L’ampleur des dégâts causés par la crise du coronavirus est masquée par les aides gouvernementales – pour l’instant. Mais leur effet est en train de se dissiper…
Nous n’avons encore rien vu en matière de crise économique.
Les fissures dans notre système sont masquées par les aides temporaires mais elles apparaîtront au fil du temps – surtout dans les PME, TPE et exploitations individuelles.
Le niveau de vie des petits patrons va chuter ; beaucoup vont être paupérisés, voire prolétarisés. Leur statut social va régresser.
Personne ne veut leur bien. En effet, les aides du gouvernement ne visent pas le bien des responsables des petites entreprises, mais le bien-être politique des dirigeants du pays. Ce qui les intéresse, ce sont les « gros », les agrégats, la macroéconomie.
On ment et on fait des promesses fallacieuses qui gênent l’adaptation, tout cela pour masquer le chômage induit par la crise.
Jamais de reprise ?
La crise va durer, elle n’a selon moi pas commencé – et pour certains, il n’y aura jamais de reprise.
En bonne logique, il faudrait une vigoureuse action de rationalisation et réduction des charges de toutes sortes.
Le maintien de l’emploi face à la chute des chiffres d’affaires est une imbécilité à courte vue, purement démagogique.
Il faut une action de défiscalisation vigoureuse – sur trois ans – pour permettre aux petites entreprises et aux petits patrons de hausser leurs fonds propres et/ou de se redéployer.
Le tissu économique français va se trouver plombé par son adaptation insuffisante, des comptes d’exploitation dans le rouge, des bilans déséquilibrés et un endettement accru qu’il faudra rembourser.
Emplâtres temporaires
Les entreprises sont appâtées/anesthésiées par des prêts et des crédits préférentiels, ainsi que par des reports de charge. Ce sont des emplâtres, des médications symptomatiques temporaires.
Les sous-traitants vont être pressurés, les concentrations vont se multiplier, beaucoup d’outils de production vont être ramassés pour une bouchée de pain.
McKinsey a découvert que 20% des PME en Italie et en France pourraient déposer leur bilan dans les six prochains mois. A l’instar des Etats-Unis, les PME européennes représentent les deux tiers de la main-d’œuvre et au moins la moitié de la valeur ajoutée économique. Un nouvel effondrement des PME est un signe avant-coureur d’une reprise économique qui ne ressemblera pas à une reprise en « V ».
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]