Les Echos du jour publie un article instructif sur la dette française et la part des investisseurs étrangers. Cette part baisse de façon continue : elle était de 67,8% en décembre 2009, mais en décembre 2016 elle n’est plus que de 58,5%.
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir
Comme vous le savez, notre État-providence vit à crédit. A partir du 9 novembre de l’année 2015*, il emprunte pour payer ses dépenses. Sans cet argent, qui n’est pas de l’impôt, plus d’allocations, plus de salaires pour les fonctionnaires, plus de subventions, etc.
Une partie des emprunts est achetée par des épargnants français au travers de l’assurance-vie. Une autre partie est achetée par des « non-résidents ».
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir
Dans cette dernière population, il y a des non-résidents de la Zone euro et des non-résidents hors Zone euro. Cette distinction est importante. Les premiers sont peu sensibles à l’évolution de l’euro, les seconds le sont. Si vous avez des comptes à rendre à un retraité japonais ou britannique dont vous placez l’argent et que l’euro baisse, il va falloir lui expliquer que sa pension de retraite sera moins élevée parce que vous avez fait confiance à l’État français…
Mes exemples japonais et britanniques ne sont pas pris au hasard : ce sont les deux plus gros détenteurs de dette française. Mais depuis novembre 2016, ils sont passés vendeurs. La dette pèse 325% du PIB mondial, selon le dernier rapport du Fonds monétaire international, donc les gens ont le choix.
Élections 2017 : faites-en une opportunité ! |
Heureusement, dans le cadre des opérations monétaire de la Banque centrale européenne, la Banque de France est passée acheteuse et détient désormais 10% de la dette française : c’est le 10% « Autres » du premier graphique du triptyque.
Il s’agit d’un retour à la bonne vieille arnaque (en plus sophistiquée) de la planche à billets. La Banque centrale nationale prend ce dont personne ne veut pour éviter que les taux d’emprunt montent.
Peu importe les élections, la réalité va bientôt revenir. L’argent n’est jamais tombé du ciel. Pour que les uns le reçoivent, il faut que d’autres l’aient gagné et que l’État le prenne. RSA, revenu universel et autres gadgets « redistributifs » en dépendent.
Si les étrangers ne prêtaient plus, l’État devrait nous prendre beaucoup, beaucoup plus. Nous aurions un « choc fiscal » sans précédent.
En réalité, si la Banque centrale européenne ne pratiquait pas le « soutien abusif », l’insolvabilité de notre pays aurait déjà éclaté au grand jour ; s’il fallait taxer à hauteur de ce qui est distribué, aucun contribuable ne supporterait de se voir dépouiller de ce qu’il a légitimement acquis.
Le soutien abusif consiste pour une banque à accorder un prêt à une entité alors que la banque sait que la situation financière de cette même entité est irrémédiablement compromise. En droit des affaires, c’est un délit. Car ainsi, la banque qui consent le prêt trompe les autres créanciers et les engage à leur tour dans des prêts hasardeux. C’est exactement ce délit, à l’échelle internationale, auquel se livre la Banque centrale européenne. En procurant de « l’argent gratuit » aux politiciens, le système financier permet de prolonger la folie mais au bout du compte, les contribuables paieront un jour.
Ils paieront de deux façons. D’abord par la nationalisation de leur épargne en dette française…
[NDLR : Pour éviter une nationalisation de votre assurance-vie et d’être victime de la loi Sapin, c’est ici.]
… Ensuite en impôts.
Il n’y a pas d’argent gratuit. Lorsqu’il y en a, cet argent est sans valeur car ce qui est gratuit n’a aucune valeur. Pour que les uns reçoivent sans avoir donné ou produit, il faut prendre à d’autres. Dommage que ces évidences ne figurent pas dans les manuels scolaires français de sciences économiques.
*Calcul de l’Institut Molinari pour 2015 http://www.institutmolinari.org/