Titre d’un mémoire dont le gouvernement américain n’assumera jamais la parenté.
C’était le jour le plus long de l’année. Le soleil s’était levé à 5:11. Il s’était couché à 21:55. C’était un merveilleux jour d’été interminable… le solstice… Les fleurs en train d’éclore, les oiseaux chantant dans les arbres… Et un léger vent chaud venant de l’Atlantique portait la température de la campagne irlandaise à 20°C. Tout était parfait.
Le matin, avant que les marchés américains n’ouvrent, nous avions conduit un ami à l’aéroport de Shannon, admirant les collines, les vallées et les villes qui défilaient tout au long du trajet. Nous avions coupé par Tipperary, avec ses champs verdoyants, des vaches grasses et ses pierres antiques.
« Ils essaient d’inciter les éleveurs irlandais à stopper l’élevage de vaches », nous racontait un voisin. « Le but est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais les Allemands ne vont pas arrêter de manger du bœuf. Ils se contenteront d’acheter du bœuf en provenance d’Amérique du Sud. Ils rasent la forêt vierge et envoient de la viande à l’autre bout du monde dans un bateau réfrigéré. Ça n’a aucun sens. »
Nous nous sommes arrêtés pour faire le plein. Le réservoir est grand. Mais le prix, 197 €, fut un choc. On s’habitue aux fortes hausses de prix, cependant. On s’y attendait depuis plusieurs années. Nous y sommes. On s’attendait également aux fortes baisses de cours des cryptomonnaies, des valeurs technologiques, des obligations pourries et des indices boursiers en général. Et le sujet du jour est de savoir quand tout cela va se calmer.
Ce n’est pas pour demain, d’après nous. Et pour vous donner une idée de ce qui nous attend…
La décision du siècle
Le marché a pris les choses en main et est en train de dégonfler les prix des actifs, de corriger les erreurs faites par Janet Yellen, Jerome Powell & Co. Les corrections étant de plus en plus brutales, les injonctions d’intervenir vont se faire de plus en plus pressantes pour la Fed. Viendra alors la décision du siècle : la Fed devra laisser le marché terminer son travail d’assainissement ou soutenir artificiellement les prix des actifs en procédant à de nouvelles injections de liquidité.
Nous pensons savoir quelle voie elle choisira mais nous ne voulons pas vendre la mèche. Je vous invite donc à poursuivre la lecture…
C’est là qu’intervient le président des Etats-Unis, qui contribue à alimenter l’inflation. Mais, d’après Bloomberg, il a demandé la suspension des taxes fédérales sur l’essence :
« Le président américain, Joe Biden, a demandé au Congrès de suspendre pour trois mois la taxe fédérale sur les carburants automobiles afin de limiter la flambée des prix à la pompe. »
Cette taxe sur les carburants est la meilleure sorte de taxe. Le gouvernement taxe les automobilistes afin d’obtenir l’argent dont il a besoin pour entretenir les autoroutes.
Suspendre la taxe ne supprime par les dépenses d’entretien. Cela revient uniquement à taxer d’autres personnes, y compris celles et ceux qui ne conduisent pas.
Et comme le gouvernement n’a pas de recettes fiscales supplémentaires, il faudra emprunter l’argent sur les marchés. Cela accentuera la pression sur les taux d’intérêt… et/ou la Fed fera tourner la planche à billets, une fois de plus.
C’est donc une énième décision politique stupide, qui transforme le coût d’entretien des autoroutes. La taxe sur les usagers devient simplement une taxe d’inflation.
Mais les investisseurs semblent confiants. Ils pensent que le tandem Jerome Powell – Janet Yellen peut remporter le combat contre l’inflation sans faire couler de sang. Grandes déclarations. Légère hausse des taux. Laisser les obligations arriver à échéance sans les renouveler. Un jeu d’enfant, n’est-ce pas ?
Le Dow à 33 000 points ?
La Fed pourrait donc faire encore une fois ce qu’elle fait de mieux : engraisser les financiers de Wall Street tout en détruisant l’économie réelle. Lorsque la correction boursière sera finie, elle pourra de nouveau injecter de la liquidité, pour le plus grand bonheur des marchés.
A la clôture des marchés, le Dow était en hausse d’environ 600 points, ce 21 juin.
Cela signifie-t-il le pic de la vague d’inflation est passé ? Cela marque-t-il le rebond des marchés ? Les anciens disent que, si un marché rebondit et efface 50% de ses pertes, c’est un signe de reprise. Si le rebond couvre moins de 50% des pertes (ce qui se traduirait par un Dow à 33 000 environ), il y a fort à parier que la baisse se poursuivra.
Cela vaut ce que ça vaut, c’est-à-dire pas grand-chose.
Mais n’oubliez pas que c’est le marché qui est aux commandes désormais. Et le marché agit toujours de la même manière lorsqu’une bulle éclate, il fait baisser les prix. Et comme le chat, il joue avec sa nourriture avant de la manger.
Il a fait baisser les cours des actifs une première fois en guise d’avertissement. Mais, tout comme la hausse des cours des actifs produit un effet de richesse, la baisse des prix des actifs engendre un effet de pauvreté. Les gens ont moins d’argent à dépenser. Les chiffres d’affaires, les bénéfices, les recettes fiscales… Tout diminue.
Des actifs aux prix à la consommation, la déflation emporte tout sur son passage. Et la source principale de propagation est l’immobilier. La chute des cours des actions et des obligations est sans conséquence pour la plupart des gens. En revanche, lorsque le marché de l’immobilier prend l’eau, tout le monde coule ou presque. Les ménages coulent car les mensualités de prêt augmentent.
Or Bloomberg explique que la propagation a commencé :
« La correction boursière a commencé à se propager au marché de l’immobilier. »
Oui, cher lecteur, si l’on ne fait rien, l’inflation poursuivra son petit bonhomme de chemin. Le marché fera son travail. L’économie entrera en récession. Les gens auront moins d’argent à dépenser. Les entreprises gagneront moins d’argent. Les prix baisseront.
Mais la Fed aura-t-elle le courage de ne pas intervenir ?
Nous sommes curieux de voir ça, comme vous.