La croissance ralentit… les aides s’assèchent… la relance cale : on va donc avoir recours aux mêmes remèdes – ceux qui n’ont jamais fonctionné !
Comme prévu, la « reprise » s’essouffle.
Pire encore – dans le New York Times :
« Huit millions [d’Américains] ont glissé dans la pauvreté depuis mai, les aides fédérales étant en train de s’assécher.
Après qu’une expansion ambitieuse du filet de sécurité au printemps a sauvé des millions de gens de la pauvreté, les aides sont désormais en grande partie épuisées et la pauvreté est revenue à des niveaux plus élevés qu’avant la crise du coronavirus, selon deux nouvelles études.
Le nombre de personnes pauvres a augmenté de huit millions depuis mai, selon des chercheurs de l’université de Columbia, après avoir chuté de quatre millions au début de la pandémie, suite au plan d’urgence de 2 000 Mds$ connu sous le nom de Cares Act. »
Un élixir magique
Notre collègue Dan Denning apporte quelques détails supplémentaires :
« Au bas de l’échelle, les Américains prennent une raclée… Voici les statistiques de l’administration de la Sécurité sociale sur les salariés :
32% des salariés gagnent moins de 20 000 $/an
44% gagnent moins de 30 000 $/an
56% gagnent moins de 40 000 $/an
66% gagnent moins de 50 000 $/an. »
Le salaire US médian pour 2019, déclare Dan, n’était que de 34 248 $.
Pourtant, on attend de ces gens – qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts… et qui ont perdu à la fois emploi et revenus lors des confinements liés au Covid-19 – qu’ils financent 76 millions de baby-boomers partant à la retraite.
Comment est-ce que cela peut marcher ?
Peut-être qu’il faut plus de cet élixir magique, l’argent gratuit. C’est en tout cas ce que pense Donald Trump. Sur Fox Business il y a quelques jours :
« Jeudi, le président Trump a appelé à augmenter les dépenses de relance au-delà des 1 800 Mds$ proposés par le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin […].
‘Je prendrais plus. J’irais plus haut’, a déclaré Trump lors d’un entretien sur la chaîne Fox Business, répétant la directive qu’il avait donnée plus tôt dans la semaine, déclarant : ‘Faites les choses en grand ou rentrez chez vous !!!’
Trump a déclaré qu’il avait fait connaître son sentiment à Mnuchin. ‘Je lui ai dit. Pour l’instant, pas de résultat.’
Les derniers commentaires de Trump illustrent la situation fluide et désorganisée des débats autour du plan de relance, alors même que la reprise économique semble s’essouffler. »
Tout est faux
La « reprise » ne s’essouffle pas. Elle est factice. Idem pour la relance censée la stimuler. Et leur caractère factice, comme tant d’autres choses, est dissimulé par une montagne de chiffres bidon, de statistiques frauduleuses et de fausse monnaie.
A ce stade, il semblerait que les confinements liés au Covid-19 aient retiré quelque 4,3% du PIB nominal, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le PIB US de l’an dernier se montait à 21 400 Mds$. Cette année, il atteindra environ 20 500 Mds$.
Mais… et c’est un grand MAIS… tout ça, c’est après que les autorités aient injecté mucho argent. Parlons en chiffres ronds, et disons que le montant total des dépenses fédérales supplémentaires – incluant le programme de protection des salaires (PPP), les chèques de 1 200 $ et les allocations chômage en prime – se situe entre 3 000 et 4 000 Mds$.
Mais… et c’est un MAIS encore plus grand… cet argent sorti de la planche à billets n’est pas la même chose que du vrai PIB. On ne peut pas vraiment remplacer la production honnête – des biens et des services pour lesquels les gens sont prêts à payer – par des morceaux de papier ou des chiffres électroniques.
Pourtant, cet argent de la planche à billets est inclus dans les chiffres du PIB, comme s’il était réel. Supprimez-le, et le PIB réel chute. De combien ? Difficile à dire, peut-être de 3 000 Mds$… peut-être moins… peut-être plus.
L’escroquerie est déguisée également par les chiffres « moyens ». Rappelez-vous : si la fortune d’un seul milliardaire augmente de 10%, 99 millions d’autres personnes pourraient s’appauvrir… mais la moyenne resterait positive.
Tout cet édifice poisseux est frauduleux. Fausse monnaie. Faux PIB. Fausse relance. Fausse croissance. Fausses opinions. Et faux chiffres.
Chaos et confusion
Les autorités américaines sont déjà dans le rouge de 27 000 Mds$… avec, cette année, un déficit qui ferait honte même aux trous m***iques. Pourtant, aussi bien Trump que les démocrates prévoient d’aggraver la situation.
Comment ? Avec encore plus de fausse monnaie sortie de la planche à billets, évidemment.
Tout ce que fait cet argent factice, cependant, c’est fausser, tromper et tricher. Comme toutes les fausses monnaies, il peut rendre certains plus riches… mais seulement en rendant d’autres plus pauvres.
90% des actifs financiers américains sont détenus par 10% des gens. Vous voulez les rendre plus riches ? Il suffit de donner plus de fausse monnaie à l’industrie financière.
Sauf que l’effet général est de causer le chaos, la confusion et l’envie.
C’est pour cette raison que l’une des techniques de la guerre moderne consiste à imiter la devise d’un ennemi… en espérant ravager son économie.
Un réseau complexe
Mais si on peut rendre certains plus riches, il n’existe aucune instance, dans l’Histoire, où une « relance » a enrichi la majorité des gens.
Les revenus de la plupart des citoyens dépendent de l’économie – non des marchés boursiers.
Sans compter qu’une économie est un réseau complexe d’échanges. Privilégiez les épargnants et vous punissez les emprunteurs. Privilégiez les exportateurs et vous nuisez aux importateurs. Privilégiez les riches et vous donnez une bonne baffe aux pauvres.
Ou bien, si on tente de stimuler toute l’économie – en larguant de l’argent par hélicoptère – on ne fait qu’augmenter les prix, causant misère et chaos pour tout le monde.
Alors… quelle est l’alternative ? Quel choix ont Trump ou Biden ? Quel choix ont les électeurs ?
Restez à l’écoute – pour une analyse de l’élection toute proche et ce qu’elle signifie vraiment…