Les choses deviennent de plus en plus chères – en termes de temps, sinon en termes purement monétaires. Le pouvoir d’achat baisse, ce qui est le signe qu’une société s’appauvrit, dans son ensemble, au lieu de s’enrichir…
La hausse des prix de l’immobilier US – dont nous avons commencé à discuter vendredi dernier – n’est pas un accident. Elle a été causée par la Réserve fédérale. Cette dernière a pesé sur les taux d’intérêt (tout comme elle l’a fait avant la bulle immobilière de 2005-2007), rendant très attrayante la spéculation sur le logement.
Bon nombre des acheteurs sont de grandes entreprises. Elles peuvent emprunter de l’argent à des taux quasi-négatifs. Ensuite, elles peuvent louer les logements, engrangeant un retour sur investissement considérable.
Ces entreprises peuvent aussi vendre leurs biens. Si elles empruntent à 3%… et que l’immobilier grimpe de 19%… elles profitent d’une plus-value de 16%… et d’un gain quasi-infini sur l’investissement réel.
Les maisons actuelles sont plus grandes, avec la climatisation et l’eau courante. Mais en termes de prix et de temps (la « monnaie » ultime… et immuable…), l’immobilier redevient inabordable pour le citoyen moyen.
En 1971, lorsque le système de fausse monnaie est né, on pouvait acheter une maison américaine moyenne pour environ 25 000 $. Aujourd’hui, elle est 14 fois plus chère.
La même année, le travailleur américain moyen gagnait environ 3,60 $ par heure. Il lui aurait donc fallu 173 semaines (à 40 heures par semaine) pour acheter une maison moyenne.
Aujourd’hui, le salaire moyen est d’environ 25 $ l’heure. A ce taux, il faudrait travailler 341 semaines pour s’acheter une maison.
Oui, la nouvelle maison est peut-être « mieux »… et alors ? Les biens « anciens » – y compris ceux qui ont été construits avant 1971 – sont également chers. Et, peut-être – avec leurs portes en bois massifs… leurs planchers solides… et leurs finitions en cuivre –, encore meilleurs.
Les transports aussi…
Alors tournons-nous vers les moyens de locomotion.
Il y a quelques jours, Ford a dévoilé sa toute nouvelle camionnette F 150 Lightning. Elle est entièrement électrique, avec une autonomie de plus de 480 km sur la version avec batterie « grande capacité ». Elle permet aussi de faire fonctionner tronçonneuses et autres engins directement depuis le véhicule, sans avoir recours à un générateur.
C’est une belle machine. Avec les aides fiscales, le modèle de base peut être moins cher qu’un modèle essence. Dès le lancement, Ford a enregistré plus de 44 000 commandes de cette nouvelle camionnette en moins de 48 heures.
Les prix se situent « aux alentours des 40 000 $ », nous a-t-on dit. Voyons cela en termes de temps.
Au salaire horaire actuel de 25 $, un travailleur mettra 40 semaines pour acheter son nouveau véhicule électrique.
En 1971, le F 100 à l’ancienne, roulant au pétrole, coûtait quelque 2 300 $. Divisez cela par le salaire horaire de 3,60 $… et vous obtenez 639 heures… soit un peu moins de 16 semaines !
Le nouveau modèle électrique vaut-il vraiment le triple du temps ? Certes, il est riche en électronique. Mais, selon nous, ces équipements sont souvent un gâchis de temps. Ils rendent les choses difficiles à comprendre… et impossibles à réparer.
Par ailleurs, charger une grosse batterie prend du temps. Faut-il ajouter cela aux coûts ?
Appauvrissement relatif
Si le coût de l’alimentation, du logement et du transport grimpe – en termes du temps nécessaire pour les obtenir – ne s’appauvrit-on pas, en termes absolus, plutôt que de s’enrichir ?
Et si c’est bien le cas, à quoi est-ce dû ?
L’empire américain est le plus riche de l’Histoire. Cela ne le met pas pour autant à l’abri des pièges et des tentations qui ont troublé tous les empires précédents – y compris le plus évident, la fausse monnaie.
Le progrès technologie continue de réduire le coût relatif de la plupart des choses, tout en les rendant plus abondantes… mais l’être humain – aidé et guidé par ses élites crétines – peut quand même réussir à tout gâcher.