Taux bas et inflation : une solution de facilité qui ne fera rien pour améliorer l’économie à long terme. Il est temps de recourir à une monnaie solide et concrète.
La semaine dernière, la Réserve fédérale a fait ce qu’on attendait, réduisant son taux directeur de 0,25%.
Ce n’était pas ce que le président américain espérait : Donald Trump a tweeté que la banque centrale manquait de « vision » ainsi que d’une communication claire – poursuivant ainsi son offensive verbale contre la Fed et l’homme qu’il a lui-même choisi pour mener l’institution.
Le roi de la dettes
Le président, selon ses propres termes, est un « fan des taux bas » et « le roi de la dette ». Il a pu constater par lui-même ce que des taux d’intérêt plus bas peuvent apporter à un spéculateur immobilier faisant jouer l’effet de levier.
Sans les taux bas – et la bonne volonté des banques (ou autres gros prêteurs) pour refinancer ses projets – il aurait probablement fait faillite dans les années 90.
Mais au moins M. Trump spéculait-il sur des propriétés d’investissement. Les hôtels, casinos et immeubles d’appartements génèrent des revenus. Judicieusement achetés et correctement gérés, ils peuvent rembourser la dette.
En revanche, la majorité de la dette de 72 000 Mds$ des Etats-Unis ne peut être remboursée. Elle a été utilisée pour acheter des biens de consommation – des sandwichs au thon, des vacances, des voitures, des pilules – et pour financer les nombreuses gabegies des autorités – drones, surveillance et allocations.
Il n’y a pas de retour sur investissement, avec ce genre de dépenses. Même les emprunts des entreprises se sont concentrés sur les rachats d’actions plutôt que sur l’investissement dans des actifs productifs.
C’est cette explosion de dette qui a engendré et nourri l’expansion des 10 dernières années. Cette expansion est désormais la plus longue jamais enregistrée – et aussi la plus faible.
Dans la mesure où c’était plutôt une expansion basée sur la consommation plutôt que sur un boom d’investissement, par ailleurs, elle ne générera pas de flux de revenus permettant de rembourser la dette.
A la place, c’est l’inflation ou la mort. Soit l’inflation et la dette augmentent… soit le boom s’effondre.
Inflation et misère
M. Trump croit peut-être que des taux plus bas sauveront l’économie US tout comme ils l’ont sauvé lui.
Il a également vu ce qui est arrivé à son pote Mauricio Macri, en Argentine : il a essayé de ralentir l’inflation. L’économie s’est affaissée, et Macri est « mort » durant les élections d’août.
Rappelons que la démocratie est une escroquerie. Les citoyens ordinaires votent… mais ce sont les initiés – les élites, les compères, le Deep State – qui prennent les décisions importantes. Ces happy few ne peuvent augmenter leur propre richesse et leur propre pouvoir qu’en les retirant à la multitude qu’ils sont censés servir – le public.
Lorsqu’ils sont dans le piège de « l’inflation ou la mort », ils sont rarement prêts à risquer d’abandonner l’inflation – s’ils sont même en mesure de le faire.
Premièrement parce que cela menace leur pouvoir (les masses veulent elles aussi des trucs gratuits). Deuxièmement parce que cela ralentit le transfert de richesse vers leurs propres poches (cela pèse sur les dépenses gouvernementales dont ils dépendent). Troisièmement parce que cela signifie généralement une réduction immédiate de leur richesse personnelle (avec l’effondrement du prix des actions).
C’est pour cette raison qu’il y a toujours un penchant pour l’inflation – les avantages se font rapidement sentir et concernent principalement ceux qui sont en charge du système. La facture n’arrive que plus tard et est payée – au moyen de prix plus élevés, de dépression et de misère – par le peuple.
Solution de facilité
Ajouter du cash et du crédit (c’est-à-dire de l’inflation) est la solution de facilité. Cela fait grimper les prix et simule un boom.
L’équipe Trump – dont le conseiller crétin du président, Peter Navarro – pense pouvoir faire grimper le Dow à 30 000 à temps pour l’élection de l’an prochain.
Pour autant que nous en sachions, c’est la première stratégie de réélection de l’Histoire expressément liée au Dow Jones.
Les actions vont-elles grimper… ou non ? Nous n’en savons rien. Mais si elles montent, nous serions très surpris de ne pas voir l’or augmenter plus encore.
L’or, c’est de la vraie monnaie, de l’argent réel. Et c’est lorsque la fausse monnaie est dévaluée et gonflée que le métal jaune brille de tous ses feux.
Depuis le début du siècle, les banques centrales ont injecté quelque 22 000 Mds$ de nouvel argent factice – soit, en l’an 2000, 15 fois la valeur de tout l’or extrait depuis le Déluge.
En janvier 2000, le prix de l’or était de 280 $/once. Aujourd’hui, on est à 1 500 $ – il a plus que quintuplé.
Parallèlement, l’inflation ne fait pas grand’chose pour la richesse réelle. Les entreprises productives, mesurées par le Dow 30 – la fine fleur du capitalisme américain – valaient 11 500 $ en janvier 2000. Aujourd’hui, ces mêmes actions vous coûteront 27 000 $ – elles ont été multipliées par à peine 2,4.
Sur les 20 dernières années, l’or peu risqué vous aurait rapporté deux fois plus, en termes de plus-values, que les actions très risquées.
Pour dire les choses autrement : depuis que nous avons publié notre recommandation « vendez les actions, achetez de l’or », en janvier 2000, les principales entreprises américaines ont perdu plus de la moitié de leur valeur en termes d’argent réel.
Et on n’a encore rien vu…