l’ascension et la chute de la croissance américaine), assombrit fortement les espoirs d’une économie trumpienne à la croissance renaissante. Voici la description du livre sur Amazon :
« Durant le siècle qui a suivi la guerre de Sécession, une révolution économique a amélioré le niveau de vie américain de manières auparavant inimaginables. L’éclairage électrique, la plomberie domestique, les véhicules à moteur, le voyage aérien et la télévision ont transformé foyers et entreprises. Mais cette ère de croissance sans précédent est-elle arrivée à sa fin ? Tissant une toile éclatante d’anecdotes historiques et d’analyses économiques, The Rise and Fall of American Growth remet en cause l’idée que la croissance économique va se poursuivre sans relâche, et démontre que qu’une vague d’innovation de l’échelle de celle que nous avons vécu entre 1870 et 1970 ne se reproduira pas. »
Gordon défend l’idée qu’il n’y a pas de moyen de « rendre sa grandeur aux Etats-Unis », comme le proposait Donald Trump. Ce qui a fait cette grandeur était la Révolution industrielle. Sauf qu’en 1970, elle avait déjà atteint le point de déclin de l’utilité marginale. Nous avions déjà suffisamment de moteurs, de machines et d’appareils aspirant de l’énergie. En ajouter plus ne produisit que des gains marginaux… pas des gains révolutionnaires.
Et si cela est vrai, l’économie américaine était alors en bonne voie de devenir… pas nécessairement un « jeu à somme nulle »… mais un jeu avec peu de gains pour les élites. Elles étaient riches et puissantes. Et la seule manière de conserver leur avantage était d’empêcher tous les autres de profiter des bénéfices d’une énergie peu chère. Pas d’usines, d’abattoirs ou de centrales électrique à côté de chez elles !
Nous faisons une pause pour noter que personne ne s’est réveillé un matin et s’est dit : « Mince, la Révolution industrielle ne paie plus autant qu’elle le faisait. Je suppose que ce que je devrais faire, c’est bloquer l’accès des gens à une énergie peu chère… histoire qu’ils n’obtiennent pas ce que j’ai. »
La « mégapolitique » ne requière pas de décision consciente. Les gens ne comprennent généralement pas où ils vont… ou pourquoi. Ils vont où les courants les emportent.
Aujourd’hui, les élites peuvent aller manger des avocats sous les tropiques, acheter des voitures à la sortie de leur usine de Munich et prendre des vacances à Majorque. Cela les rend « privilégiés ». Mais le privilège disparaîtrait si toutes ces choses étaient accessibles aux masses.
Comment empêcher le reste du monde d’obtenir ce que les élites seules détiennent aujourd’hui ? Faire monter le prix de l’énergie ?
A suivre…
2 commentaires
L’économique explique le social :
La révolution française de 1789 est due à la famine.
Le social explique l’économie :
Les inégalités expliquent la mise en commun des moyens de production et d’échange.
La lutte des classes résulte de tensions sociales qui n’ont pas trouvé d’exutoire dans un bouc émissaire.
« les élites peuvent aller manger des avocats sous les tropiques, acheter des voitures à la sortie de leur usine de Munich et prendre des vacances à Majorque. Cela les rend « privilégiés ». » ! N’est-ce pas un privilège dérisoire ! Le véritable privilège serait de devenir immortel. Jusqu’à présent , seul Jésus de Nazareth a réussi cet exploit , et ses indications pour le rejoindre ne dépendent pas du taux de croissance de l’économie américaine ! Le destin de l’empire romain et anecdotiquement de Crassus, qui fit crucifier 6000 esclaves dont spartacus avant de devoir avaler de l’or fondu l’année suivante, est exemplaire.