Les investisseurs boursiers sont assommés… la fièvre monte… et les autorités arrivent à la rescousse avec leurs remèdes de charlatans.
La fièvre empire.
Londres a fermé certaines stations de métro.
En France, nos amis nous disent qu’il est interdit à leurs enfants de leur rendre visite.
Seattle, annonce le Wall Street Journal, est « une ville fantôme ».
Les marchés boursiers sont assommés, les investisseurs réalisant combien le système financier est devenu fragile… et les politiciens et les empêcheurs de tourner en rond sont en plein délire, aggravant encore la situation.
En ce qui concerne les marchés boursiers, vous en savez autant que nous. Le « rebond Trump » a été effacé et certaines des actions les plus populaires enregistrent des reculs spectaculaires.
A l’heure où nous écrivons ces lignes (nous ne nous aventurerons pas à prédire ce que ce sera lorsque vous les lirez), depuis le sommet du S&P 500 le 19 février 2020…
Norwegian Cruise Line a perdu 86%
Royal Caribbean Cruise Line a perdu 82%
Carnival Cruise Line a perdu 81%
MGM Resorts a perdu 79%
United Airlines a perdu 74%
Boeing a perdu 73%
Marathon Petroleum a perdu 71%
Citigroup a perdu 55%
Hilton Worldwide a perdu 55%
Las Vegas Sands (casinos et complexes hôteliers) a perdu 46%
ExxonMobil a perdu 44%
Ford a perdu 44%
Starbucks a perdu 43%
Best Buy a perdu 41%
Disney a perdu 40%
Goldman Sachs a perdu 40%
Union Pacific Railroad a perdu 39%
JPMorgan Chase a perdu 38%
McDonald’s a perdu 37%
Au secours de l’économie
La Réserve fédérale est presque comateuse, après avoir épuisé ses remèdes de charlatan. Les taux directeurs sont déjà à zéro, plus de 2% au-dessous du taux d’inflation des prix à la consommation. Mais attendez, voici deux anciens présidents de la Fed avec de nouvelles sottises…
Le Financial Times a publié un appel de Ben Bernanke et Janet Yellen :
« La Fed pourrait demander au Congrès l’autorité nécessaire pour acheter des quantités limitées de dette d’entreprise de catégorie investment grade… L’intervention de la Fed pourrait contribuer à faire redémarrer cette partie du marché de la dette d’entreprise, qui est sous une pression significative. »
Aucune explication quant aux raisons pour lesquelles ce marché est sous pression. Cela aurait sous-entendu une confession. Bernanke et Yellen ont tellement réduit les taux que la chose « intelligente » à faire pour les entreprises n’était pas d’épargner leur argent… mais d’emprunter lourdement, comptant sur un renflouage à la prochaine crise.
Eh bien, la crise est là… tout comme le renflouage.
La foule, les escrocs, les comploteurs, les initiés, les économistes insensés et les compères se tournent vers le gouvernement : « Posez les mains sur nous. Guérissez-nous. Donnez-nous plus de cet élixir magique – votre fausse monnaie ! »
L’argent est déjà en chemin. Les républicains et les démocrates n’arrivent pas à se mettre d’accord pour ce qui est de réduire les dépenses, mais ils les augmentent en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Bloomberg :
« Le Congrès et la Maison Blanche dans une course ‘à la vitesse de la lumière’ pour une gigantesque relance. »
Folie et vol
Les autorités – avec une élection qui s’annonce… et conscientes peut-être de l’état de leurs propres finances – ajoutent chaque jour plus de folie et de vol.
Mardi dernier, les autorités US promettaient 1 000 $ à chaque ménage américain. Le mercredi, l’équipe Trump avait doublé la somme… certains recevraient 2 000 $, disaient-ils. Le Washington Post :
« La Maison Blanche travaille avec les membres républicains du Congrès à un plan de relance d’urgence qui pourrait permettre d’envoyer deux chèques de 1 000 $ à de nombreux Américains, et consacrerait également 300 Mds$ à l’aide aux petites entreprises afin d’éviter des licenciements en masse, selon deux officiels hauts placés de l’administration et une fiche descriptive du département du Trésor. »
Selon un ancien gouverneur de la Fed, il faudrait même encore plus de relances. Narayana Kocherlakota :
« La réaction à cette sorte de ralentissement prolongé exigera une relance supérieure aux 6% de PIB proposés par l’administration.
Les responsables politiques devraient plutôt prévoir deux années durant lesquelles, en l’absence d’intervention budgétaire, le déficit de production sera significativement négatif – peut-être jusqu’à 6% du PIB, soit la même échelle que la récession causée par la crise financière de 2008-2009.
Il faudra des injections budgétaires bien supérieures pour combler ce manque – de l’ordre de 2 500 Mds$ plutôt que de 1 200 Mds$. »
C’est là que les choses deviennent intéressantes. Imaginez distribuer des chèques de 1 000 $ dans tout Baltimore. Les prix de la cocaïne et des armes à feu grimperont en flèche.
Comme toutes les distributions fédérales, les chèques feront plus de mal que de bien. Plus important, ils augmenteront brutalement le déficit, qui passera à plus de 2 000 Mds$… détruiront le marché obligataire… et provoqueront la prochaine phase affreuse de la crise.
Il n’y aura pas que les drogues illégales et les armes à feu qui verront leur prix grimper, en d’autres termes – ce sera tout ou presque.